• Voulez-vous écrire ce soir ?

     

    Si lire c’est être poussé par le désir d’une connaissance des êtres et des choses, écrire pourrait être l’art de contempler ces choses et ces êtres qui sont en nous, à la fois effacés et vivaces, éparpillés, morcelés, transfigurés, bref à s’illusionner sur ce que nous sommes. Quelle sorte de mémoire est attachée à l’écriture ? Qu’est-ce que les écrits viennent débusquer, expulser, glorifier, éliminer de nous-mêmes ? Que viennent confier en définitive ces mots arrachés au passé ? Quelle sorte d’espace occupent-ils ? Celui de l’autre possible ou de l’autre hostile ? Est-ce l’annonce d’un changement ou d’un enfermement ? D’une relation au monde devenue hasardeuse ? Pourquoi ce bouleversement subit dans le regard des proches ?

    Ecrire, est-ce chercher à attraper au vol l’imprévu qui se montre pour créer un objet sentimental ou est-ce vouloir réinventer sa vie pour en faire quelque chose d’aussi intéressant qu’un roman ?

    Qu’attend donc le narrateur si ce n’est d’être, sous le masque, quelqu’un de désirable ?

    A quoi penses-tu, mon chéri ? vient dire une petite voix dans l’ombre de l’intimité. La question fait penser à l’absence et à une demande d’amour mais également, en dissipant le rêve et l’inexplicable battement du cœur, à l’opportunité d’entrer dans la fiction. Que dit l’écrivain de ce qui lui est venu à l’esprit à ce moment là ? Restera-t-il confiné dans la solitude de l’écrit ou se saisira-t-il de ses pérégrinations intérieures pour s’enhardir du côté de la parole ?

    Qu’écrirez-vous donc ce soir ? Une page de journal intime, d’autobiographie ou d’autofiction ?

    Les écritures du Moi, hors série du Magasine Littéraire

    mars-avril 2007, 6,40€


  • Commentaires

    1
    desiree
    Samedi 23 Août 2014 à 18:41

    Je tente un commentaire sérieux. Non, finalement je renonce, j'ai peur du flop. Simplement je ne pense pas que nous portions plusieurs êtres en nous qui s'exprimeraient au travers de l'écriture. Je pense plutôt à une concrétion, un noyau dur, un être solide qui ne se laisse pas attraper facilement, qui résiste tout le temps pour sortir sous des formes diverses. Les 150 personnages de la Comédie humaine, c'est Balzac tout entier. Fin du commentaire sérieux. Vous pouvez rallumer la télé.


    Tiens, j'ai QAY. C'est pas mal ça.

    2
    Magali
    Samedi 23 Août 2014 à 18:41
    Je vote pour la boîte noire protéiforme.

    89X?
    Eh bien, je n'arriverai pas au 150 de la Comédie Humaine mais c'est juste, non sum digna, Honoré...
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