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    Chaque jour, les agences de presse nous inondent de dépêches du monde entier. Spectacle mémorable d’une humanité aussi grotesque que désespérante. Longtemps, je me suis amusé à mettre de côté quelques unes de ces brèves… laissées pour conte…

     

    Allemagne, 2001 -

     

    Un peintre allemand s'est muré dans le silence pendant 29 ans, jusqu'à la mort de son père qui s'était opposé à ce qu'il s’engage dans une carrière artistique.

    "Tout ce qui m'intéressait, c'était l'art, mais lui était tout le temps contre, il est arrivé un moment où je n'avais simplement plus rien à lui dire",

    La mère de l'artiste, 78 ans, auprès de laquelle il a vécu toutes ces années, a confirmé que son fils avait cessé de s'adresser à son père lorsque celui-ci lui avait interdit de fréquenter l'école des Beaux-Arts. "Il s'est alors arrêté de parler ; mon fils est un gars têtu".

    Durant ces années de mutisme, le peintre a pu se consacrer à sa palette sous l'œil protecteur de sa mère. Toutes ses œuvres sont baptisées de titres de chansons des Beatles comme "The Fool on the Hill" ou "You Won't See Me".

    Refusant toute visite pendant ces trois décennies, il ne sortait jamais sans ses boules antibruit parce que, dit-il aujourd'hui de sa voix calme au débit lent "je ne peux pas me concentrer avec tout ce boucan dehors".

     


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    Toute humanité mise à part

    12 nouvelles d’Emmanuelle URIEN

     

    Emmanuelle Urien n’est pas une inconnue dans le monde de la nouvelle contemporaine. La centaine de prix remportée dans de multiples concours, les deux recueils publiés presque simultanément en font une auteure incontournable. Le genre est noir, intimement noir. Quelle que soit l’histoire contée, le lecteur est sous tension, pris dans une sorte de chausse-trappe capitonnée, captif d’une écriture à la fois vive et mordante, épurée et inventive. On imagine aisément le grincement de la plume sur le papier ou le cliquetis obstiné du clavier. On perçoit l’exigence narrative et le désir d’être dans le bonheur des mots. L’étourdissement est fréquent, et c’est tantôt grisé, tantôt abasourdi que l’on aborde un nouveau récit. Car Emmanuelle Urien ne se contente pas de nous entraîner dans un monde où la cruauté de l’homme est omniprésente, ses personnages nous renvoient à la part d’inhumanité qui sommeille en chacun de nous. Elle nous fait goûter de très près à cette sensibilité qui fait fleurir la peau. On ne prend pas facilement la tangente après le mot de la fin. On aimerait voir nos pensées se perdre dans le lointain, là où finit le monde. On aimerait se relâcher, s’affranchir de ce foisonnement d’émotions. Et puis, on se dit que l’émoi est la substance même du lien social et qu’il nous faut donc continuer à faire émerger les mots de la vie, aussi féroces soient-ils. Dans " Court, noir, sans sucre " Emmanuelle Urien s’attachait à nous faire éprouver la mort sous toutes les coutures pour nous demander finalement d’étreindre autrement le vivant. Dans ce second recueil, elle y revient par le biais de la question de la perte : perte d’un enfant, perte de la liberté, de la dignité, de la jeunesse, perte de l’identité, des repères… Ces questions la taraudent c’est sûr, mais elle nous dit aussi que la séparation, le manque, l’absence ne sont pas forcément des épreuves obligées que l’on doit traverser en tête-à-tête avec soi-même. Elle sait tendre in extremis la main aux multiples éclopés et estropiés qui peuplent ses nouvelles, soulageant par là le lecteur d’un trop plein d'amertume et d’un désarroi qui pourrait pour le coup friser le désespoir.

     

    Publié en février 2006 par les Editions Quadrature (Belgique), 112 pages, 15 €.

     


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    Les nouvelles illustrées publiées régulièrement sur ce blog et laissées pour conte ne pouvaient que se retrouver prises dans les arcanes de la fiction.

    " Septième ciel, juste après " de Patrick ESSEL est de celles-là. Cette nouvelle a été publiée par " Les Hésitations d’une Mouche " en décembre 2004.

     

    œ

     

    Se rhabiller. S’asseoir sur la petite chaise bancale en face de l’homme. Ne pas se tordre les mains ni renifler ni s'éponger le front. L'écouter dire qu’il faut patienter et espérer toujours. Prendre l’ordonnance et en constater encore une fois l’illisibilité. Demander combien il doit. Payer en disant merci. Partir.

    Partir avec la ferme intention de ne plus revenir. De ne plus consulter. De ne plus être à la merci. Descendre par l'escalier sans précipitation. En bas, regarder une dernière fois la plaque. Saluer et jeter à la poubelle la prescription du docteur Spitz. Une fois dehors, reprendre ses esprits. Ouvrir les yeux en grand. Raisonner.

    Martin Raymond sait qu'il ne lui reste plus que quelques jours à vivre s’il arrête tout. Quelques semaines encore s'il s'en remet totalement au docteur Spitz. Perdu pour perdu, il a décidé de franchir le pas. Il s’y est résolu quand les doigts du docteur Spitz se sont enfoncés dans son abdomen. Il a vu son rictus quand il comptait les pépins. Il a senti sa lassitude. Son renoncement.

    Des agents de la Compagnie Deep Space l’ont contacté. Ils connaissaient son état. Ils ont dit le pire n’existe pas. Ils ont dit nous pouvons faire de vous un autre homme. S’il le voulait, à bord de leur navette spatiale, il parcourrait l'univers pour l'éternité au gré des vents solaires. Ça avait l’air d’un jeu. Il a voulu. Tout s’est imbriqué en un rien de temps.

    Avec leur concours, il s’est construit un roman. Retenir la vie. Sa petite vie. Ils ont dit à partir de rien. D’un cheveu, d’une goutte de sang, il renaîtrait. D’un mot griffonné sur un bout de papier quelconque ou d’une photo tout à fait ordinaire, ses rêves seraient revisités. L’idée l’a ravi et du coup, Il a dit qu’il aimerait autant partir d’un jour de bonne fortune, d’un jour où il aurait eu - rien que pour ses beaux yeux - quelques belles filles à ses pieds. Ils ont souri tout en hochant négativement de la tête. Alors, il a dit bon, un jour de presque rien, une chanson à la radio, en auto dans la ville la nuit avec une fille qui n’écoute rien que cette chanson à la radio en mordillant ses lèvres écarlates. Ils ont souri encore. Alors, il a dit qu’un jour de rien du tout, c'était un jour avec des pas dans la ville sans aucun but, dans les petites rues comme sur les grands boulevards, poussé, ballotté, houspillé, projeté vers l'avant en toute ignorance d'une quelconque extrémité. Ils ont opiné du menton. Mais ce n’est pas ça la vie, il a dit, lui. Ils ont pris un air dépité. Le plus vieux des agents a dit vous avez tort de gémir.

    Gémir. Rager. Jurer. S’égosiller. Pour rien. Dire seulement de la souffrance qu’on est heureux d’en prendre la mesure. Voilà ce qu’il faut vouloir. Ce qu’il faut saisir. Pour un peu, il aurait ri. Avec eux, s’emparer d’une vie n’a rien de compliqué. Pas plus compliqué que de s’arranger d’une poussée de pépins ou que de rafistoler un cœur qui bat de l’aile.

    Ils ont dit vous vous appelez Martin Raymond, vous êtes un brave homme sans histoires, atteint d’un mal indéterminé et vous vous dites depuis toujours que les choses se passeront pour vous comme elles se passent d’habitude. Mais c’est trop bête, n’est-ce pas ? Trop bête, c’est exactement ça, il a dit. Oui, c’est exactement ça ! Comment diable avez-vous su ?

    Pour l’arrangement de ses rêves, ils se sont mis d’accord sur un jour où il aurait seulement entrouvert une fenêtre de son appartement, celle de sa chambre à coucher qui donne sur l’allée des Tilleuls de Hollande, un jour où il n’aurait rien fait d’autre qu’écouter en respirant profondément le temps qui passe si clair si léger si consciencieux, un jour où il aurait même feint d’ignorer toutes les filles aux visages apprêtés de rouge qui vont et viennent sans cesse sous cette fenêtre-là, si magnifiquement. Ils ont juste dit de ne pas trop en faire avec les filles. Il s’est excusé. De toutes façons, il se souvient mal de tous ces petits bonheurs-là.

    Le docteur Spitz a rappelé chez lui. Il a dit se faire du souci. Il l'a interrogé. Encore et encore. A force, les questions lui ont coupé les jambes. Il a raccroché en jurant que tout allait bien et puis brusquement, il s'est effondré sur le canapé. Un moment, il s’est cru à l’hôpital. Il était étendu sur un de ces lits tordus, regardant désespérément le plafond pendant qu’une tripotée de vertueuses bonnes femmes s’affairait à son chevet. Il n'avait rien d'autre à faire qu'à se prêter de bonne grâce à leurs incantations et à ingurgiter leurs médications jusqu’à son dernier souffle.

    Il sait que la science souffre de l’indignité. Il sait que la médecine ne lui parlera plus jamais autrement qu'avec une extrême prudence. Il connaît la peur, l’épouvante, la répulsion, il sait l’impossible à dire. " N'attendez pas bêtement le dénouement de votre destin et n’attendez pas non plus de nous que l’on vous porte jusqu’au septième ciel ", a dit un jour le docteur Spitz. Sauf peut-être oui, quand il paye pour croire que non.

    Il a payé les agents de la Compagnie Deep Space. Quelques milliers de dollars de dédommagement pour qu’ils l’aident à surmonter ses scrupules. Ces gars-là connaissent bien leur affaire. Ils lui ont appris à se débrouiller avec les calamités, les déboires et même avec le manque. Ils ont dit personne n’a envie de mourir pour de bon. Ils ont dit être de son côté pour préserver son attachement au monde. Le plus vieux a ajouté pour le meilleur et pour le pire. Il a demandé des précisions. Ils ont parlé du ciel, des étoiles, des plis du temps, de l’infinie fragilité de la paix. Ils ont parlé des maisons, des cabanes, des réduits, des tentes, des terriers, des grottes, des trous, de toutes ces demeures lointaines parfaitement dressées, apprêtées, ordonnées et vides la plupart du temps. Ils ont parlé, parlé, parlé. Et pour finir, ils ont dit avec un peu d’émotion dans la voix que nul ne sait tout à fait ce qui arrive, juste après.

    Se dire que sa pensée sera toujours en éveil, toujours surgissante, en plein cœur du monde. Se dire que certaines choses ne sont pas vraies. Oublier que le désert ne fait que croître. Se dire que l'on se promènera toujours quelque part. Se dire le contraire aussi. Se dire voilà, il vient d’arriver quelque chose d’effroyable, quelque chose d’irréparable, à en perdre le souffle. Se dire alors vraiment la vie ce n’était que ça ? Qu’un bref instant de révélation ? Fermer les yeux et regarder tout ça de plus près. Surtout garder la tête froide. Admettre que les choses sont simples et incompréhensibles. Enrayer l’effroi. Mettre en place un personnage proche de la perfection. Dire qui il était. Dire comment c’était autour. Mentir. Dire le désir de faire de l’or de rien.

    Quand il mourra, il sera pâle au début. Enfermé dans l’ignorance. Dans le noir du temps. Puis, un peu de bleu traversera les ténèbres. Une personne aux yeux de bronze sera assise près de son cadavre. Elle ne sera pas dans l’égarement de la mort. Elle lui prendra la main. Elle dira deux ou trois choses très ordinaires. Elle dira s’appeler Eva. Elle dira l’avoir vu quelquefois à sa fenêtre rire de petits riens. Elle dira qu’aussi longtemps qu’il ne se sentira pas bien, elle restera auprès de lui. Plus tard, d’autres personnes viendront dire qu’elles ne peuvent plus rien pour lui. Eva gardera sa main dans la sienne. Elle dira à ces personnes-là qu’il vaut mieux le laisser tranquille. A la fin de la nuit, il sera dans la jouissance d’être tout entier un autre en dehors de lui.

    Son histoire tient la route. Il ne sait pas ce qu’il doit faire encore. Ce qu’il doit dire de plus. Il tourne en rond dans l’appartement. Plus rien ne le retient ici-bas. Il s’est affranchi de toutes les nécessités. Sur le container fourni par la Compagnie Deep Space, il a écrit en lettres majuscules :

    MARTIN RAYMOND

    HOMME DU TROISIEME MILLENAIRE.

     

    Dans quelques heures son affaire sera réglée.

    Il est dans un drôle d'état. La fatigue lui brouille les traits. Le cœur n'y est pas vraiment. Il se dit c’est à cause du ventre qui se retourne. À cause de ces foutus pépins. Des larmes lui viennent. Des frissons le parcourent. Il est certainement très affreux à voir. Mais avant le jour, il sera de l’autre côté. Tout à fait ailleurs. Peut-être aux confins du monde. Peut-être sans souvenir d’un début ou même d’une fin.

    Il est à bout de souffle. Presque à bout de nerfs quand il prend le téléphone. Il compose le numéro du docteur Spitz. Il va le faire venir, vite. Une, deux, trois quatre, cinq tonalités. Une boîte vocale est connectée. Le docteur est en visite. La voix remercie vite fait le consultant et demande de rappeler aux heures habituelles de consultation, puis impassible ajoute : " En cas d'urgence, veuillez appuyer sur la touche étoile ".

     

     


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    Chaque jour, les agences de presse nous inondent de dépêches du monde entier. Spectacle mémorable d’une humanité aussi grotesque que désespérante. Longtemps, je me suis amusé à mettre de côté quelques unes de ces brèves… laissées pour conte…

     

    Japon, 2004 -

    Vos nuits seront plus belles que vos jours ! Un fabricant de jouets japonais a conçu un nouvel instrument, censé rendre son acquéreur maître de ses songes. Sa "Machine à rêves" se présente comme un gros support de téléphone portable d'environ 35 centimètres de haut. Avant de se coucher le bénéficiaire choisi les principaux éléments dont il souhaite voir peupler ses rêves : une photo, une musique d'ambiance et des mots clés. Pour rêver de sa fiancée, il est possible de choisir son prénom, sa photo et une ballade romantique... Placée près du lit, la machine diffuse une lumière blanche particulière, une musique relaxante et des effluves favorisant l'endormissement. Une fois que vous êtes tombé dans les bras de Morphée, il diffuse les mots sélectionnés au moment du début théorique des cycles de sommeil paradoxal. Il vous éveille ensuite doucement, avec son et lumière, pour que vous puissiez vous souvenir de vos doux rêves.

     


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    Luna aimait perdre le nord

    et elle sortait toujours à cette heure tardive et tout le monde pouvait la voir marcher dans les rues jusqu’aux premières clartés de l’aube et parfois elle se cachait derrière un arbre ou un réverbère et elle demandait aux ombres de danser pour elle et alors elle criait son plaisir ou son irritation et sa voix portait bien au-delà d’une centaine de mètres et rares étaient les passants qui repartaient à l’envers et jamais personne ne l’empêchait de rien et elle avait ce regard immense et doux et cette coiffure éperdument bleutée et cette bouche aux douceurs à peine retenues et cette gorge enrichie de perles noires et partout des jeunes gens à la beauté jaillissante s’échauffaient et se grisaient de sa franche générosité et il arrivait que dans l'ivresse des envies secrètes certains soient pris au beau milieu de son bel embroussaillement et les embarras s’estompaient aussitôt après et elle emplissait l’air de flocons de violettes et elle étreignait les creux et les arêtes avec une rare délicatesse et elle encourageait les plus interminables éclaboussements et elle voyait le plein et le vide se juxtaposer et les avidités se conjuguer sous les mêmes feux et tous les appétits respirer dans la seule force du sang et rien ne la retenait en arrière et rien ne l’obligeait à aller de l’avant et jamais elle ne se souciait de scruter les saisons et jamais le ciel ne lui paraissait contrefait et elle aimait frissonner sous les rayons du soleil et ses mains étaient chaudes durant l’hiver et elle savait se jouer de tous les mauvais courants d’air et courir de manège en manège et se défaire des caprices du ciel et la vie allait ainsi possédée de ces seuls ravissements et les jours s’arrondissaient sans faire de bruit et la lumière s’abandonnait doucement à quelques minces épaisseurs de jaune et pourtant il arrivait qu’elle ne puisse s’empêcher de se regarder dans le tournoiement du temps et d’écouter pendant des heures et des heures les drôles de bruits de son cœur et de cette succession de durées rondes émergeaient parfois des rêves et des souvenirs alambiqués la traversaient et elle entendait voltiger des histoires enfouies depuis longtemps et parfois les jambes n’y tenaient plus et elle s’en allait marcher loin, très loin, jusqu’à disparaître des yeux du monde et cela l’épatait toujours de se retrouver parmi les invisibles et d’éprouver toutes les soifs inassouvies des disparus et quand elle revenait elle ne se reconnaissait jamais tout à fait et elle se demandait de quel vœu clandestin lui venait ses nouveaux contours et elle soupirait d’aise à l’idée d’être encore une inconnue parmi les hommes et ses yeux bondissaient de regard en regard et elle attrapait ici et là une étincelle ou un soupir et elle avait une envie folle qu’un amant somptueux surgisse et qu’il languisse des jours et des jours contre sa poitrine et que l’un et l’autre dise des mots jamais dits et fasse des choses jamais faites et que le temps s’arrête à cet instant-là entre leurs mains serrées et que persiste quand même des fredaines et des floraisons et que s’ensuivent aussi d’autres soifs et d’autres faims et que viennent encore et encore la tentation de l’offrande et que s’inscrivent en plein cœur les feux venus du commencement et personne n’a jamais pu dire d’où lui était venu cette peur subite et si cet effroi était ou non mortel et les curieux se gardaient bien d’un avis et les complices d’antan passaient leur chemin vêtu d’un costume sombre et elle, s’était couchée sur ce lit de fortune et elle n’écoutait rien d’autre que l’absence de bruit de l’homme et sa tête s’emplissait peu à peu de grelots obscurs et ses yeux ne lui obéissaient plus qu’à la nuit tombée et ses lèvres étaient prises en tenaille et des mots écailleux lui rongeait les sens et ses nerfs déchirés s’en allaient à tous les diables et un matin il n’y eut plus rien à voir et plus rien à se figurer et personne pour dire si quelque chose avait été avant et personne pour savoir si tout allait irrémédiablement s’effacer dans la transparence et si ne subsisterait que cette molle pesanteur figée entre les ombres et loin de toute chose et de tout être ce corps défait zébré de larmes vertes.

     

    Patrick ESSEL


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  • Chaque jour, les agences de presse nous inondent de dépêches du monde entier. Spectacle mémorable d’une humanité aussi grotesque que désespérante. Longtemps, je me suis amusé à mettre de côté quelques unes de ces brèves… laissées pour conte…

     

     

    Slovénie, 2002 -

    Furieux d'avoir été éconduit une première fois, un Slovène désirant à tout prix une consultation avec un psychiatre a précipité mercredi sa voiture contre les portes vitrées d'un hôpital et a parcouru au volant de son véhicule une trentaine de mètres de couloir jusqu'à la réception de l'établissement.

    L'homme, âgé de 48 ans, avait prévenu le personnel de l’hôpital qu'il ne supporterait pas de ne pas obtenir un rendez-vous : "J'ai besoin d'un psychiatre de toute urgence. Si je n'en vois pas un, je reviens et je rentre avec ma voiture". Et il est de fait passé aux actes.

    Interrogé sur les raisons de son geste, l’homme a répondu : "Je ne sais pas. C'est justement pour cela que je suis venu ici".

     


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  • Certes, Stéphane Laurent n’est qu’un voisin de blog, mais on trouve toujours plaisir à lui rendre visite. Voilà quelqu’un qui vous propose tout simplement d’arpenter en long et en large les sentiers de la vie, qui fait exprès de vous faire rire et qui est assez élégant pour vous faire entendre ce qui n’est pas drôle. Il a toujours un projet sur le feu, une idée qui vient défier les lois de la gravité, un complice haut en couleurs à vous présenter ou tout simplement une bonne nouvelle à partager ; bref toutes sortes de choses qui font que ça gargouille dans les ventres et que ça résonne dans les têtes.

    Alors, même s’il est très tard et que vous êtes sur le chemin du retour, prenez le temps de passer chez Stéphane Laurent et de vous emparer de quelques unes de ses feuilles. Vous fermerez les yeux après.

     

     

    Le bûcher des variétés est une nouvelle écrite pour un recueil collectif dont l'éditeur a bu la tasse juste avant la parution. Ce blog me permet de lui donner l'occasion de trouver enfin quelques lecteurs... " SL.

    le site est référencé ci-contre.


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    Le blog calipso a maintenant 50 jours d’existence sur le net. 38 articles et photos y ont été insérés et à quelques unités près, 5000 pages ont été vues par 1000 visiteurs. Novice en la matière, j’aurais envie de dire " Pas mal quand même ! " Mais comment savoir si ces visiteurs ne jettent qu’un œil ou s’ils prennent le temps de lire et pourquoi pas d’explorer plus avant une chose ou l’autre  ? Les commentaires ont semble-t-il, cette fonction. Seulement voilà, comme ceux-ci se comptent sur les doigts d’une main, c’est à se demander ! (Merci tout de même à Augusta Lucia, à Stéphane Laurent, à Dominique, Nathalie et Jim. )

    Une pause de quelques jours - avec ce commentaire interne - permettra peut-être d’éclaircir la question.

    A bientôt.


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    Chaque jour, les agences de presse nous inondent de dépêches du monde entier. Spectacle mémorable d’une humanité aussi grotesque que désespérante. Longtemps, je me suis amusé à mettre de côté quelques unes de ces brèves… laissées pour conte…

     

    Allemagne, 2002 -

     

    Playboy sur le retour, Rolf E. entend bien profiter de la vie jusqu'à son dernier souffle et, pour y parvenir, ce Berlinois de 72 ans n'offre rien moins que 250.000 euros, contre une nuit d’amour avec sa dernière partenaire.

    Ce propriétaire de discothèque, réputé pour le nombre incalculable de ses conquêtes, n'imagine pas de plus belle fin qu'entre les bras d'une jeune beauté, de préférence ayant moins de la trentaine.

    "J'ai mis tout cela dans mon testament; la dernière femme qui couchera avec moi aura tout cet argent", assure-t-il dans les colonnes d’un quotidien national.

    "Je veux finir dans l'un des plus beaux moments de ma vie. D'abord, m'amuser avec une jolie femme, puis m'envoyer en l'air et tout s'arrêtera avec une crise cardiaque".

    Soulignant son grand âge, Rolf E. invite les candidates à se manifester sans tarder.

    "Pour moi, cela pourrait s'arrêter très bientôt", ajoute-t-il. "Peut-être même demain."

     

     


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    Chaque jour, les agences de presse nous inondent de dépêches du monde entier. Spectacle mémorable d’une humanité aussi grotesque que désespérante. Longtemps, je me suis amusé à mettre de côté quelques unes de ces brèves… laissées pour conte…

     

     

    Inde, 2005 -

     

    Un habitant du nord de l'Inde a tué son fils de quatre ans après avoir eu des visions de la déesse hindoue Kali exigeant de lui un sacrifice. (Kali est considérée comme une déesse destructrice, orientée contre le Mal.)

    "La déesse m'est apparue et m'a ordonné de me sacrifier, ou de sacrifier mon fils", a déclaré ce barbier de 28 ans, présenté sous le nom de Pramod.

    Il a été appréhendé vendredi soir par la police après avoir tranché la gorge du garçon avec un rasoir dans les faubourgs de Lucknow, capitale de l'Etat d'Uttar Pradesh.

    "J'ai choisi mon fils parce que si j'étais mort cela aurait fait souffrir le reste de ma famille", a-t-il expliqué.

    Son épouse, Kusum, a déclaré que son mari avait développé des troubles de la personnalité après avoir consommé une "potion" préparée par un proche, lors d'une querelle familiale.

    Un responsable de la police, Ashutosh Pandey, a émis des doutes sur la justification apportée au meurtre. "Nous n'excluons pas que ce meurtre puisse s'expliquer par le fait que Pramod soupçonne le garçon d'avoir été engendré par un autre que lui", a-t-il dit.

     

     

     


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