• La carte numéro 3 est retirée du jeu et revient en première page avec des messages signés Danielle et Possety. L'été continue avec les trois autres cartes ... (c'est ici)

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    Un grand bonjour de St Pierre les Bretelles où je suis tombée, par hasard sur un rassemblement des fans de Verchuren. Je m'en vais maintenant piano, piano à Graceland chez Elvis. Bises. Danielle.


    Pierre...
    Pierres... 
    Ces pierres sont les jalons de Pierre qui les a posées là pour rappeler à Paul le chemin vers demain.
    Paul...
    Pierres...
    Pourquoi ces pierres sur mon chemin ?
    Dur le chemin, hautes les pierres.
    Rugueux les rochers qui m'arrachent les mains.
    Je n'ai pas trouvé le message...
    Pour aller à demain
    Possety


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  • Voilà un premier jeu de cartes 
    maintenant vous avez la main ...
    rappel
      

    24 août 2007 : c'est terminé pour la première série. 
    Les cartes 1, 2, 3 et 4 sont à présent signées et remontées en première page...
     
    A bientôt pour une nouvelle séquence...

     


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  • --t--carte-3.jpg
    Il y a toutes sortes d’empêchements : la fermeture du magasin, le stylo qui fuit, le carnet d’adresses oublié, le timbre qui fait défaut, la boîte aux lettres introuvable, la carte décidément trop moche, la pénurie de monnaie, l’avion qui n’attend pas, le côté ringard de l’affaire, la tête dans la lune, le manque d’inspiration, le petit qui pleure, les grands qui chahutent, le marchand de glace qui passe, le facteur en retard, la grand-mère qui déraille, le lait qui déborde, la pluie qui n’en finit pas, le baiser trop engageant, les téléphones tous azimuts, les amis qui s’installent, bref mille et une choses à gérer, modérer, débrouiller, démêler, accommoder, diligenter et autant à entreprendre…

    Alors voilà ce que je vous propose : je mets à disposition quelques cartes en petit format au cours des prochains jours et comme vous serez déjà à l’écran il ne vous restera plus qu’à azertyuioper quelques lignes à votre convenance sous forme de mel ou de commentaire et hop en retour je publierai vos petits mots en première page…

    Simple, pratique et efficace n’est-ce pas ?


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  • visiteurs.jpg

    C’est un curieux retour de vacances. En ouvrant la fenêtre de la virtualité j’aurais aimé pouvoir attraper pêle-mêle toutes sortes de mots, de consonances, de coloriages, de messages d’adieu ou d’au revoir, de bruits du jour et de chuchotements de la nuit, de reflets qui seraient venus de loin et auraient raconté la durée des choses et l’écoulement de la vie. Mais rien de tout cela dans la boîte à courrier. Les temps changent, comme chaque année finalement. Pourtant, avant de refermer le rideau, je suis tout de même passé par l’administration du site, histoire de jeter un œil sur les mots-clés employés par d’anonymes visiteurs. Bien m’en a pris car rassemblés, ils contribuent à l’écriture d’une aimable carte postale.

     

    Bien sûr je me suis coloré les cheveux avant de partir en vacances et j’ai fait le nécessaire pour éliminer l’odeur de naphtaline qui habitait mes apparats d’été. Des vacances méritées après cette longue plongée dans le sommeil artificiel survenue après avoir bu une décoction de plumes de bison et de foie jaune censée venir à bout des douleurs existentielles. Cette année, je me suis fait construire une petite cabane en bois au Royaume des larmes. A ce que l’on dit c’est une zone propice aux rencontres : femmes mûres en socquette, vierges au martinet ou demoiselles belle époque y ont une réputation de libertines et, toujours à ce que l’on dit, des dispositions particulières pour vous flatter le perlimpimpin. Sitôt arrivé, je me suis empressé d’écrire à Madame la Comtesse, la maîtresse absolue des lieux. Rendre hommage aux Dames est la première des politesses, n’est-ce pas ?

    Nous vous saurons infiniment gré de nous rendre visite avec un panier de chanterelle violette, m’a-t-elle fait savoir en retour par l’intermédiaire d’un cantonnier américain. A la lecture du post-scriptum j’ai immédiatement ressenti un fourmillement dans la nuque et comme une brûlure aux terminaisons.

    PS : Aimez-vous voir une femme en jupe qui se penche ? Quelle partie des oursins mange-t-on ? Les pâtes Lustucru ont-elles quelque chose de plus ? Préférez-vous dormir sur le ventre ?


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  • carte---t---image.jpg

    Carte postale ou photo dédicacée...
    à vous de voir pour les affiches de la rentrée…


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    Merci et bonne chance aux 112 participants. Rendez-vous en septembre pour les premières impressions...


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    Je vous écris d’un lieu sans nom

    Ici tout part absolument de travers

    Les rues autrefois si animées s’engluent dans la poisse et s'affaiblissent de jour en jour

    Les édifices respirent de plus en plus mal

    Certains ont perdu de leur superbe et s’agrippent tant bien que mal à l’Histoire

    Parfois quelques chuchotements surgissent de l’effondrement

    Mais des caméras jaillissent et trompent l’œil imprudent

    Il n’y a plus aucun endroit explicite où s’asseoir

    Implacable pesanteur de la vie au point mort

    La ville est en état d’arrestation

    Et se doit de garder le silence


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    Le café n’existe pas vraiment et pourtant on y vient pour de vrai. Les serveurs - pardon les auteurs -sont les témoins de sa permanence ; messagers mystérieux, ils nous entraînent pour de vrai dans le jeu de la fiction. Ils ne viennent pas seulement des environs ni même des quatre points cardinaux puisque les frontières ont depuis longtemps été renversées au nom de la libre circulation des idées. Ils sont ici et là, et c'est tant mieux pour tous.

    Le café présente un mélange subtil de textes où les auteurs se saluent avec des mots odorants, juteux, tendres et caressants, des mots parfois entachés de tristesse, pris dans les tourments de la vie, des mots du dimanche aussi, de ceux qui accompagnent les promenades, dispersent les soucis et invitent à partager des choses…

    Certains choisissent un propos discret, proche de l’effleurement, d’autres un récit tragique, un pèlerinage douloureux, une conversation entretenue d’un rêve à l’autre, d’autres encore embrassent le côté épicurien distillant avec passion de délicieuses et trompeuses liqueurs, et puis il y a ceux qui sont de toutes les expéditions romanesques pour peu que le courant passe, pour peu que le plaisir ou le réconfort soient au rendez-vous. Alors c’est peut-être bien parce que la soirée au café leur appartient pour de vrai que les uns et les autres se laissent doucement aller à un peu d’ivresse…

    Seulement voilà, du 20 juillet au 12 août le café sera au repos et les auteurs par monts et par vaux ; mais plutôt que de se dire chaque jour non, aujourd’hui encore il n’y a rien au menu, nous vous proposons chers lecteurs de demeurer hors du temps de l’absence pour à votre tour prendre la plume et adresser d’où vous serez une carte postale aux auteurs qui vous manquent. (Calipso 35 rue du Rocher 38120 Le Fontanil).  Publiées dès la reprise du service, elles viendront enrichir la carte aux trésors.

    Merci à Danielle Akakpo, Désirée Boillot, Monique Coudert, Ernest J. Brooms, Magali Duru, Patrick Essel, Régine Garcia, Françoise Guérin, Marie-Thérèse Jacquet, Corinne Jeanson, Stéphane Laurent, Philippe Leroyer, Gilbert Marquès, Dominique Mitton, Marielle Taillandier, Jean-Claude Touray…


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    Bientôt l’été, disions-nous. Force est de constater qu’il nous faut bien ouvrir les yeux sur autre chose que le ciel et ses mouvements d’humeur pour imaginer les étoiles. En général l’été permet d’embellir les jours et les nuits, d’avancer dans l’ombre et de flotter dans la lumière, de mélanger presque toutes les déclinaisons de la langue, d’étouffer les distorsions du temps, de franchir les précipices, de supporter en quelque sorte les écarts, les errements et les manquements, fussent-ils de l’ordre de la fiction. Ce n’est que beaucoup plus tard, une fois revenu dans l’évidence du monde, que l’on se surprend à goûter aux fruits de ces étés-là.

     

    Navion

    par Françoise Guérin

     

    C’était une drôle de colonie. Elle accueillait, pour le mois d’août, cinquante pensionnaires que les habitants de ce petit village des Alpes regardaient plutôt d’un sale œil. Cinquante adultes handicapés mentaux qui venaient se rincer les poumons à la montagne et oublier, pour un temps, l’institution hospitalière. Cinquante pensionnaires et quinze jeunes animateurs plus ou moins formés, plus ou moins ahuris devant les frasques de ces colons pas ordinaires.

    Non loin de là, un petit aérodrome tendait ses pistes minuscules à des avions de pacotille. Plusieurs fois par jour, les appareils survolaient le centre. Tout le monde levait le nez et Christian se mettait à courir, le doigt pointé vers le ciel, en criant : " Navion ! Navion ! " Il le suivait un instant puis revenait vers moi, tout excité, pour me prendre à témoin de l’ineffable. Christian ne parlait pas, ou si peu. Mais il gesticulait, poussait des cris de gosse et dansait d’un pied sur l’autre. C’était un petit homme chauve aux yeux ronds et à la bouche béante. Un animateur bizarrement inspiré l’avait comparé au " schtroumpf timide " et c’est vrai qu’il semblait tout droit sorti d’une bande dessinée belge. Il m’avait choisie comme animatrice, le premier jour et, depuis, ne me quittait plus d’une semelle. Quand il voulait quelque chose, il prenait mon bras et le pointait vers l’objet de son désir en se tortillant, les joues rouges.

    Donc, plusieurs fois par jour, Christian courait après les avions, avec une joie de môme bruyante et sauvage. Je le contemplais, rêveuse, et lorsqu’il revenait vers moi, les yeux pleins d’étoiles, je lui souriais.

    – Oui, Christian, tu as vu un avion. Tu es content…

    Il se tortillait et saisissait mon bras pour se rassurer face à ce déferlement d’émotions incontrôlables.

    Vint le jour où une randonnée nous conduisit jusqu’au petit aérodrome. Nous en franchîmes les grilles et un pilote nous fit faire le tour du propriétaire. Oh, l’expression, sur le visage de Christian ! Sans lâcher mon bras, il examina la carlingue d’un petit coucou, caressa les hélices et colla son nez contre un hublot. Amusé, le pilote l’autorisa à s’installer aux commandes. Bien sûr, nous eûmes un peu de mal à faire redescendre sur le tarmac ce grand gosse émerveillé, dans sa peau d’adulte mal taillée. Et il ne mit pas longtemps à se faire comprendre. Saisissant mon bras, il le pointa vers l’avion, puis vers le ciel, avant de s’entortiller sur lui-même, écarlate.

    – Si vous voulez, dit le pilote attendri, je vous fais un prix d’ami pour un baptême de l’air.

    Je crus qu’il allait falloir ranimer Christian.

    Le soir même, lors de la réunion d’animateurs, il fut décidé que tous les pensionnaires auraient droit au baptême de l’air. Une folie douce dont il fallut négocier le financement en haut lieu.

    Le jour dit, les uns après les autres, les pensionnaires grimpèrent dans l’avion, accompagnés d’un animateur. Agrippé à mon bras, à l’ombre d’un hangar, Christian observait les rotations de l’appareil. Les passagers en redescendaient, tantôt ivres, tantôt hilares, tantôt crispés. Il était bien pâle, mon schtroumpf timide, et plus du tout enthousiaste. Il laissa passer tout le monde et lorsqu’il ne resta plus que lui, le pilote vint, en personne, le chercher. Il secoua la tête, paniqué. J’hésitai puis le saisis par l’épaule.

    – Viens, Christian. Je reste avec toi.

    Il tremblait. Le pilote semblait inquiet.

    – Il va se tenir tranquille ?

    Christian prit place à l’arrière et s’empara de ma main. Lorsque l’avion se mit à rouler, il poussa un long gémissement.

    – Je suis là.

    Je n’en menais pas large. Il n’avait pas l’air très solide, ce petit avion de rien du tout. En revanche, je savais qu’en cas d’agitation, Christian pouvait devenir incontrôlable.

    L’avion prit de la vitesse, je surpris un regard du pilote.

    – Ça va aller ?

    Puis lorsque l’appareil quitta le sol, je sentis les ongles de Christian s’enfoncer dans la chair de mes mains. Il s’était replié sur lui-même, les yeux clos, la respiration rapide.

    Je ne vis rien des Alpes, des pâturages et du glacier que le pilote nous fit survoler. J’avais, tout près de moi, un être fragile, exsangue, entre joie et terreur. Durant le vol, Christian n’ouvrit jamais les yeux. Cramponné à mes mains, il souriait de peur.

    L’atterrissage se fit en douceur. Avec précaution, Christian ouvrit les yeux et murmura " Navion ". C’était tout, il n’y avait rien d’autre à dire. Ah si, un détail : c’était aussi mon baptême de l’air.



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    Le Cercle Maux d’Auteurs est une association loi 1901 qui a pour but de susciter des échanges entre passionnés d’écriture et d’apporter aide et conseil à ses adhérents auteurs amateurs. Son comité de lecture assure la correction orthographique et le commentaire critique des textes qui lui sont soumis et qui sont ensuite mis en ligne sur le site. http://www.mauxdauteurs.com  
    Le Cercle dispose également d’un forum très animé, qui entretient des liens cordiaux et fructueux avec de nombreux autres forums ou blogs.

    Danielle Akakpo assume la présidence du Cercle depuis avril 2006 et l’administration du forum depuis… pas mal de temps.

    À titre personnel, c’est ma rencontre, tout à fait fortuite, avec le Cercle fin 2002 qui a réveillé puis boosté mon goût pour l’écriture à laquelle je me consacre en même temps qu’à la musique – les deux vont très bien ensemble – depuis que l’éducation nationale m’a rendu ma liberté. J’ai une prédilection pour le texte court, la parodie et la nouvelle.

    En 2006, j’ai publié un recueil de nouvelles, Elles et Eux aux éditions Écriture et Partage et un roman en co-écriture avec Jean-Noël Lewandowski Un Homme de Trôo, aux éditions Pietra Liuzzo

    On peut retrouver l’auteur sur : http://danielle.nipox.com

     

    Le " sent-bon " 

    par Danielle Akakpo

     

    Ce dimanche-là, il y a juste quinze jours, le repas de famille s’achevait dans une douce torpeur. L’envie me prit de me dégourdir les jambes, et je commençai à errer dans la vaste salle à manger, emportant avec moi l’odeur entêtante du café qui fumait encore dans quelques tasses. Je ne bois pas de café, ce qui ne m’empêche pas de humer avec délice l’arôme corsé du pur arabica.

    Les enfants babillaient dans un coin. Je déposai un baiser sur la joue du bébé, Chloé, et une douce senteur fruitée, moitié pomme moitié abricot me titilla les narines : son menton, son bavoir portaient les restes du petit pot de compote qu’elle venait de déguster. Son frère Gérald réclama aussi un bisou : je flairai la vanille, mais non, il embaumait la mousse au chocolat noir qui dégoulinait de ses lèvres goulues et de ses mains poisseuses. Sa mère l’emmena pour le laver, il me fallut porter ailleurs ma truffe gourmande.

    J’approchai de la fenêtre près de laquelle mon jeune frère tirait de larges bouffées de sa pipe de bruyère. J’allumai une Royale et les fragrances de mon tabac blond vinrent s’ajouter à celles de son tabac hollandais. Nos spirales de fumée fleurant bon le caramel et le foin séché s’entremêlèrent dans une odorante complicité, rappelant celle si affectueuse, parfumée aux bonbons et jus de fruits, aux premières cigarettes dégustées en cachette, qui unissait nos fredaines, nos rires d’enfants et d’adolescents.

    La tante Eugénie n’était pas très loin. Vieille campagnarde qui consent à se doucher et à changer de linge une fois tous les quinze jours, elle dégage en permanence un relent de moisi très caractéristique. Moi qui déteste le fromage, c’est ce remugle de bleu, de roquefort ou autre horreur de ce genre qui m’alerte en général sur sa présence. Je dus fuir à nouveau.

    La cousine Daisy s’éventait sur le canapé, agitant ses innombrables carats de bijoux étincelants. Assise à côté d’elle un court instant, je reçus en plein estomac les effluves écœurantes du N°5 ou 6 de chez X ou Y dont elle s’était copieusement inondée.

    La nausée me guettant, je continuai mon voyage autour de la pièce. L’oncle Michel somnolait sur sa chaise. À le voir rose et grassouillet comme un cochon de lait, ce fut un fumet de saucisses, ou plutôt une bonne grosse odeur campagnarde de cassoulet toulousain qui me souleva le cœur, non que je déteste le cassoulet, mais nous avions suffisamment ripaillé ce jour-là..

    Où reposer mon appendice nasal si réceptif en ce jour de fête ? Grand-mère ! J’avais oublié la chère vieille dame, si paisible dans son fauteuil, les mains croisées sur les genoux, grand-mère et son teint de rose, ses cheveux de neige qui ne connaissaient ni laque ni teinture.

    Bonheur ! Une suave senteur s’exhalait de toute sa personne, évoquant les fleurs des prés, le linge séché à l’air pur, et donnant envie de respirer à pleins poumons. J’avais oublié la seule coquetterie de grand-mère : son fin mouchoir de dentelle aspergé de quelques gouttes de la bonne vieille eau de Cologne qui lui servait à parfaire sa toilette quotidienne. Grand-mère : je fermai les yeux, je te dégustai, j’aspirai de grandes bouffées de ton parfum si sain – ton " sent-bon " disions-nous quand nous étions enfants – qui lava mes narines, mon cerveau des miasmes ambiants.

    Précieux souvenir, s'il en est, puisque ce matin, grand-mère, teint de lis et cheveux de neige, vient de s’endormir pour toujours, sourire aux lèvres, mains serrées sur sa pochette parfumée. 


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