• Une nuit de Noël...


    Dans un commentaire posté hier sur Histoire d’eau 8, un certain Rodolphe nous contait en vers un terrible Noël d’avant. nous vous invitons à aller le découvrir et à y ajouter peut-être un petit mot…

    Aujourd’hui, c’est à Jacques Lamy de revenir sur un Noël d’avant…

     

     

    Sur une base militaire en Algérie... il y a quarante sept ans.

    Un officier de permanence, un "Appelé", surveille le réfectoire aux "jeunes recrues". Sa mission : animer la soirée en évitant le spleen d'un réveillon passé dans un camp, sans famille. : c'est leur premier Noël d'adolescents tardifs loin des proches aimants. Un faux Noël "sans neige", assez rare à l'époque sur une partie du territoire français.

    Les années précédentes, beuveries, disputes avaient annihilé la veillée fraternelle. Ils noyaient dans l'alcool cette désolation.

    Aussi, le sous-lieutenant improvisa-t-il un spectacle tenu par les jeunes recrues. Le repas avait été retardé d'une heure : il en restait quatre "à tenir"...

    Cette base célèbre pour la qualité des plats servis et de la propreté des lieux, plus que pour la délicatesse des propos tenus et des ordres donnés par le commandement, avait bien fait les choses : deux entrées, un entremets, un rôti de dinde, fromages et desserts le tout en abondance et servis par les "Chefs de Tables".

    Il y eut, tout d'abord, le menu en sabir, lu par "un pied-noir", à l'accent irrésistible, repris ensuite par un picard tout aussi drôle.

    Des scènes spontanées égayaient ce repas. : les sketches improvisés par des amateurs "dans le civil", des chansons dont "Old man river" par une basse de grande ampleur (un "fils de chanteur d'opéras"), des jeux aux gains utopiques et surprenants : "la reconnaissance ineffable de l'Armée – la permission aléatoire au "foyer" – la bénédiction du sous-lieutenant de veille", etc.

    Et, la "douce France" un instant oubliée, les recrues célébraient Noël, joyeusement. L'officier se félicitait de ce succès.

    C'est alors que la "Chorale des Supermacs" (des "quillards" à un mois d'être "dans le civil"), déguisés en anges, fraternellement vinrent se produire pour embellir encore cette veillée. On entendit les chants de Noël bien connus : "Mon beau sapin", "Douce nuit", "Guillot prend ton tambourin", etc.

    Au fur et à mesure que resplendissaient les chants traditionnels, s'attendrissaient les hommes : au final, les trois-quarts étaient désespérés, et les autres pleuraient sans retenue...

    "Pas de spleen à Noël !" avait dit le colon.

    "Quel gâchis" songea l'officier de permanence et il sortit "respirer", les larmes aux yeux. Il en était au second Noël loin des siens... Un troisième viendrait, il ne le savait pas...

     


  • Commentaires

    1
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32

    Ce très beau récit qui témoigne d'un vécu, à l'instar du merveilleux poème de Rodolphe, garde les traces morales d'une situation douloureuse et absurde. Quant à la chute, elle est superbe et l'on se prend à pleurer avec l'officier et les "appelés". BRAVO ! Jacques.

    2
    LAMY Jacques
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    Merci Lastrega...

    "L'Officier" en question a passé presque trois ans de son existence à "crapahuter", en tant qu'appelé "incorporé direct en Algérie", ce qu'il n'avait absolument pas demandé...
    .
    Arrêtons d'esayer de convaincre les gens toujours par la force , sapristi !
    .
    LA QUILLE, BORDEL !
    3
    Zelma
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32


    Emouvant et toujours aussi bien écrit. Merci Lamy Jacques.

    4
    LAMY Jacques
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    LA SENTINELLE
    .
    .
    Mission routinière, un planton veille en arme
    Le casernement triste, une banalité.
    Il fixe le djebel en sa ruralité.
    Tout est calme, vibrant, aux "pitons" point d'alarme.
    .
    Se couche le soleil, gerbe d'or et de parme.
    Aux côté d'un troupeau dans sa pluralité,
    Trottinent des cabris avec gracilité.
    Un tir nourri, soudain, s'élève en grand vacarme !
    .
    Un pourpre médaillon fleurit sur le treillis !
    Titube le soldat, les traits déjà vieillis :
    La mort vient de l'oued, sans aucune parade.
    .
    Lors grandit le tumulte : il git là, bras en croix...
    Des cris ! La garde accourt ! Sur les ondes des voix !
    En souvenir renaît un jeune camarade...

    Jacques LAMY


    5
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    Encore un magnifique sonnet très émouvant, témoin de l'absurdité de la guerre. Plein de Bravo (s) !
    6
    Phil
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32

    Très joli sonnet qui relate une image tragique journalière de ceux qui étaient dans le djébel.
    Cela semble bien loin  maintenant, mais peut-on pour autant oublier ces instants passés, loin des nôtres, à effeuiller notre jeunesse dans la crainte et la peur. 

    7
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    "Nous n'avons jamais vraiment écouté ces vieillards de vingt ans dont le témoignage nous aiderait à remonter les chemins de l'horreur". La meilleure arme contre la guerre n'est-elle pas le témoignage vécu comme le dit si bien le poème de Jacques Lamy
    8
    LAMY Jacques
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    Oui Phil, oui Lastrega : la guerre est une monstrueuse stupidité ! Je m'efforce de le clamer sous toutes les formes. Malheureusement, que ce soit dans les concours ou dans des articles de revues littéraires, cette forme de combat contre les guerres n'est pas particulièrement appréciée (pour moi, RIEN NE PEUT LES LÉGITIMER...)
    .
    Toutefois les hommes du XXIè siècle restent, quoi qu'on en dise, des astralopithèques...
    .
    Jeçui13zankolairr' !
    9
    LAMY Jacques
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    Lapsus révélateur de l'ampleur du dommage et de l'intensité de mon ire : il fallait lire, "Australopithèque"... na !
    10
    LAMY Jacques
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    HIER...
    .
    .
    Hier,
    encore rien et pourtant déjà tout :
    Quelques fragments épars, genèse de ces mondes.
    L'Univers-jeu-tarot abattait son atout,
    La Galaxie en feu palpitait de ses ondes !
    .
    Hier, Terre enfantait quelques monstres hideux,
    Et les êtres vivants apprenaient le courage.
    L'Homme et la Femme unis se complaisaient à deux...
    L'intelligence innée endiguait force et rage.
    .
    Hier, sifflaient des sons en des sureaux percés.
    La Technique était frustre, osée était la chasse,
    S'abritaient en la grotte un peu d'espoir bercès
    Du rupestre dessins de rennes qu'on enchâsse.
    .
    Hier, mal armé, nu, contre la cruauté
    Innocente et farouche en cette ère barbare,
    En professant sa foi en la communauté
    L'Homme ainsi survivait en son espèce rare...
    .
    Hier, le troglodyte innovait le combat,
    Sur la glace, au soleil, en nature sauvage.
    Il haïssait déjà ce frère qu'il abat :
    La Guerre butinait, présumant le ravage !
    .
    .Jacques LAMY

    .


    11
    LAMY Jacques
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    "S'abritaient dans la grotte un peu d'espoirS bercés
    12
    ANNA
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    La guerre ôte aux hommes leur humanité et les réduit à un seul sentiment, la peur. C'est ce sentiment qui imprime aux êtres une marque qui ne s'effacera jamais.
    Encore BRAVO Lamy Jacques, pour ces beaux poèmes si pleins de vécu et de sentiments !
    13
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    Merci Gerald d'avoir apprécié cette poésie si belle et merci aussi pour tes compliments qui me ravissent et terminent délicieusement l'année 2008. Mais flatteur, va !
    Je suis quand même un peu étonnée quant à cette poésie de Maupassant que certains ignorent. Je l'avais apprise au lycée.
    Et pour ce qui est de "la mort d'une libellule", je la connaissais également. Une vraie merveille !
    14
    LAMY Jacques
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    ...
    .
    Raappelle-toi Barbara
    N'oublie pas
    Cette pluie sage et heureuse
    Sur ton visage heureux
    Sur cette ville heureuse
    Cette pluie sur la mer
    Sur l'arsenal
    Sur le bateau d'Ouessant
    Oh Barbara
    Quelle connerie la guerre
    Qu'est-tu devenue maintenant
    Sous cette pluie de fer
    De feu d'acier de sang
    Et celui qui te serrait dans ses bras
    Amoureusement
    Est-il mort disparu ou bien encore vivant
    Oh Barbara
    Il plaut sans cesse sur Brest...
    ...
    .
    .
    Jacques PRÉVERT Extrait de Barbara Paroles
    15
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32

    Toujours à propos de la guerre et de ceux qui ont souffert et qui sont morts pour rien, je n'ai pu résister à déposer ici, le magnifique sonnet d'Arthur RIMBAUD.

    LE DORMEUR DU VAL

    C'est un trou de verdure où chante une rivière,
    Accrochant follement aux herbes des haillons
    D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
    Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

    Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
    Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
    Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
    Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

    Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
    Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
    Nature, berce-le chaudement : il a froid.

    Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
    Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
    Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

    16
    LAMY Jacques
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    UN CHAMP...
    .
    .
    .
    C'était un pré tout bleu, jonché de marguerites,
    Où jouaient les enfants sous les pommiers en fleurs ;
    Las amoureux riaient des merles persifleurs,
    Écorçant leurs prénoms dans le respect des rites...
    .
    Dans ce champ piqueté de maints coquelicots
    Quelques vieillards perclus s'asseyaient sous l'ombrage,
    Puis fuyaient, trottinant dès que tonnait l'orage.
    Les femmes se coiffaient de rouges calicots...
    .
    ......
    .
    De la parcelle au loin un bruit de canonnade
    Fit partir les enfants et taire les oiseaux ;
    Mais d'alarmants avis circulaient en réseaux :
    Les gens s'interpellaient comme à la cantonade.
    .
    Des corolles au ciel s'ouvrirent dans le soir
    Sous les vrombissements des "super forteresses" :
    Des armes le vacarme et les peurs vengeresses
    Envahirent le camp des tenants de l'espoir...
    .
    ......
    .
    C'était un pré normand, lieu de cette bataille,
    Où repousse à foison la fleurette des champs ;
    Hardiment les oiseaux entonnent leurs plains-chants
    Quand aux jeux de combat se livre la marmaille...
    .
    .
    Jacques LAMY

    17
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32

    Merci Jacques pour ces si beaux quatrains.

    Et voici encore un beau poème triste de Guy de Maupassant. Quelqu'un le connaissait-il ?

    NUIT DE NEIGE

    La grande plaine est blanche, immobile et sans voix.
    Pas un bruit, pas un son ; toute vie est éteinte.
    Mais on entend parfois, comme une morne plainte,
    Quelque chien sans abri qui hurle au coin d'un bois.

    Plus de chansons dans l'air, sous nos pieds plus de chaumes.
    L'hiver s'est abattu sur toute floraison ;
    Des arbres dépouillés dressent à l'horizon
    Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes.

    La lune est large et pâle et semble se hâter.
    On dirait qu'elle a froid dans le grand ciel austère.
    De son morne regard elle parcourt la terre,
    Et, voyant tout désert, s'empresse à nous quitter.

    Et froids tombent sur nous les rayons qu'elle darde,
    Fantastiques lueurs qu'elle s'en va semant ;
    Et la neige s'éclaire au loin, sinistrement,
    Aux étranges reflets de la clarté blafarde.

    Oh ! la terrible nuit pour les petits oiseaux !
    Un vent glacé frissonne et court par les allées ;
    Eux, n'ayant plus l'asile ombragé des berceaux,
    Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.

    Dans les grands arbres nus que couvre le verglas
    Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège ;
    De leur oeil inquiet ils regardent la neige,
    Attendant jusqu'au jour la nuit qui ne vient pas.

    18
    Gérald
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    Ce poème est tout simplement magnifique. Le temps n'avait voulu retenir de Maupassant que ses nouvelles, je ne peux que remercier Lastrega de nous offrir en cette fin d'année ces vers d'une grande sensibilité qu'elle a du dénicher au fond d'une vieille malle pour notre plus grand plaisir.
    Comment peut-on rester insensible à la lecture de cette belle poésie dans cette société qui engendre des êtres sans coeur, uniquement axés sur leur personne, pour offrir une image sans faille et se donner l'impression d'exister.
    Maupassant, d'autres aussi, sont passés à la trappe dans le domaine de la poésie. Je viens de retrouver un ouvrage d'Anatole France qui nous offre une poésie de grande sensibilité.
    Merci Lastrega de nous faire prendre connaissance de ce poéte.Tu fais preuve d'un grand éclectisme. Quel est le domaine que tu ne connais pas,Il est vrai que la mer ouvre tous les horizons...
    LA MORT D'UNE LIBELLULE

    Sous les branches de saule en la vase baignées
    Un peuple impur se tait, glacé dans sa torpeur,
    Tandis qu'on voit sur l'eau de grêles araignées
    Fuir vers les nymphéas que voile une vapeur.

    Mais, planant sur ce monde où la vie apaisée
    Dort d'un sommeil sans joie et presque sans réveil,
    Des êtres qui ne sont que lumière et rosée
    Seuls agitent leur âme éphémère au soleil.

    Un jour que je voyais ces sveltes demoiselles,
    Comme nous les nommons, orgueil des calmes eaux,
    Réjouissant l'air pur de l'éclat de leurs ailes
    Se fuir et se chercher par dessus les roseaux,

    Un enfant, l'oeil en feu, vint jusque dans la vase
    Pousser son filet vert à travers les iris,
    Sur une libellule;et le réseau de gaze
    Emprisonna le vol de l'insecte surpris.

    Le fin corsage vert fut percé d'une épingle;
    Mais la frêle blessée, en un farouche effort,
    Se fit jour, et,prenant ce vol strident qui cingle,
    Emporta vers les joncs son épingle et sa mort.

    Il n'eût pas convenu que sur un liège infâme
    Sa beauté s'étalät aux yeux des écoliers:
    Elle ouvrit pour mourir ses quatre ailes de flamme,
    Et son corps se sécha dans les joncs familiers.

    Anatole France (Les poèmes dorés)

    19
    LAMY Jacques
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    Les hommes se comportent trop souvent avec leurs semblables comme un enfant s"amuse  avec la libellule...  (soit frappés... "chirurgicalement", soit  épinglée sur le liège...)
    20
    Arnaud
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    Je suis "tout neuf"sur Calipso. Il me faut reconnaître que j'apprécie beaucoup cet éventail de poésie sur ce forum, loin des batailles de chiffonniers auxquels j'assiste ailleurs.
    Un grand bravo à Jacques Lamy, dont la plume ne démérite pas. Félicitations aussi à Lastrega pour nous présenter des poèmes de grandes qualités, écrits par nos ainés et que l'on a trop souvent tendance à oublier. Félicitations aussi à Patrick L'Ecolier pour nous offrir ces instants de qualité. Meileurs voeux à tous, avec une plume généreuse pour nous inviter à vivre dans un monde meilleur.
    21
    Gérald
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    Ce poème est tout simplement magnifique. Le temps n'avait voulu retenir de Maupassant que ses nouvelles, je ne peux que remercier Lastrega de nous offrir en cette fin d'année ces vers d'une grande sensibilité qu'elle a du dénicher au fond d'une vieille malle pour notre plus grand plaisir.
    Comment peut-on rester insensible à la lecture de cette belle poésie dans cette société qui engendre des êtres sans coeur, uniquement axés sur leur personne, pour offrir une image sans faille et se donner l'impression d'exister.
    Maupassant, d'autres aussi, sont passés à la trappe dans le domaine de la poésie. Je viens de retrouver un ouvrage d'Anatole France qui nous offre une poésie de grande sensibilité.
    Merci Lastrega de nous faire prendre connaissance de ce poéte.Tu fais preuve d'un grand éclectisme. Quel est le domaine que tu ne connais pas,Il est vrai que la mer ouvre tous les horizons...
    LA MORT D'UNE LIBELLULE

    Sous les branches de saule en la vase baignées
    Un peuple impur se tait, glacé dans sa torpeur,
    Tandis qu'on voit sur l'eau de grêles araignées
    Fuir vers les nymphéas que voile une vapeur.

    Mais, planant sur ce monde où la vie apaisée
    Dort d'un sommeil sans joie et presque sans réveil,
    Des êtres qui ne sont que lumière et rosée
    Seuls agitent leur âme éphémère au soleil.

    Un jour que je voyais ces sveltes demoiselles,
    Comme nous les nommons, orgueil des calmes eaux,
    Réjouissant l'air pur de l'éclat de leurs ailes
    Se fuir et se chercher par dessus les roseaux,

    Un enfant, l'oeil en feu, vint jusque dans la vase
    Pousser son filet vert à travers les iris,
    Sur une libellule;et le réseau de gaze
    Emprisonna le vol de l'insecte surpris.

    Le fin corsage vert fut percé d'une épingle;
    Mais la frêle blessée, en un farouche effort,
    Se fit jour, et,prenant ce vol strident qui cingle,
    Emporta vers les joncs son épingle et sa mort.

    Il n'eût pas convenu que sur un liège infâme
    Sa beauté s'étalät aux yeux des écoliers:
    Elle ouvrit pour mourir ses quatre ailes de flamme,
    Et son corps se sécha dans les joncs familiers.

    Anatole France (Les poèmes dorés)

    22
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    Et pour terminer l'année en beauté, voici encore "une merveille"  et dont je suis bien certaine que personne n'ignore, d'Alphonse le Magnifique.

    LE PAPILLON

    Naître avec le printemps, mourir avec les roses,
    Sur l'aile du zéphyr nager dans un ciel pur ;
    Balancé sur le sein des fleurs à peine écloses,
    S'enivrer de parfums, de lumière et d'azur ;
    Secouant, jeune encor, la poudre de ses ailes,
    S'envoler comme un souffle aux voûtes éternelles ;
    Voilà du papillon le destin enchanté :
    Il ressemble au désir, qui jamais ne se pose,
    Et sans se satisfaire, effleurant toute chose,
    Retourne enfin au ciel chercher la volupté.

    Alphonse De Lamartine (1790-1869)
    23
    LAMY Jacques
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    Merci à Vous, Arnaud...  Ma plume n'a certes pas démérité, mais mon franc-parler (redouté dans les forum) m'en a fait laisser quelques unes.
    .                               
    .
    Masquez vos propos et vous perdurerez...  Internet n'est pas la VRAIE vie, mais ça y ressemble par moment...
    .                                                                    
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