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Télé Vingt heures
Vingt heures.
Le regard est aspiré dans le miroir du monde
La lumière bleue s'abat sur un amoncellement de cadavres
Les yeux se colorent de sang noir
La chair morte s'étale, nue, abandonnée
Le point de vue part en vrille dans les profondeurs de l'écran
Partout des témoins se pressent
L’horreur passe de bouche en bouche
La langue avale tout sans nourrir la pensée
Des glaires suintent aux commissures des lèvres
Du ventre remonte des relents de haine
Vingt heures trente
La publicité entre en scène
Le spectateur tripote la télécommande
Il se dit que…
Il cherche à…
Il se demande si…
Il a envie de…
Il voudrait bien…
Il finit par… éructer dans un embarras bassement digestif.
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Commentaires
2Joël HVendredi 19 Décembre 2014 à 11:063LzaSamedi 20 Décembre 2014 à 15:07Je voudrais bien ne pas avoir la télé, mais je ne vis pas seule, et par moments je ne peux pas ne pas voir ce qui intéresse les "accros". Quant à la pub, elle envahit tant d'espaces, qu'elle a sur moi un effet négatif: si on m'incite à utiliser tel ou tel produit, c'est le meilleur moyen de m'en détourner.
4YvonneSamedi 20 Décembre 2014 à 20:485LzaDimanche 21 Décembre 2014 à 20:59
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La chair morte qui s'étale sous les regards du monde, telle de la bidoche présentée à l'étal d'un boucher, me fait honte.
Le voyeurisme indécent des caméras parmi les victimes, les tueurs, les "qui étaient là, au mauvais moment, au mauvais endroit" me donne la nausée.
Je n'allume plus la télé à vingt heures.