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Vive la bergère !
Un retour en poésie en ce jour de repos dominical. Installez-vous confortablement en compagnie de Jean Calbrix.
Le fauteuil
C'est un large fauteuil - Louis quinze peut-être -
Il est là dans un coin avec des airs de veuf
Son beau reps jaunissant n'est plus tout à fait neuf,
Et son bois très ancien fleure encor bon le hêtre.
Que fait-il esseulé, ce vénérable ancêtre
Qu'éclaire la lueur sourdant d'un œil de bœuf ?
Son dossier disparaît dessous un drap d'Elbeuf
Et ses bras sont tendus, semblant chercher un maître.
Il se souvient, c'est sûr, des grands postérieurs,
Des bandes de gamins sautant sur lui, rieurs,
Des fessiers de marquis, des croupes de duchesses.
Ah ! fauteuil du bon temps, tu connais les dessous
Et tu nous contes là les subtiles caresses
Quand tes ressorts usés chantent des amours fous.
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Commentaires
Ei il y avait du beau monde, Ysiad : Jean-Paul Lamy, Yvonne Lemeur-Rollet, Jacline Desmontes et bien d'autres (hor-mis nous - non je ne fais pas allusion à Patou !).
Merci Joël pour ton message de sympathie.
Merci à Soho de rappeler que le grand Léo a mis en musique ce fabuleux buffet de Rimbaud que je pastiche (et qu'il a écrit à 16 ans, moi qui en ai plus de 61 !). J'ai les deux 33 tours des poèmes de Lélian et Rimbe mis en musique par Ferré dans les années soixante, un vrai trésor !
A mon tour de m'assoir entre les bras de ce coquin de fauteuil, je vois que j'y suis en, très, bonne compagnie... bonjour à tou(te)s et merci à toi Jean qui nous a fait don de ce meuble-ami.
Merci, Annie, pour ton symapthie message qui me laisse supposer que tu apprécies mon fauteuil "grand, large". Tout cela pour faire de la pub pour ton fabuleux roman "Grand large" qui se déguste au final dans un bon fauteuil.
Oui, j'aime bien l'idée de lire " Grand large" dans un bon vieux fauteuil comme le tien, m'en souvenir pour la pub !
6ysiadSamedi 23 Août 2014 à 18:20Voilà un fauteuil plein de qualités. Harmonieux dans ses formes, émouvant dans ses remémorations, il s'en dégage une vraie musique, tendre et drôle à la fois. Les poètes ont de la chance, ils savent faire parler ce qui ne parle pas. Bravo, Jean !
7yvonne lmrSamedi 23 Août 2014 à 18:20Contente de te retrouver Jean, auprès de ce fauteuil familier qui a les accents rimbaldiens du"Vieux buffet".
8ysiadSamedi 23 Août 2014 à 18:20Le Vieux buffet, léo l'avait appris au lycée. Magnifique poème. Rimbaud l'a écrit à 16 ans.
9JulieSamedi 23 Août 2014 à 18:20J'adore tes poèmes Jean..... Je me souviens encore de "Merle":
Merle picore en mon jardin
la belle pomme et la cerise... (il n'a pas peur.....)!
Bravo!!
10sohoSamedi 23 Août 2014 à 18:20Rimbaud et Léo Ferré, Le buffet, à voir et à entendre ici
http://www.jukebo.fr/leo-ferre/clip,le-buffet,slmsz.html
11Joël HSamedi 23 Août 2014 à 18:2012ysiadSamedi 23 Août 2014 à 18:20Le merle, ça me renvoie à une belle journée de septembre dans la Drôme, avec Julie en récitante. Tu étais fier de Julie qui était fière de réciter ton poème et j'étais fière de ma récitante. C'était une très sympathique remise de prix.
13ysiadSamedi 23 Août 2014 à 18:20Oui, il y avait du beau monde, je me souviens très bien d'Yvonne et de Jean Paul et de son épouse qui ressemble à Michèle Morgan mais Jacline Demontès s'est envolée de ma mémoire.
A propos du buffet, l'âge de Rimbaud m'avait frappée car Léo avait 16 ans et nous avions plaisanté justement (nous sommes l'un et l'autre aussi doués pour la poésie)
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Merci Ysiad pour ton sympathique commentaire. Vu ton talent, tu peux t'y mettre toi aussi à la poésie. D'ailleurs certains de tes textes n'en manquent pas.
Merci Yvonne. De la part d'une poétesse qui cartonne dans tous les concours, ton commentaire me touche. Je n'oublie pas qu'en matière de prosodie classique, tu m'as mis le pied à l'étrier.
Merci Julie de rappeler ce temps fort à Vaison-la-Romaine. Je garde un merveilleux souvenir de ta prestation quand tu as récité "Merle". Il est déjà passé sur Calipso, je crois. Je ne résiste pas au plaisir de le réécrire ici.
Merle picore en mon jardin
La belle pomme et la cerise.
Il n'a pas peur, son toupet frise
Le culot du plus vil gredin.
Son oeil jaune or me tétanise
Dans son frac noir de fier gandin.
Merle picore en mon jardin
La belle pomme et la cerise.
Pour m'enjoler, moi, vieux radin,
Il sifflote un air qui me grise.
Vienne l'hiver, vienne la bise,
Je lui jette un morceau de pain.
Merle picore en mon jardin.