• Délivrance

    Delivrance.jpg

     

    Celui qui plante les épines récolte les blessures  

    Regarde là-bas où tu as moissonné

    Les fleurs de l'espoir

    Le torrent du sang va t'arracher

    Et l'orage brûlant va te dévorer.

    Abou El Kacem Chebbi, Poète Tunisien (1909-1934)


  • Commentaires

    1
    Samedi 15 Janvier 2011 à 12:55

    Magnifique ! Autant le poème que la Photo.

    Bel hommage au peuple tunisien.

    2
    Samedi 15 Janvier 2011 à 19:22

    J'ajouterai ces quelques mots de Assia Skhiri

    Bribes où fleurit le néant
    Moi, je descends de la cité des chutes
    Et du volcan endormi sous mes pieds
    Dont le feu nourrit les désirs d’offrandes sacrées
    Morte, je le suis
    C’est pourquoi je ne me vois pas me pavaner dans sa blancheur

    3
    ysiad
    Samedi 23 Août 2014 à 18:19

    Belle imprécation ce poème. On aimerait bien aussi que s'élèvent des voix tunisiennes de femme, il n'y en a pas, ou pas assez.

    4
    M agali
    Samedi 23 Août 2014 à 18:19

    Il y en a quand même, Ysiad!

    " Me voici à nouveau devant la mer
    à fracasser des portes entières contre le roc
    à mêler dans le même roulement d'amertume
    le sable et la perle
    dans les mêmes vagues brûlantes et métalliques
    le jasmin de mon enfance et le hibou de l'enfer.
    Me voici à nouveau devant la mer, courbée
    sous un butin annuel de rancunes
    de fatigues
    de coqs égorgés pour rien
    pour la prospérité d'un turban
    qui depuis longtemps n'est
    qu'un amas de poussière
    ricanant sous la dalle
    pendant qu'à l'ombre d'un figuier
    femmes et bougies flambent
    pour conjurer l'œil
    la malchance
    et le corbeau du désespoir
     
    Pour une amulette moi aussi
    j'ai triqué ma dent en or
    le henné de mes paumes
    et dégrafé mes paupières,
    j'ai moi aussi regardé la lune
    dans les yeux
    en buvant des bols
    du verbe liquide, silencieux et noir ?
    J'ai suivi moi aussi du regard
    les bateaux et les cigognes
    qui partaient
    mais nous avons toutes attendu
    en vain
    et en larmes
    le père, le bien-aimé
    le fils et le frère.
     
    Mais la ville ouvre la gueule
    de ses prisons
    les avale avec son thé
    et s'évente.
    Mais la ville tire ses couteaux
    nous taille un corps sans membres
    un visage sans voix
    mais la ville…
    J'ai mal jusqu'à mon ombre projetée
    sur l'autre trottoir
    où mes derniers vers s'éparpillent
    en petits morceaux de sels opaques
    comme des larmes de glace.
    Ma tête me retombe sur la poitrine
    comme un obus
    vu de près, mon cœur est un lac ".
     
    Rachida Madani, " Femme je suis ", Inéditions Barbares,1981

    5
    ysiad
    Samedi 23 Août 2014 à 18:19

    Merci, Magali, pour ce magnifique poème plein de révolte et de talent.

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