-
Spécial 400 (06)
Aujourd’hui, pour le spécial 400 du café, Jean Calbrix nous propose un poème qui dénonce les horreurs de la guerre. Son héros, Tarak, fait partie de ces victimes taxées de terroriste, sacrifiées au nom d’intérêts capitalistes.
TarakTarak est pendu là, sans bras, tripes à l'air,
Sur le tronc du grand cèdre est écrit "terroriste",
Sa ferme n'est pas loin tout au bout de la piste,
Il cultivait le mil et tissait le mohair.
Par un soir de printemps, il vit dans le ciel clair,
Bondir des fleurs de feu, cadeau capitaliste,
Dessinant dans l'azur des voiles de batiste
Et tuant sur le sol trois enfants de sa chair.
Plus tard, sur les hauteurs, surgit la soldatesque
Traquant les résistants, déploiement titanesque.
Sous les tirs sont tombés sa femme et son cousin.
Alors l'esprit perdu, le cœur en cale sèche,
Le corps ceint d'explosifs, dans un hameau voisin
Près d'une garnison, il alluma la mèche.
-
Commentaires
Mais non Jacques, tu n'es pas bavard. Et si tant serait, ce bavardage-là est fort agréable, toi poète classique qui met un point d'honneur à ne commettre aucune licence, quelle maestria ! Mais ce ne serait pas suffisant sans la puissance évocatrice des images que tu crées !
La photo de présentation est peut-être violente mais constitue une très belle entame à mon sonnet. Comme lui, elle n'est que suggestive mais parle bien d'Abou Ghraib et de Guatanamo.
Merci donc à Dominique, nouvelliste de renom et visiteur occasionnel qui ne manquera pas de revenir boire un coup au café, à Lastrega qui saute de MCD à Calipso (les meilleurs) en faisant de la pub pour mon putain de carton (double merci), à Annie et Yvonne, mes compagnes de plume de longue date, à Josiane que mon texte a su émouvoir et à toi Patrick qui m'offre une table dans ton café.3dominique guérinSamedi 23 Août 2014 à 18:32Saisissant !!!
Et j'en profite pour saluer toutes ces 400è dont je prends connaissance au jour le jour et qui font assaut de belle écriture4LastregaSamedi 23 Août 2014 à 18:32Cette simple extrémité du corps représentée, suffit à inspirer l'horreur, l'effroi, l'angoisse... et le sonnet qui succède, terrible, dénonce et proteste contre les destinées arbitraires et les exécutions quelles qu'elles soient...
MAGNIFIQUE ! Jean, ton poème est aussi désespéré et aussi beau que ton "putain de carton".... et à ce propos, je pense que ce serait une riche idée de le faire figurer sur CALIPSO -dès fois que certains ne l'auraient pas encore lu- pour continuer à célébrer la "400". Qu'en pense Monsieur CALIPSO ?
DWO. Dites WOuiiii, même si ça tient de la place, on a tout notre temps...5LAMY JacquesSamedi 23 Août 2014 à 18:32BRAVO, Jean !
Très bon texte... En effet avant de juger, il faut ESSAYER de comprendre... Très vrai... Mais les autres victimes pourront-elles comprendre ?
.
En fait, C'est surtout l'esprit humain qui est tordu !
.
Encore BRAVO !
6annieSamedi 23 Août 2014 à 18:32Oui, Jean, la poésie est là aussi pour dénoncer, pour pousser un cri, et ton cri à toi nous va droit au coeur, aux tripes.
Personnellement j'aurais préféré te lire sans la photo, le ton du poème en aurait été plus fort, plus personnel, c'est le but du poème de faire passer les images par les mots. Et tes mots sont forts.7LAMY JacquesSamedi 23 Août 2014 à 18:32Nous avons eu la même idée, Jean...
.
.
.
...KAMIKAZE !
.
.
On lui avait redit depuis sa tendre enfance
Que l'action armée est le secret des forts,
Qu'il n'est de vrai salut que pour les héros morts
Par vengeance divine en raturant l'offense.
.
On lui avait appris à manier les fusils,
Jouer de l'explosif, à user d'autres armes
Pour sauver sa tribu par le sang et les larmes...
...En le persuadant qu'il les avait choisis...
.
On lui avait noircit l'âme de ceux d'en face
Qui ne méritaient pas de vivre pour leur dieu.
Qu'il fallait parvenir à les chasser du lieu
En combattant leur peuple, exterminant la race !
.
Il avait donc admit que tous les écoliers
Et maîtres d'à-côté se nourrissaient de haines,
Qu'en les éliminant il brisrait les chaînes
Qui étranglaient les siens tels de pesants colliers.
.
Ceux d'en face avaient peur, et c'étaient l'évidence,
Puisqu'ils se protégeaient par l'armée et ses chars,
Après chaque attentats se montrant revanchards,
Générant à leur tour la démente cadence !
.
Et comme il parvenait au quartier ennemi,
De l'armée évitant de se prendre en la toile,
il "LA" vit, ébloui, belle comme une étoile
Et qui l'examinait, souriant à demi.
.
Il hésitait alors, fixant la jeune fille,
À se sacrifier en déclenchant l'enfer,
Quand il fut abattu par la Garde de Fer :
Prémices de l'amour que la terreur maquille...
.
.
Jacques LAMY8JosianeSamedi 23 Août 2014 à 18:32Ce poème est magnifique. Il est un cri, comme il en est beaucoup en poésie. On aimerait qu'il soit entendu par ceux qui dirigent le monde.
J'entends beaucoup parler de ce "Putain de carton". Serait-il possible d'en savoir plus, une nommée Lastrega dans son commentaire me met l'eau à la bouche avec celui-ci.9LAMY JacquesSamedi 23 Août 2014 à 18:32Aujourd’hui, pour le spécial 400 du café, Jean Calbrix nous propose un poème qui dénonce les horreurs de la guerre. Son héros, Tarak, fait partie de ces victimes taxées de terroriste, sacrifiées au nom d’intérêts capitalistes.
.
.
À mon point de vue, Tarak est sacrifié au nom de l'idéal d'indépendance... Et ce sont ceux qui ont antérieurement exterminé les siens qui ont agi au nom du capitalisme...
10yvonneSamedi 23 Août 2014 à 18:32Il est superbe ton sonnet, Jean!11LAMY JacquesSamedi 23 Août 2014 à 18:32C'est un beau sonnet, effectivement, bien écrit, très imagé.
.
Mais, pour moi, il possède une vertu supplémentaire ; il répond à une question rarement posée dans ce cas d'espèce : POURQUOI ?
.
Et cette vertu là rend le texte admirable... et admiré.
12LastregaSamedi 23 Août 2014 à 18:3213LAMY JacquesSamedi 23 Août 2014 à 18:32Tous ces textes sont plus intéressants par le fond (réalisme poétique) que par la forme. Leurs auteurs ont "quelque chose à dire", par la puissance des mots, et c'est le plus important.
.
Les guerres et attentats incitent rarement à créer ce que l'on entend généralement par "de belles images"...14LAMY JacquesSamedi 23 Août 2014 à 18:32D'ailleurs Tarak n'est pas qu'un beau sonnet : c'est un texte fort !
.
Je sais que Jean pense très vraisemblablement de même...15LAMY JacquesSamedi 23 Août 2014 à 18:32Que la "foule" m'excuse ! Dès qu'il s'agit de Poésie, je deviens intarissable : TAIS-TOI, JACQUES, INFÂME BAVARD !16LAMY JacquesSamedi 23 Août 2014 à 18:32Ce qui parait évident, c'est qu'entre le magnififique sonnet "Tarak" de Jean et le texte "KAMIKAZE" se trouvent les deux aspects principaux des motivations des "hommes de terrain" du terrorisme.
.
Dans le cas de Tarak, il s'agit d'un homme à l'âme déchirée, las d'une existence devenue sans but, qui se suicide "utile" en se faisant justice... Une réaction humaine, légitime en quelque sorte.
.
Dans le cas du jeune kamikaze, il s'agit d'un enfant-soldat, manipulé et sacrifié par des hommes sans scrupules, qui, au contraire de Tarak, ne connait rien encore de la vie au quotidien (et qui ne la connaitra jamais) ...
.
Il reste à traiter le cas des commanditaires fous des attentats, d'une part, et celui des interventions armées, aveugles et inexcusables, d'autre part...
17LAMY JacquesSamedi 23 Août 2014 à 18:32FEU D'ARTIFICE
.
.
.
Dans le vrombissement des turbo-réacteurs,
La sentence a sonné, les radios grésillent :
Mouvements de ballet des vives escadrilles,
Alignement parfait , ce sont de bons acteurs.
.
Les oiseaux de métal aux engins destructeurs
Sont prêts pour le "combat", partie de jeu de quilles
Sur l'ennemi qui fuit. Les missile qui brillent
Foncent sur l'objectif, aux ordres des capteurs.
.
Au sol violemment explosent des étoiles.
Des hommes disloqués et des femmes sans voiles,
En rivières de sang, n'iront plus aux marchés.
.
La victoire est offerte au dieu du pipe-line !
En bas, des survivants meurtris se sont cachés
L'escadron de la mort... s'est trompé de colline !
.
.
Jacques LAMY18annieSamedi 23 Août 2014 à 18:32C'est parfait, Jean, et, foin de bavardages, nous te laissons le dernier mot !
Ajouter un commentaire
Si Jean est d'accord pour venir passer un moment avec son "Putain de carton", je ne vois pas pourquoi nous lui refuserions une table...
YPQ Y'a Pas de Quoi !