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      À la demande de plusieurs visiteurs qui n’ont pas pu lire correctement ou dans de bonnes conditions, voici à nouveau la préface de Jean Paul Lamy pour le recueil « Souvent, pour s’amuser ».

     

      Lorsque l'on veut parler de l'écriture d'Yvonne Le Meur-Rollet, il convient de préciser d'abord s'il va être question d'une œuvre en vers ou d'un texte en prose, car Yvonne possède les deux casquettes ou, si l'on préfère, « deux cordes à son arc », et elle fait mouche à tous les coups. Disons tout simplement que sa poésie, très narrative, se nourrit de sa prose et que sa prose s'inspire de sa poésie, par les sonorités, le rythme, les images, la lumineuse simplicité qui accompagnent les... aventures, oui, à la réflexion, je crois que c'est là le terme approprié, les aventures que vivent ses personnages.

      Mais avec le recueil « Souvent pour s'amuser… », c'est de prose qu'il est question aujourd'hui. Une prose aussi simple dans le choix des mots que dans la condition sociale des personnages.

       « Un peu avant le 15 août, les étoiles filantes éclaboussent les nuits claires des vacances ». C'est là la première phrase de « Venez manger ! C'est prêt... », l'une des trois nouvelles. Ce pourrait être les premiers vers d'un poème. Libre. Alors, peut-être pourrions-nous dire qu'Yvonne écrit en « prose libre ».

      Cet adjectif conviendrait à plus… d'un titre : ses histoires ont pour cadre la Bretagne, mais on est loin de la carte postale (la côte ? On lui tourne le dos : une seule ligne y est consacrée. Quant à la mer, elle n'est présente que sublimée par la poésie de Baudelaire.) Cette Bretagne de l'intérieur, dépeinte dans « Un si bon gars », sent mauvais, le temps y est « pourri ». Nulle mention de la pêche, deux mots sur le tourisme. Le Breton grand voyageur ? Un personnage de la nouvelle « Souvent, pour s'amuser... » doit effectuer son service militaire à Madagascar, mais, ironie du sort - et de l'auteur - il n'ira pas là-bas et sera affecté dans une caserne située à 25 kilomètres de chez lui.

      L'eau est présente tout au long de ces pages, mais point de vagues qui déferlent : l'eau stagnante d'un étang, profonde d'un puits plus propice à cacher des secrets plutôt glauques.

      Une prose libre encore, car Yvonne se moque des lois du genre : la nouvelle se caractérise par une chute qui assomme le lecteur. Eh bien, ces trois nouvelles ont un dénouement, mais point de chute : le lecteur a depuis longtemps retenu comme possible, parmi d’autres, la fin qui lui sera proposée. Une fin « téléphonée » ? Plutôt des destins qui vont jusqu'au bout de leur logique pour s'accomplir.

      Libre, enfin, car ces dénouements s'écartent résolument des principes de la Morale, mais jamais un mot qui juge. Les faits, rien que les faits.

      Alors, laissons le lecteur ne pas juger à son tour.

                                     Jean-Paul Lamy

                                    auteur de nouvelles, de contes, de poèmes et de chansons

     

    Souvent, pour s’amuser… est disponible chez Zonaires éditions

     


  • Commentaires

    1
    Liliane
    Vendredi 22 Mai 2015 à 14:12

    En effet, c'est plus lisible, merci Barman !

    2
    ysiad
    Samedi 23 Mai 2015 à 09:08

    Je l'attends avec impatience...

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