• Vingt heures

     

    Vingt heures.

    Le regard est aspiré dans le miroir du monde

    La lumière bleue s'abat sur un amoncellement de cadavres

    Les yeux se colorent de sang noir

    La chair morte s'étale, nue, abandonnée

    Le point de vue part en vrille dans les profondeurs de l'écran

    Partout des témoins se pressent

    L’horreur passe de bouche en bouche

    La langue avale tout sans nourrir la pensée

    Des glaires suintent aux commissures des lèvres

    Du ventre remonte des relents de haine

    Vingt heures trente

    La publicité entre en scène

    Le spectateur tripote la télécommande

    Il se dit que…

    Il cherche à…

    Il se demande si…

    Il a envie de…

    Il voudrait bien…

    Il finit par… éructer dans un embarras bassement digestif.


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  • Le monde merveilleux de la marchandise

    Relevé de quelques messages festifs à l’intention des rabat-joie

    (ce dimanche sur notre boîte mail)

     

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    nous espérons qu’il vous restera l’envie de commander un livre

    chez Zonaires éditions

     


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  • Déménagement

    Bienvenue dans les nouveaux locaux de Calipso.

    La façade et l'architecture intérieure ont un peu changé et les travaux sont toujours en cours ; pas d'inquiétude, vous allez vite vous y retrouver ! Toute l'histoire du café a été rapatriée : nouvelles, poèmes, chroniques, actualités littéraire, commentaires, photos... tout est là ou presque ! Le barman sera heureux d'y accueillir de nouvelles Brèves revisitées et bien sûr de nouvelles propositions littéraires... 

    Si vous souhaitez recevoir un avis à chaque parution d'article, il est nécessaire de s'inscrire à la newsletter située sur la colonne de gauche en haut puis de valider le mail de confirmation que vous recevez. L'adresse mail de Calipso reste inchangée par contre la référence du site est désormais :

    http://newcalipso.eklablog.com

     


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  • Pauvres05.jpg

    La grisaille n’en finit pas de s’installer. Pas d’amélioration à prévoir pour la fête du travail ce premier mai 2014. Le ciel ne sera pas plus clément que le gouvernement et il fera gris partout sans espoir de voir un rayon de soleil. Durant la journée, les nuages se feront plus noirs et les manifestants resteront sous l’influence d’un vaste système dépressionnaire. Quelques turbulences ici et là ne devraient pas empêcher les pluies d’impôts de s’abattre sur eux. Ces chutes pluvieuses épargneront toutefois les hautes sphères du pouvoir et les rentiers auront à cœur de profiter au mieux de la clémence des élus.



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  • Election-14.jpg

     

     

    Regard d’un Belge sur les municipales françaises.

     

    par Patrick LEDENT  

     

     

    Dans un récent article sur ce même blog, Claude Bachelier évoquait la république en danger. Je partage, hélas, son point de vue.

     

    Je n’en veux pour preuve que les résultats de Fréjus et Béziers (entre autres), aux dernières municipales. Fréjus passe au FN parce que les deux candidats UMP (ou assimilés) se maintiennent ; Béziers parce que le candidat socialiste refuse de se retirer, bravant les injonctions de son parti. Donc, oui, comme l’écrivait Claude Bachelier, il faut du courage pour lutter contre les extrémismes : en l’occurrence, pour faire front dans le premier cas, et pour renvoyer son orgueil au vestiaire dans le second.

     

    Bien sûr, les abstentionnistes ont aussi leur part de responsabilité. Car l'abstention est bien moins la déclaration d'un ras-le-bol à l'encontre des dirigeants traditionnels – comme se plaisent à le clamer les médias – qu'une lâcheté coupable qui porte au pouvoir les minorités extrémistes, très mobilisées (les taux d'abstention sont moindres à Fréjus (28%) et à Béziers (32%), que la moyenne nationale (36%)).

     

    Je me suis livré à un petit calcul d'arithmétique élémentaire. M. Rachline, à Fréjus, est élu avec 45,5% des suffrages exprimés, ce qui représente 17,5% de la population (100% - 54,5% (opposants) -28% (abstentionnistes)). Quant M. Ménard, à Béziers, il est élu avec 47% des suffrages exprimés, ce qui représente 15% de la population (100% -53% (opposants)-32% (abstentionnistes)). Voilà deux maires qui auront à dos, ipso facto, près de la 85% de leurs administrés! Et voilà où conduit l’abstention !

     

    J’admets que pour ces petits calculs, je pars du principe que tous les partisans du FN se sont mobilisés. Je n'en ai pas la preuve, mais qui en doute? La haine ne s’essouffle jamais car là où l’amour comble, la haine creuse. Or, on le sait, les gouffres sont sans fond.

     

    En Belgique, le vote est obligatoire. Une idée à suivre ?

     


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  • Grenoble--ville-ouverte.jpg

     

     

    Demain

     

    Âgé de cent mille ans, j’aurais encor la force
    De t’attendre, ô demain pressenti par l’espoir.
    Le temps, vieillard souffrant de multiples entorses,
    Peut gémir : Le matin est neuf, neuf est le soir.

    Mais depuis trop de mois nous vivons à la veille,
    Nous veillons, nous gardons la lumière et le feu,
    Nous parlons à voix basse et nous tendons l’oreille
    À maint bruit vite éteint et perdu comme au jeu.

    Or, du fond de la nuit, nous témoignons encore
    De la splendeur du jour et de tous ses présents.
    Si nous ne dormons pas c’est pour guetter l’aurore
    Qui prouvera qu’enfin nous vivons au présent.

     

    Robert Desnos


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  • république

     

    Nous reprenons aujourd’hui au café une chronique de Claude Bachelier paru sur son site en début de semaine.

     

    La République en danger !!!

    Claude Bachelier

     

    Non, ce n'est pas un titre provocateur. Parce que j'ai vraiment le sentiment que La République, NOTRE République, laïque et démocratique, est gravement remise en cause par des groupes factieux, les mêmes qui, dans les années 30, rêvaient de la tuer, avant que de collaborer, pour la majorité d'entre elles, avec l'occupant nazi. C'étaient le Parti social français, les Jeunesses patriotes, le Parti franciste, Action française, Solidarité française Il y en a bien d'autres, hélas, qui avaient les mêmes socles idéologiques et qui ont suivi les mêmes chemins collaborationnistes.

    Quels étaient les socles idéologiques de ces ligues ou de ces partis? Tout d'abord, une même haine, un même rejet de la République, de la Démocratie, mais aussi de la gauche. Ajoutons à cela les juifs, les francs-maçons, les syndicats, la presse et les étrangers.

    Leurs moyens d'action ? Les manifestations violentes, les campagnes de presse d'une brutalité inouïe, les mensonges, les calomnies, les insultes anti sémites et racistes dont sont victimes les leaders de la gauche. À commencer par Léon Blum, Président du Conseil après la victoire du Front Populaire en mai 1936.

    Ainsi, Xavier Vallat, futur commissaire aux questions juives du gouvernement Pétain, n'hésite pas à déclarer le 6 juin 1936 à la tribune de l'Assemblée Nationale: "Votre arrivée au pouvoir, Monsieur le Président du Conseil, marque incontestablement une date historique. Pour la première fois, ce vieux pays gallo-romain va être gouverné par...

    Il est alors interrompu par Edouard Herriot* président de l''Assemblée : "Prenez garde, Monsieur Vallat"

    Et Vallat de poursuivre: "... par un juif. J'ose dire à haute voix ce que le pays pense en son for intérieur. il est préférable de mettre à la tête de ce pays un homme ... dont les origines appartiennent à son sol plutôt qu'à un subtil talmudiste." (1)

    Il y a, à cette époque, une ultra droite, proche des gouvernements fascistes, telles l'Italie de Mussolini ou l'Allemagne d'Hitler. Elle est particulièrement active et occupe le champ politique bien au-delà de la droite classique ou de l'extrême droite. Pour Pierre Milza, "La radicalisation qui s'opère à la faveur de la crise n'a pas seulement pour effet de gonfler les effectifs des mouvements d'extrême droite. Elle tend à gommer les différences et à favoriser le rapprochement entre ces organisations activistes et toute une fraction de la clientèle et des cadres de la droite "classique" ... la radicalisation et la pénétration des formations les moins politisées par des éléments reliés aux courants activistes s'effectuant à la faveur d'une situation de crise." (2)

    À cette époque donc, crise politique majeure. La classe politique elle-même était fragilisée par une succession de scandales financiers dans lesquelles bien des élus étaient impliqués. Ajoutons à cela une gouvernance délicate soumise aux caprices des partis politiques: est-il besoin de rappeler qu'entre 1930 et 1940, VINGT-DEUX gouvernements, oui, VINGT-DEUX, se sont succédés. Difficile de faire mieux en termes d'instabilité ministérielle, synonyme d'impuissance politique.

    Est-ce à dire que la situation politique que nous vivons aujourd'hui a quelque chose à voir avec cette époque troublée? Mis à part l'instabilité ministérielle, je réponds oui sans hésiter. Une crise économique mondiale, conséquence de la cupidité et de l'incompétence du monde financier; des hommes politiques, et pas des moindres, accusés de fraudes, de corruption, de prévarication, ayant pour conséquences le rejet de la classe politique en général et des différents gouvernements en particulier ; la montée de partis extrémistes et nationalistes, partout en Europe; la mise en cause de la légitimité du pouvoir politique pourtant élu démocratiquement en 2012 et, partant, de certaines lois votées par le Parlement, telle celle du mariage pour tous.

    La remise en cause de cette loi a ouvert la porte à toute une série de revendications portant à la fois sur des choix de société et sur des choix individuels. S'agrègent autour de ces remises en cause une myriade de revendications portées par des groupes vite noyautés, submergés par des organisations dont l'idée démocratique est le cadet de leur souci. Et parmi celles-là, les plus connues: Action française, Civitas, Egalité et Réconciliation. Pour la première, la République est une "gueuse". Pour la seconde, retour à la primauté du religieux dans la vie de tout un chacun. Pour la troisième enfin, un pouvoir fort débarrassé des idéaux démocratiques. Le tout emballé dans du papier cadeau respectable et bien élevé.

    Mais ne nous y trompons pas: une fois le papier cadeau écarté apparaitra alors le vrai visage de ces gens-là, celui de la haine, de l'intolérance et de la folie meurtrière. Le même que ceux de leurs inspirateurs et références historiques. La manifestation du 26 janvier 2014 n'est pas si loin: chacun a pu voir et entendre ces hordes haineuses reprendre les mêmes slogans, répéter les mêmes violences que leurs mentors politiques des années 30. Il ne leur manquait que les chemises brunes ou noires.

    Oui, si nous n'y prenons garde, la République est en danger. À cause de ces mouvements à vocation factieuse qui profitent, non seulement des faiblesses d'un gouvernement trop souvent incohérent et qui donne l'impression de ne pas savoir où il va, mais aussi, mais surtout de notre apathie, de notre indifférence, voire de notre lâcheté.

    Pour conclure, qu'on me permette une anecdote. En 1979, lors des premières élections européennes au suffrage universel, j'ai entendu l'interview du Président allemand du parlement européen de l'époque qui disait à peu près ceci: "Dans les années 30, nous étions jeunes et insouciants et n'avions pour la classe politique que dédain et mépris. Nous préférions alors regarder ailleurs, refusant ainsi de voir les nazis qui s'imposaient dans la vie politique faute de réels opposants. Notre indifférence, notre cynisme et finalement notre lâcheté les ont amenés au pouvoir." A quelques mots près, c'est ce qu'il a dit. Et je me fais la réflexion que c'est peut-être ce que nous sommes en train de vivre.

    Alors, oui, la République est en danger!!!

     

    (1). in "Léon Blum" de Jean Lacouture, éditions du Seuil, collection Histoire, 1977, page 298.

    (2). in "Histoire de l'extrême droite en France", sous la direction de Michel Winock, éditions du Seuil, collection Histoire, 1993, pages 157 et 159.


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  • Ecrits vains

     

    « À l'occasion de la Fête des Envies, racontez-nous la plus belle histoire que vous ayez vécue avec votre magasin », proposait récemment une grande surface.  

     

    Si vous n’avez pas d’idées, le plus simple est de vous rendre sur internet et de découvrir une nouvelle application en matière de création littéraire. Nous n’en ferons pas la publicité ici, mais sachez qu’il est désormais possible d'écrire un livre en sept leçons depuis son mobile ou une tablette. La méthode d'écriture serait reconnue par les institutions ( ??? ) et permettrait de transformer une œuvre virtuelle en un livre numérique ou papier. Étape par étape, une coach littéraire virtuelle prodigue les leçons, agrémentées de conseils spécifiques pour la réalisation d'un manuscrit avec une publication à la clé.

     

    Pas de soucis pour sa diffusion, car vous pouvez vous rendre sur un autre site, de distribution cette fois, et participer au projet novateur d'«expédition anticipée».  Votre livre sera en effet expédié au client potentiel avant même que l’internaute ait validé son panier et cliqué sur le bouton «Acheter».


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  • sur-le-fil.jpg

     

    Résister à la tentation de se soulager au détriment de l’autre

    Résister à l’ordinaire présence de la guerre, des massacres, des barouds d’honneur

    Résister à l’attrait des catastrophes, des calamités, des attentats

    Résister aux additions des morts pour rien, aux décomptes des survivants

    Résister aux rapports de chiffres, de pourcentages, de croissances

    Résister à l’impuissance, à la toute-puissance

    Résister au manque de mots, à l’excédent de communiqués

    Résister à l’envie de croire que nous ne manquerons jamais de rien

    Résister au train-train

    Résister à l’oubli

     


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  • Mandela.jpg

     

    "Le combat pour la démocratie n’a jamais été la quête d’une seule race, d’une seule classe, communauté religieuse ou genre parmi les Sud-Africains. En tant que futurs dirigeants de ce pays, vous devez relever le défi de créer une nation dans laquelle chacun, indépendamment de sa race, de sa couleur, de son sexe, de sa religion ou de ses croyances, peut participer pleinement à la cohésion sociale."

     

    Discours de Nelson Mandela à la jeunesse d’Afrique du Sud en commémoration de la marche de protestation des étudiants noirs contre l’apartheid en 1976 dont la répression fit près de1500 morts. 


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