• Festival littéraire "Place aux nouvelles" les 7 et 8 septembre 2019 à Lauzerte

    Parmi les invités du festival, ne manquez pas Joël Hamm, auteur d'un formidable recueil de nouvelles "Ivresse de la chute" publié cette année chez Zonaires éditions et préfacé par Françoise Guérin

    Joël Hamm : Trente années de peinture et de dessin. Des heures d’exaltation solitaire et puis plus rien, sans regret. Mon musée personnel dort au fond du grenier. Est-ce que je sais encore dessiner ? C’est que le dessin est une danse qui demande de l’entraînement…
    Quinze ans d’écriture ensuite, de nombreux prix dans des concours de nouvelles pour la satisfaction de l’ego mais sans chercher à publier malgré une quinzaine de participations à des recueils collectifs. Quelques nouvelles mises en onde par la première de la RTBF, des dizaines d’autres et deux romans endormis dans mes tiroirs numériques. Un blog, où s’égrènent des textes courts que j’illustre moi même, histoire de ne pas perdre tout à fait la main. Et, dernièrement (une victoire sur ma tendance à la procrastination), un premier recueil : Ivresse de la chute publié par Zonaires éditions qui publiera aussi mon deuxième recueil à la fin de l’année 2019.


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  • Après "L'Ombre de la colline" Découvrez la bande annonce du nouveau recueil de Laurence Marconi : "Quand bruissent les bambous". Le livre sera disponible à partir du 30 août ; commande sur www.zonaires.com


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  • Les éditions Zonaires ont le plaisir de vous annoncer la sortie prochaine (30 août 2019) de "Quand bruissent les bambous" de Laurence Marconi.

    Quand bruissent les bambous

    Une infirmière en campagne, un homme-oiseau réfugié sur la branche d’un arbre, le Chef d’un village qui découvre la ville, une jeune fille posée comme un papillon au bout d’une passerelle en bambou… Les personnages de ce recueil de nouvelles sont tous à la croisée des chemins. Profondément marquée par un trek au Laos, l’auteure nous conte des histoires inspirées de ses rencontres, de témoignages et d’anecdotes, qui ont pour décor les paysages des montagnes du nord, le Mékong et la ville de Luang Prabang.

    La végétation semblait agglomérée comme le riz gluant longuement malaxé…
    Ils progressaient toujours encerclés par la végétation : des lianes enchevêtrées, des touffes de bananiers, un sous-bois dense, grouillant de sources enfouies qui chuintaient et ruisselaient sur la terre rouge…
    Le ciel était gris et bas, et le ventre du Mékong, lisse et rebondi comme celui d’une baleine…
    Luang Prabang s’étirait de chaque côté du Mékong, éblouissante, alanguie. Le bateau glissait le long des maisons aux balcons d’acajou qui ourlaient le fleuve.

    Laurence Marconi a enseigné l’anglais dans un collège de Seine-et- Marne pendant de nombreuses années. Elle écrit des nouvelles dont certaines ont été primées à l’occasion de concours. Son premier recueil, Sur un air de Gershwin, a remporté le prix des Beffrois en 2014. Après L’Ombre de la colline, Quand bruissent les bambous est son second recueil publié par Zonaires éditions.

    Pour commander le livre, rendez-vous sur www.zonaires.com

     

     


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  • "Chaussettes" est l'une des 32 micronouvelles du recueil

    "Et nous étions ensemble" de Fabienne BOTTO.

    Pour découvrir les autres rendez-vous sur zonaires éditions

    Chaussettes

    Tu n’as même pas pris la peine de te changer. Tu restes comme tu es, avec le pantalon de sport fatigué et le vieux sweat un peu taché, décousu à l’épaule. C’est la tenue du soir, celle que tu enfiles dès ton retour, vers dix-neuf heures. Tu as tout de même passé une paire de chaussures mais tu as gardé les chaussettes vertes, celles qui tiennent chaud mais dont la couleur ne va avec rien. Ça t’apprendra à acheter des lots de chaussettes, il y a toujours des couleurs impossibles à porter.
    Le chien, doté d’un sixième sens extraordinaire, a deviné presque avant toi que tu allais le sortir. En fait, il te semble bien qu’il était déjà debout, queue frétillante, au moment où tu as posé ton livre sur le bras du fauteuil. Ce chien est un phénomène qui lit dans tes pensées.
    Tu hésites à fermer la porte de ton appartement à clef, tu reviens dans un quart d’heure au plus, mais on ne sait jamais. Donc tu fermes et tu fourres la clef dans la poche de ton pantalon. Ça va faire cling cling contre ta cuisse pendant quinze mi-nutes.
    Dehors, les ombres s’habillent de noir sur le trottoir. Les lampadaires balisent ton parcours, identique soir après soir. Suivre le bord du square, tourner à l’angle, remonter derrière la maison des Ricaud, passer le portail monstrueux de ce dingue de Martin, jeter un œil en passant sur les fenêtres allumées du numéro dix. Une fois, une fille un peu nue qui … Non, rien. Le chien ne te demande pas ton avis, il file en suivant ses repères olfactifs, poteaux, portails, murets, arbustes. En traversant le carrefour, tu le tiendras par le collier, parce que bien sûr la laisse est dans ta main, pliée, inutile. Cette pauvre bête qui ne sort que deux fois par jour, on ne va pas en plus l’attacher.
    Le matin, c’est ta femme qui sort le chien. Enfin, c’était. Ça fait trois mois que tu assures aussi la sortie du matin, en costard et mocassins cirés, juste avant de choper ton train. Ta femme, elle promène le chien d’un autre, à quelques kilomètres d’ici.
    Quand tu reviens vers la porte de ton immeuble, le chien attend, museau levé, que tu réussisses une fois encore à composer le code d’accès sans te tromper. Gagné ! Il te félicite d’un jappement sincère et se faufile dans le couloir dès que tu pousses le battant. C’est une brave bête. Tu souris, attendri, en repêchant la clef au fond de ta poche. Au passage, tu aperçois ton reflet dans la vitre de la porte. Evidemment, si la fille du numéro dix arrivait par hasard, en face de toi, quand tu promènes le chien, il vaudrait mieux que ce soit le matin. Parce que le soir, le jogging fatigué et les chaussettes vertes …
    Mais tu n’y crois pas. Les filles qu’on voit nues aux fenêtres ne sortent pas dans la rue. Elles restent à jamais des images qu’on glisse derrière ses paupières le soir, au moment de s’endormir, bercé par les ronflements du chien qui traversent le couloir depuis la cuisine.
    Tu grimpes l’escalier, un peu fatigué, sûrement à cause du changement de saison. L’automne, les premiers froids, le manque de soleil. Tu penses à ce bouquin qui patiente sur le bras du fauteuil. Tu mettras peut-être un peu de musique, pas fort. Le chien commencera à ronfler au bout de dix minutes. Tu finiras par aller te coucher. Et, derrière tes paupières … 


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