• Poètes, vos papiers ! Le concert (5)

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    Nora Luka, de Monika Juhasz-Miczura et Gipsy Star se joignent à nos poètes du jour, Louis Delorme, Jean-Pierre Michel et un poète inconnu... 

    Les mots

    J'ai mis des mots sur tout ce qui me touche

    Les jours heureux, les moments de malheur...

    j'en ai brodé de toutes les couleurs,

    J'en ai semé mon chemin et ta couche.

     

    Les plus acérés ont parfois fait mouche:

    Ils n'ont pas dit ma rogne avec des fleurs;

    J'en ai trouvé pour apaiser tes pleurs

    Mais les plus doux sont sortis de ta bouche.

      

    Ils ont tissé, tant les tiens que les miens,

    La vie durant, d'indéfectibles liens

    Et nos enfants les ont dans leur bagage...

     

    J'en ai gardé pour la soif et la fin,

    Pour agrémenter notre long voyage

    Mais le plus beau, c'est celui de la fin.

     Louis Delorme

     

    Songe d'été 

    Lorsque la nuit m’emporte au rivage des rêves

    Où s’effeuille ton corps sous la beauté des cieux

    L’éclat de ton sourire est comme un or précieux

    Que vient cueillir l’amour au sable blond des grèves.

     

    Aux murmures de l’onde, où dorment les fonds clairs

    Scintille dans tes yeux le reflet des étoiles

    Quand sur les flots dansants, au loin, voguent les voiles

    Et frissonne ta peau au souffle de la mer.

     

    A l’heure vaporeuse, où l’aube frôle l’ombre

    S’éteignent les élans de nos secrets désirs.

    Je garde le parfum d’un vivant souvenir

    Lorsque dansait la houle au flanc des vagues sombres.

    Jean-Pierre Michel

     

    L’homme

    Sous l’alcôve du ciel, pour des plaisirs sans fin

    Ce fieffé polisson vient brûler sa jeunesse

    Où le corps est offrande aux sublimes caresses

    Dont la femme à tout âge, aime le doux parfum.

     

    Chaque instant est propice aux folles aventures

    Pour en goûter le fruit, sur les belles en fleurs

    Où mordillent les mots, au charme ensorceleur

    Dont la nuit innocente, écoute les murmures…

     

    Mais aux jeux de l’amour, déclinent les élans

    Quand le souffle du temps, fait vaciller la flamme.

    L’homme, le corps en deuil et la tristesse à l’âme

    Voit l’ultime lueur, s’éteindre sous les ans.

    Poète inconnu


  • Commentaires

    1
    Yvonne Oter
    Samedi 23 Août 2014 à 18:20

    Louis, Jean-Pierre et "anonyme" : voilà des hommes qui savent parler aux femmes ! Avec des mots choisis qui caressent mieux que des mains, avec une pudeur et une retenue plus parlantes que de grands discours. Merci, Messieurs, vous m'avez mise de bonne humeur pour toute la journée.

    2
    Nicole
    Samedi 23 Août 2014 à 18:20

    Voilà, à notre époque, un langage de poète peu courant pour parler des femmes.Nos époux devraient en prendre de la graine en faisant de ces poèmes leur lecture de chevet, avant de subir le sort ineluctable qui leur est réservé dans "L'Homme"...Bravo à ces poètes!

     .

    3
    Axel
    Samedi 23 Août 2014 à 18:20

    Cette poésie fait un peu ringarde. Je préfère de beaucoup la poésie libérée dans laquelle les images sont plus fortes. L'alexandrin, c'est 90% de travail et 10% d'imagination. Sculpter les mots dans cette forme est un travail de forçat qui enlève la spontanéïté aux vers. Mais cela n'engage que moi.

    4
    Le clown
    Samedi 23 Août 2014 à 18:20

    De bien belles grappes d'images! Compliments à tous. Et les alexandrins bien mis en musique se voient pas trop. Suis plutôt du côté des concepts....mais là je vibre ! Entre le son et le sens je sais pas quoi prendre !

    5
    Fred
    Samedi 23 Août 2014 à 18:20

    Dure, dure  la chute de l'homme...Merci, anonyme de nous prévenir.

    6
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:20

    Fragilité et délicatesse de trois princes de la rêverie, même si la tristesse s'insinue dans les silences et au son envoûtant de la musique tzigane où se mêle le chant de douleur de Nora Luca.

    7
    Soho
    Samedi 23 Août 2014 à 18:20

    D'accord avec Axel, toutes ces rimes obligées.... mais les photos restent belles...

    8
    Jean-Pierre
    Samedi 23 Août 2014 à 18:20

    Que l'on aime ou pas la poésie, il faut saluer le travail remarquable effectué par Patrick pour nous présenter ce feu d'artifice poétique, agrémenté d'un choix musical pour accompagner le rythme des vers. Ainsi, s'envolent les mots comme des notes sur la gamme des jours pour terminer l'année en fanfare...Une nouvelle année! Que peut-on souhaiter à nos nouvellistes préférés? Je veux déjà les rassurer en leur disant que bientôt, il en sera fini des poèmes...La place sera bientôt libre, puisque Patrick a prévu cette fête jusqu'au 31 décembre. C'est long une semaine sans nouvelles! Certes, tout le monde a lu les poèmes.Je suis même enclin à dire beaucoup de monde, mais, mettre un commentaire pour certains(es) est au dessus de leurs forces. Il est évident que la poésie n'est pas leur tasse de thé et quand bien même elle le serait, il y a des personnes que l'on aime pas, parce que, elles passent trop souvent ou obtiennent trop de commentaires...Là, je le reconnais, c'est dur, ça bouffe le sang. Alors, on forme un petit clan ,en passant les consignes.-Tu me mets un commentaire quand va passer mon texte et je ferai de même quand passera le tien- C'est sumpa! et l'auteur répond deux ou trois fois à celui-ci pour faire monter le chiffre...C'est dommage d'assister à tous ces subterfuges. Je vois souvent cet état d'esprit dans les concours dans lesquels je suis juré. Je souhaite donc que chacun change son fusil d'épaule pour commencer l'année différemment. Ainsi, l'intelligence aura pris le pas et il sera grand plaisir de mettre des appréciations à ceux qui auront suivi cette voie. Ne pas oublier non plus que des blogs de cette qualité, sont très rares. Sachons apprécier celui-ci. Meilleurs voeux pour 2011. 

    9
    Christelle
    Samedi 23 Août 2014 à 18:20

    Admirables poèmes, que l'on aimerait savoir écrire.

    10
    Nicole
    Samedi 23 Août 2014 à 18:20

    Si Patrick veut jouer les prongations avec "poètes, sans papiers", je ne suis pas contre, car la qualité est au rendez-vous. C'est comme une bouffée d'oxygène qui nous revigore afin de nous faire entrer en 2011 sur un petit nuage...

    11
    Le clown
    Samedi 23 Août 2014 à 18:20

    Comme Brel disait de la pluie, la poésie est traversière de la vie. Elle appréhende l'"entre" des choses et des hommes et le communique. Elle est le carrefour des Arts, elle est une convergence, une sorte de philosophie subtile et cadencée à côté de l'autre philosophie à "qu'idées".

    Certes cela est bien connu mais c'est l'occasion ici de le rappeler et de le répéter.

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