• Trésor empoisonné

    gaz-shiste-image.jpg  Cahors, ce 26 avril vers 15 heures.  

    par Yvonne Oter

    J’étais dans la foule venue en masse ce samedi sur le Pont Valentré, lieu emblématique de la ville de Cahors. Nous étions nombreux, plusieurs centaines, mille peut-être, je n’ai les chiffres ni des organisateurs, ni de la police. Le soleil régnait en maître sur le site, une fraîche odeur printanière imprégnait les narines, les oiseaux du coin, dérangés par la foule, tourbillonnaient au-dessus des têtes.

    Une ambiance bon enfant courait d’un groupe à l’autre. On était venu en famille, avec grands parents, parents et enfants, parfois encore dans un landau. Beaucoup de cheveux gris ou franchement blancs, mais aussi quelques crêtes de hippies ou des rastas volumineux. Des toilettes estivales, souvent très colorées ; des chapeaux de paille et des bibis couverts d’inscriptions, quelques casquettes de guingois et des cheveux au vent ; des baskets défraîchis et des talons aiguilles ; des sacs à dos et de ravissants sacs à main.

    On y parlait d’une seule voix, mais pas toujours avec le même accent. Beaucoup de Lotois pure souche, évidemment, avec l’accent chantant du sud-ouest, mais aussi le français plus pointu du Nord, voire de Belgique ; l’accent rond des Anglais établis depuis longtemps dans le Quercy ; même le parler plus abrupt de nos voisins allemands ou hollandais. L’Europe était bien représentée aujourd’hui à Cahors.

    Que fêtait-on ? Rien !

    On manifestait.

    Beaucoup de pancartes, de panonceaux, de banderoles, de badges, de larges panneaux, proclamaient le même credo : " Non au gaz de schiste ! ". La population lotoise, solidaire face au scandale du projet d’exploitation à grand renfort de nuisances intolérables pour les habitants et pour l’environnement, avait décidé de se mobiliser en masse pour crier son refus et sa détermination à la résistance.

    Et j’avoue avoir éprouvé de l’émotion à voir ces gens venus de tous les coins du département, unis par une grande fraternité face à la menace que certaines multinationales, avides de bénéfices juteux, font planer sur leur existence quotidienne. A l’heure où l’on parle beaucoup d’indifférence et de " chacun pour soi ", il est bien réconfortant de constater qu’une même cause peut encore enflammer et faire bouger autant de monde.

     

    Note du barman : diaporama à propos du Gaz de schiste


  • Commentaires

    1
    Mardi 29 Mars 2011 à 02:32

    Oui, Yvonne, devant le désastre écologique encouru, il est grand temps de réagir.

    2
    Lza
    Samedi 23 Août 2014 à 18:18

    Le Paradis, quoi! Il va falloir se dépêcher de muter pour supporter toutes ces modifications, et ne pas succomber à tous ces poisons... Si toutefois une catastrophe nucléaire ne vient pas mettre fin à toutes ces aventures.

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