• Sous la charpente...

    Xylocope.jpg

    Il est des personnes qui écrivent comme elles respirent et ils en est d'autres qui, toujours pour écrire, tâtonnent, fouillent, interrogent pour finalement se laisser surprendre par un bruit, un trait de lumière, un ange...

     

    Xylocope

     

    Ah ! qui dira l'angoisse aux noirceurs de vitrain

    Du poète émotif devant la page blanche ?

    L'idée est là, c'est sûr, mais rien ne se déclenche.

    Il est comme une gare orpheline d'un train.

     

    Et puis vient une ligne, une rime, un quatrain.

    La page se recouvre et c'est déjà dimanche.

    Mais voilà que son vers boitille et se déhanche,

    Bloquant net son allant et tout son bel entrain.

     

    Il chiffonne la page et de nouveau s'élance,

    Il griffonne une phrase, et c'est encor malchance.

    Son stylo le trahit, pauvre vieux aux abois.

     

    Et soudain sous sa plume, il ressent la caresse

    D'un insecte or et noir sourdant du sombre bois ;

    Ô, qui saura conter son bel instant d'ivresse !

     

      Jean Calbrix

     


  • Commentaires

    1
    Dimanche 14 Novembre 2010 à 13:22

    Bien sûr Magali ! Disons seulement que comme toutes les bébettes, celle-là est certainement stressée à l'idée de devenir une pure beauté et peut-être même qu'elle doute d'y arriver ou encore de ne pas en avoir envie... et merci pour les photos, merci avec un grand "OUF", il n'aurait plus manqué qu'elles fassent 100%...

    2
    Lundi 15 Novembre 2010 à 00:49

    Merci, Ysiad et Magali pour vos sympathiques appréciations. La prosodie classique est une grande exigeante et je ne compte plus les vers assez jolis (dont le néoclassique se satisferait) et que je suis obligé de mettre à la poubelle lorsque j'écris un sonnet.

    Merci aussi au barmann qui m'a offert un coin de table et dont l'illustration donne au xylocope, à la place de ses yeux à facettes, un regard étrangement humain. 

    3
    Mardi 16 Novembre 2010 à 02:16

    Merci Dominique pour ta sympathique appréciation qui m'incite à persévérer dans la poésie classique. Heureux aussi d'avoir fait plaisir à une grande nouvelliste.

    4
    ysiad
    Samedi 23 Août 2014 à 18:21

    Voilà une bien jolie manière de parler de l'inspiration. Quelle chance tu as d'être poète, Jean !

     

    5
    M agali
    Samedi 23 Août 2014 à 18:21

     

    Merci Jean.

    C'est joli tout plein, en plus, ces bébêtes-là,avec leurs grandes ailes violettes,bien moins sinistre que sur la vignette (pardonne-moi, Patrick, j'adore 99, 9999 pour cent de tes photos et illustrations, tu le sais) :

    http://guipry-ma-ville.over-blog.com/article-xylocope-abeille-charpentiere-56444327.html

     

     

     

    6
    dominique guérin
    Samedi 23 Août 2014 à 18:21

    Je ne suis pas très "poésie" (et je le déplore mais on a tous nos manquements...). Seulement, là, j'ai été subjuguée par les mots, la forme, le fond, tout.

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