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Les 100 derniers jours (J -13)
Campagne littéraire : chacun y retrouvera les siens
Sophie Etienbled
A la manière de Don Diègue
Ô France, ô désespoir, ô Rolex ennemie !
A quoi me sert d’avoir Ségala pour ami ?
Et d’avoir dépensé des Français les deniers
Si notre quinquennat est aussi le dernier ?
Elisez-moi, voyons, et dites-moi messire,
Elisez-moi, pauv’ cons, je peux faire bien pire !
A la manière de Ronsard
Ma France, allons voir si la rose
Qui, en quatre-vingt-un éclose,
Fêtait sa victoire au soleil,
A point perdu, trente ans après,
L’espoir qui l’avait empourprée
Et l’honneur de combattre pareil ?
A la manière de Victor Hugo
Demain, dès l’aube, à l’heure où finit la campagne,
J’arrête les centrales, ça ne prend pas longtemps !
Ave le vent, la terre et l’eau dans les montagnes,
En France nous vivrons comme au début des temps !
Nous abandonnerons l’or qui fut notre tombe,
Et, forts d’avoir détruit les mirages et les leurres,
Nous gommerons des jours et des nuits d’hécatombe,
Et danserons nos vies parmi les champs de fleurs.
A la manière de Baudelaire
Je suis dure, ô Français, comme un rêve de pierre,
J’incarne un pays pur qui rit des compromis,
Chasse ses ennemis et ne veut pas d’amis,
Et de ma solitude je ne suis pas peu fière
Je trône au hit-parade des partis incompris,
De colère et mépris sont teintés mes insignes,
De combattre avec eux d’aucuns me jugent indigne,
Qui s’y frotte s’y pique, je fais payer le prix !
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Commentaires
Bravo Sophie, tu as dû faire sciences Po... éthique !
Et jean nous offre le bonus, ces fables-là sont plus faciles à avaler que celles de Maître Charclo... Charko.
3le BelgeSamedi 23 Août 2014 à 18:10Absolument réjouissant! "Elisez-moi, pauv'cons, je peux faire bien pire" résume la situation. Du grand art!
4MarlèneSamedi 23 Août 2014 à 18:105danielleSamedi 23 Août 2014 à 18:106Laurence MSamedi 23 Août 2014 à 18:107LzaSamedi 23 Août 2014 à 18:10"...Ce sont amis que vent emporte, et il ventait devant ma porte, les emporta..."
Ce que pourra chanter, s'il lui reste de la voix, (à défaut de voix), le battu du 6 Mai.
8danielleSamedi 23 Août 2014 à 18:10Aura-t-il envie de chanter? En tout cas, ces 15 jours de nouvelle campagne ont vraiment besoin du secours des talents du café Calipso, parce que ça me paraît d'un certain côté voler très très bas et faire dans l'insulte et les ragot les plus indignes.
9corinneSamedi 23 Août 2014 à 18:10ah oui c'est beau la poésie... il pleure sur mon coeur comme il pleut sur ma France... et je m'en vais au vent mauvais... la Belgique c'est bien ?
10AnnickSamedi 23 Août 2014 à 18:1011le BelgeSamedi 23 Août 2014 à 18:10Je me dois de répondre à Corinne: "La Belgique, c'est bien?".
40% de racistes en Flandre, qui s'en défendent évidemment. Mais qui votent et affichent la couleur. A ce taux, il nous a fallu près de 2 ans pour les cantonner dans l'opposition, près de deux ans sans gouvernement, donc.
Entre 3 et 5% en Wallonie. Bref, si vous songez à émigrer, faut choisir son camp. Personnellement, je conseille Bruxelles, là où se concentre la quasi totalité de l'immigration et où, comme c'est bizarre, l'extrême droite est marginale.
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Suite à une erreur technique que m'a signalée par Patrick, notre Barman en chef, la fable que j'ai déposée hier pour faire écho aux sympathiques poèmes de Sophie s'est trouvée effacée. Je la redépose avec quelques petites "améliorations".
Maître Charko sur la France perché
Tenait dans son bec un fromage.
Dame Xéno, revenant du marché,
Lui tint à peu près ce langage :
"Que faites-vous là-haut, nabot,
Les pieds dans le même sabot,
Devant les hordes étrangères
Se massant en nombre aux frontières ?
Envoyez le Gluant, céans,
Les bouter dans les océans."
Charko ouvrit un large bec,
S'écriant le faire aussi sec,
Mais las le fromage tomba,
Dame Xéno s'en régala.
On entendit, non d'un pétard,
Le Charko honteux et confus
Jurer, mais un peu tard,
Qu'on ne l'y prendrait plus.
A jouer dans le rejet d'autrui,
Il a trouvé plus fort que lui.