• Qelques photos et un peu de musique avec Georges Moustaki
    pour accompagner ce premier jour de mai...
       



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  • L’autre nuit j’ai fait un rêve vraiment bizarre, et comme il y avait encore de la lumière derrière la porte de Calipso, j’ai frappé trois coups brefs. Patrick m’a ouvert et m’a proposé une menthe à l’eau que j’ai bue bien fraîche, avant de lui raconter mon rêve.  Ysiad

     

     

    " Il s’agissait d’un grand monsieur très riche qui s’ennuyait tout seul à fumer ses gros cigares dans son bureau trop grand sous son plafond trop haut parmi sa collection de splendides statues italiennes et de tableaux de maître. Tout était triste, tout était terne, tout était beaucoup trop triste et terne. Il se morfondait. Sa holding pétait la forme, toutes ses sociétés marchaient du feu de Dieu, elles rapportaient beaucoup trop de dividendes qu’il ne savait où placer, il ne savait plus que faire de tout son fric, il en avait marre de prendre des bains tous les soirs au Dom Pérignon, de s’étaler sur son canapé les pieds posés sur des peaux de bête, et puis racheter encore un yacht de cinquante mètres de long avec du marbre à l’intérieur, franchement, c’était la barbe. Il avait fait le tour du monde dans tous les sens, il avait tout vu, il était allé serrer la pince à tous les Présidents du monde, il avait photographié avec son Nikon dernier cri toutes les plus belles montagnes et toutes les plus impressionnantes cascades en hélicoptère privé, les Seychelles il connaissait par cœur, il y allait tous les ans, l’île Maurice aussi, les Maldives, les Moustiques, les Marquises n’avaient plus de secrets pour lui, quel ennui ! Bon, le sable était doux, certes, sur les plages de Bora-Bora, et puis après ? Non, vraiment, il n’avait plus rien à découvrir qui eût pu éveiller en lui un petit frémissement d’intérêt. Il n’avait plus rien à racheter, plus rien à convoiter, sa vie n’était qu’un long ruban gris dénué de tout attrait. Il fumait, fumait, fumait, quand, dans les lourdes volutes de son cigare, il eut la certitude soudaine qu’une seule chose pouvait encore pimenter son quotidien triste et terne : se faire séquestrer par ses employés. Ah, le sauvage plaisir de l’aventure, ficelé sur son fauteuil, bâillonné avec du rubafix, prisonnier de ses douze mille salariés, hué, injurié, montré du doigt ! Les gros titres de la presse ! Les flashs d’information ! Les voix émues des journalistes ! Le ramdam dans les médias ! Le tohu-bohu jusqu’à Honolulu ! " Nous n’avons aucune nouvelle du Président Pognard-Friquouze, toujours séquestré au dernier étage du siège social de sa holding ". Voilà. C’était cela qu’il appelait de ses vœux, cela qu’il désirait plus que tout : se faire séquestrer. C’était le fin du fin. Alors il alla trouver son bras droit, qui fumait, lui aussi, dans son bureau, et lui dit : Henri, je m’ennuie. C’est mortel. Sinistre. Je suis tellement riche que la vie n’a plus aucun sel. Or savez-vous ce qui me ferait plaisir ? – Non, Charles, répondit Henri. – Me faire séquestrer. Je veux absolument me faire séquestrer. Il faut impérativement que je me fasse séquestrer tout de suite. La séquestration est l’unique solution à mon problème existentiel. Faites l’impossible. Débrouillez-vous. Et qu’ ça saute. – Bien, Charles. Tout de suite. Sur le champ. Immédiatement. Je vous organise ça, as soon as possible.

     

    Henri alla donc trouver les fortes têtes et les réunit en comité extraordinaire. Les mecs, commença-t-il, ça va plus du tout. C’est la bérézina. Il faut faire quelque chose. Le Président se rase. – C’est normal, dirent-ils, nous aussi, tous les matins (c’était vraiment des fortes têtes). – Vous n’y êtes pas, reprit Henri. Le Président déprime. Il n’a plus de but dans l’existence. Vous avez un but, vous. Gagner de l’argent. Battre votre femme. Engueuler vos mômes. Cueillir des pâquerettes. Faire des ronds dans l’eau. Lui non. Est-ce que vous comprenez, nom d’une pipe en bois ? Il voudrait vivre une aventure qui le ramène à la vraie vie. Il voudrait être sé-ques-tré. – Ah non, firent les fortes têtes. Pas question. En voilà une qu’elle est bien bonne. Séquestré ! C’est trop tendance. Il a tout, qu’est ce qu’il veut de plus ? Impossible. C’est non, non et non, et tous croisèrent les bras sur la poitrine en signe de refus.

     

    Henri rapporta la nouvelle au Président, qui ne dit mot. Ses employés ne l’aimaient pas. Ils ne le séquestreraient jamais, ne le hueraient jamais, ne l’enverraient jamais aux nues médiatiques. Salauds. Fumiers. Salauds de fumiers et réciproquement, ça marche aussi. Il n’avait plus aucun espoir. Il descendit les marches de l’escalier, de plus en plus dépité, et regagna son hôtel particulier où l’attendaient sa femme, ses enfants, et quelques ortolans servis dans de la porcelaine de Sèvres avec un Grand Cru de Château-Pinarkitach.

     

    Après qu’ils se furent sustentés, abreuvés, et que les enfants furent couchés, Charles Pognard-Friquouze rejoignit sa femme qui filait la laine au petit salon, soigneusement enveloppée dans ses fourrures. Geneviève, dit-il, j’ai une requête à vous adresser. – Parlez toujours, mon ami. –Voilà. Je voudrais que vous me séquestrassiez. – Ah ben non. Non, non, et non. Pas question. Vous aviez qu’à pas me saloper mon eau de vaisselle, (elle était extrêmement tatillonne sur l’eau de vaisselle). Séquestrez-vous vous-même. Bonne nuit.

    Charles monta les escaliers, plus mortifié que jamais. Il passa la nuit enfermé dans son placard au milieu de ses costumes Dior qui puaient le parfum trop cher. Le lendemain, il avait mal à la tête et ses orteils avaient beaucoup gonflé, mais la nuit lui avait porté conseil et il savait comment sortir du marasme où sa richesse l’avait jeté.

    Il laissa un mot à sa femme accompagné d’un chèque qui aurait pu payer du liquide vaisselle à vie à tous les habitants de la terre.

    Puis il partit, tel Lucky Luke sur Jolly Jumper, au coucher du soleil.

    Je me suis réveillée à ce moment-là.

    Peut-être est-il devenu berger à Patmos, qui sait ? "


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  • Oui, vous avez bien lu : ce soir au café on va se faire une télé ! Oui, c’est une soirée débat. Oui, il y aura du beau monde. Oui, un ministre. Oui, celui-là même. Oui, en direct. Oui, ça promet. Oui, nous serons au poste. Oui, oui, c’est Ernest J. Brooms qui officie…

     

    Le oui-oui

     

     

    22h10. Débat politique sur une chaîne nationale. Le présentateur, visage rassurant et calme, glisse un œil furtif sur le prompteur. Autour de lui, un panel de personnages aux avis forcément divergents. Au centre du débat et du plateau, un ministre en poste maquillé comme un jeune premier, martèle inlassablement les mêmes arguments, couvre de sa logorrhée toute intervention contraire à ses idées ou, du moins, celles qui le formatent de gré ou de force. Il veut s’afficher supérieur aux autres. D’ailleurs, " le débat n’est pas à sa hauteur ", remarque-t-il. Il plane sur les citoyens et sur les sommets enivrants de la politique. S’il est acculé dans une impasse argumentaire, son regard et ses paroles se teintent de mépris. Rien ne sert de discuter : il a raison, il détient la vérité et la solution à tous les problèmes. Il est, bien sûr, ouvert à la discussion mais rien ne le fera changer d’avis.

    Le téléspectateur finit par ne plus écouter ses démonstrations économico-politiques qui noient le poisson et les adversaires. C’est à ce moment qu’il découvre, à l’arrière-plan,… le oui-oui ! Il est jeune, étudie sans doute dans une école supérieure et dévore les paroles de son mentor, tout en ponctuant ses envolées verbales de discrets acquiescements approbateurs et solidaires.

    S’est-il faufilé dans le public à la bonne place pour être certain d’être capté par la caméra ou a-t-il été installé à cet endroit par un placeur habile ? Le réalisateur en quête d’audimat aurait même songé, dans ses rêves les plus fous, à la présence de pom-pom girls mais, c’est une autre histoire, sur un autre continent, dans un autre pays…

    Le oui-oui est communicatif. C’est sa raison d’être. Le spectateur, inconsciemment, finit par opiner du bonnet et du chef ! Et le tour est joué ! Des milliers de oui-oui avalent les paroles du mentor et balancent la tête du haut en bas. Étrange spectacle pour qui n’est pas averti et pénètre à l’improviste dans le salon télévisuel de quelque ami fan d’empoignades verbales.

    Si des arguments hostiles mais convaincants sont avancés par l’opposition, le oui-oui fronce les sourcils, regarde ses pieds, attend que l’orage passe et que son mentor reprenne le dessus par quelque pirouette habile. Alors, le oui-oui sourit, revient à la vie, reprend des couleurs et se voit gravissant les plus hautes marches du pouvoir, scandant " oui, oui, vous m’avez compris ! ".

    Il n’est pas seul. Dans le studio, d’autres oui-oui concurrents participent à cette course à l’ostensibilité affichant leur accord aux propos tenus, au risque de se péter les cervicales. Les regards se croisent et se lancent des éclairs. Quant au mentor, imperturbable, il ignore ces hochements, il ne les voit même pas puisqu’il tourne le dos au public . Le oui-oui fixe la nuque de l’orateur qui doit ressentir cette présence latente et rassurante telle une ombre protectrice.

    Une fois l’émission terminée, les participants se congratulent, oublient leurs différends, se font l’accolade et avalent le verre de l’amitié en bulles. Le oui-oui essaie de se faufiler, d’approcher son mentor, de croiser son regard, d’échanger quelques mots et c’est alors qu’un préposé à la sécurité l’écarte poliment lui assénant comme un coup de massue un ferme " Non, non ! ".


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  • Le poisson d’avril serait une plaisanterie dont tout un chacun peut être victime le premier avril. Il est en général basé sur une information approximative, concernant des faits imaginaires ou des discours fallacieux. L’artifice est d’autant plus apprécié qu’il est de nos jours mis en scène par de véritables imposteurs de l’information aussi bien écrite, que radiodiffusée, télédiffusée et Internetisée. On se gausse de toutes ces nouvelles fabriquées, tronquées, falsifiées, de ces annonces prodigieusement effarantes, de ces communiqués provocateurs, de ces dépêches subornées, de ces révélations enchanteresses … après-coup on se dit qu’on s’est bien fait avoir et que le spectacle est chaque année plus osé, et puis on se rassure en se disant que le pois(s)on n’est pas chaque jour au menu de l’actualité. Non ?


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    Et si on ajoutait un peu de musique pour accompagner cette journée ?


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  • Et si l’on regardait d’un peu plus près ce qu’ont pu dire par le passé quelques esprits savants, érudits, éclairés ? Et si l’on faisait le point aujourd’hui d’un bout à l’autre de la planète ?

     



    "La femme doit adorer l’homme comme un dieu. Chaque matin elle doit s’agenouiller, neuf fois consecutives, aux pieds du mari et, les bras croisés, lui demander: Seigneur, que désires tu que je fasse ?"

    Zaratustra (Philosophe perse, VII siécle a.J.C.)

     

    "Toutes les femmes qui séduiront et amèneront au mariage les sujets de Sa Majesté au moyen de parfums, peintures, dents postiches, perruques et rembourrage au hanches et à la poitrine, encoureront le délit de sorcellerie et le mariage sera automatiquement annulé."

    Constitution Nationale Anglaise (loi du XVIII e siécle)

     

    "Bien que la conduite du mari soit censurable, bien que celui ci se livre à d’autres amours, la femme vertueuse doit le révérer comme un dieu. Durant l’enfance, une femme doit dépendre de son père, en se mariant de son mari, si celui ci meurt, de ses fils et si elle n’en a pas, de son souverain. Une femme ne doit jamais se gouverner seule."

    Lois de Manu (Livre Sacré de l’ Inde)

     

    "Quand un homme sera repris en public par une femme, il a le droit de la frapper avec le poing, le pied et de lui casser le nez pour que ainsi, défigurée, elle ne se montre pas, honteuse de sa figure. Et elle l’a bien mérité, pour s’être adressée à l’ homme avec méchanceté et un langage osé."

    Le Ménagier de Paris (Traité de conduite morale et de coutumes de France, XIVe siécle)

     

    "Les enfants, les idiots, les lunatiques et les femmes ne peuvent pas et n’ont pas la capacité pour effectuer des négoces."

    Henri VII (roi d’ Angleterre, chef de l’ Eglise Anglicane, XVIe siécle)

     

    "Quand une femme aura une conduite désordonnée et cessera d’accomplir les obligations du foyer, le mari peut la soumettre et la réduire en esclavage. Cette servitude peut, y compris, s’exercer dans la maison d’un créancier du mari et, pendant la période que cela durera, il est licite (pour le mari) de contracter un nouveau mariage"

    Code de Hamurabi (Constitution Nacionale de Babylone, promulguée par le roi Hamurabi, qui la conçut sous l’ inspiration divine, XVIIe siécle a.J.C.)

     

    "Les hommes sont superieurs aux femmes parce que Allah leur a octroyé la supériorité sur elles. Par conséquent, il donna aux hommes le double de ce qu’il donna aux femmes. Les maris qui souffriront de la désobéisssance de leurs femmes,peuvent les châtier: abandonner leur lit,et même les frapper. Il n’a pas été légué à l’homme pire calamité que la femme."

    Le Coran (livre sacré des musulmans, recité por Allah à Mahomet VIe siécle)

     

    "Que les femmes soient silencieuses dans les églises,parce que il ne leur est pas permis de parler. Si elles veulent être instruite sur un sujet quelconque, qu’elles demandent à la maison à leurs maris."

    Saint Paul (apôtre chrétien, an 67 p. J.C.)

     

    "La nature crée seulement des femmes quand elle ne peut pas créer des hommes. La femme est, par conséquent, un homme inférieur."

    Aristote (philosophe, guide intellectuel et précepteur grec d’ Alexandre le Grand, IV e siécle a.J.C.)

     

    "La pire étiquette que peut avoir une femme c’est d’être savante."

    Luther (théologien allemand, réformateur protestant, XVIe siécle)

     



    Et si pour accompagner cette journée, nous écoutions Taslima Nasreen

     

    Mauvaise femme

     

    Les mauvaises femmes n’écoutent jamais l’avis de personne,

    Vont où bon leur semble,

    Rient aux éclats

    Et crient à tue-tête,

    Les mauvais femmes sèment la pagaille.

     

    Les mauvaises femmes se lèvent tard,

    Se couchent tard,

    Et quand tout le monde va à droite, elles vont à gauche.

    Elles embrassent qui leur plaît,

    Bourrent de coups de pieds qui leur déplaît,

    Ne respectent aucune règle.

     

    Les gens leur crachent au visage,

    Les gens leur pissent dans le dos,

    Les gens les fuient,

    Les gens bien, les gens comme il faut.

     

    Les mauvaises femmes foncent droit devant,

    Elles ne craignent pas la tempête avant d’affronter l’océan.

     

    J’ai terriblement envie d’être une mauvaise femme.


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  • En attendant la remontée en surface du "Pythagora" et de son équipage emmené par le capitaine Alvarez, voici un petit divertissement avec Les Frères Jacques et leur chanson "Général à vendre" entendue ce matin sur France Culture dans l'émission "Affinités électives" consacrée à Clarisse Herrenschmidt et son livre : "Langue, nombre, code" (Podcast :  http://radiofrance-podcast.net/podcast09/rss_10346.xml )


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  • Le café est de nouveau ouvert. A vrai dire, il n'était pas vraiment fermé au vu de toutes les discussions qui s'y sont tenues ces derniers jours...  Merci à vous tous. Et voici les chansons de Georges Chelon tant réclamées... 

     

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  • Le café est en pause jusqu’au 23 février 2009 et comme Françoise Guérin sur Mot Compte Double fait de même, la participation à l’élection pour Les Inattendus 2008 est prolongée jusqu’à la fin du mois. Pour l’heure un texte se détache nettement. Derrière, on peut dire que c’est plus serré… Pour qui les lecteurs de la dernière heure feront-ils pencher la balance… ?

    Bon retour sur le passé et à bientôt.


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  • Ana Surret revient au café avec quelques brefs instants de joies, d’émotions et de craintes déposés dans l’écriture…

     

     

    Elle est triste à pleurer.

    Dans un sanglot elle lâche "  je suis partie "

    Grande fille fragile, des pleurs secouent son corps, des larmes roulent sur ses joues accentuant ses tâches de rousseur.

    En silence, je la serre dans mes bras.

     

    Elle reprend son stylo, renifle en relisant ses notes, mais son cœur est ailleurs.

     

    Elle a quitté son ami, son compagnon.

    Elle n’en pouvait plus de ses exigences, de sa jalousie qui lui faisait regarder d’un air soupçonneux l’énergie consacrée à cette deuxième vie, alors que la première, celle de son vrai travail, dont une feuille de paie attestait de son existence chaque fin de mois, ne la passionnait pas outre mesure.

     

    Il est loin le temps où il l’appelait sur son portable pour lui susurrer des mots d’amoureux à l’oreille.

    C’est vrai que deux vies à gérer, c’est compliqué. Alors une troisième !

     

    Comment choisir, alors même que, si cette seconde vie est faite de contraintes, elle comporte aussi de bons moments.

    La chaleur de l’équipe, ces fous rires sans motifs, ce plaisir d’être venu à bout d’un sujet complexe et cet ineffable sentiment lorsque l’on a réussi à convaincre un interlocuteur rétif.

     

    Deux vies qui se chevauchent, s’additionnent, grignotent tout son temps, jusqu’à ne plus laisser place au compagnon de sa troisième vie.

     

    Elle a claqué la porte, au nez de ce compagnon, la mort dans l’âme.

    Avec un gros doute à l’esprit.

    Qui pourra le lui enlever et la rasséréner en lui disant que c’était " La " solution.

    Nageant dans l’incertitude, elle éprouve pourtant le sentiment d’une liberté retrouvée.

    C’est l’allégresse pendant quelques jours, quelques semaines…

    Un chaton est venu combler la solitude des soirées…

    Seule, elle est seule.

    Plus aussi gaie, plus aussi sûre…

    L’absence de l’autre.

    Ses mains, son regard, ses mots, ses étreintes, ses caresses ont laissé des traces.

    Tout en elle l’appelle.

    Elle hésite, elle est lasse.

    Elle cède. Elle sacrifie sa deuxième vie.

    Elle l’a dit, vite, pour ne pas être tentée de revenir sur cette décision.

    Mais elle traîne, c’est dur.

    Une dernière fête, une grande tristesse.

     

    De l’autre côté de la rue, une voiture l’attend.

    Derrière le volant, sa troisième vie, le compagnon avec lequel elle a renoué, heureuse et désespérée.

    Elle s’en va, les yeux mouillés, en prononçant une vague promesse de donner de ses nouvelles.

    Cette troisième vie ne va pas lui laisser la liberté de revenir, ne serait-ce qu’un instant, dans le livre de sa deuxième vie.

    Il n’est plus temps.

    Le mot fin est apparu à la dernière page du carnet de cette deuxième vie, le jour où elle a décidé de suivre ce compagnon.


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