• Petite histoire d’un été pourri

    Petite histoire d’un été pourri

    Petite histoire d’un été pourri

    Ysiad

     

    L’été s’ra chaud, l’été s’ra beau…

    Tu parles ! Toute cette pluie, c’était cafard. Il pleuvait, pleuvait, pleuvait. Et les températures baissaient aussi vite le chômage grimpait. On s’ennuyait ferme. On avait pris très peu de vacances, sauf le flamboyant Zizi Rider qui s’en était octroyé une bonne tranche du côté de l’océan indien, laissant Manu réparer les fuites dues à la pluie.

    –  Et ne me fais pas sauter les plombs de la maison durant mon absence, recommanda-t-il à Manu.

    – Oui, chef. Comptez sur moi, chef. Rien ne valsera, avait garanti le chargé de plomberie. Tout est en ordre, même les déficits budgétaires ! ajouta-t-il d’une voix heureuse.

    Le casque sur la tête, l’énergique Zizi Rider retroussa son pantalon sur ses chaussettes pour enfourcher sa mobylette.

    – Et garde un œil sur Nono ! avait-il lâché dans un nuage d’essence. 

    – Comptez sur moi, ricana Manu et sa voix fut aussitôt couverte par la pétarade du moteur. Nono était le chargé de dynamite. Manu pouvait pas l’encadrer ! Le grand chef ayant dégagé, il allait lui régler son compte, à ce roquet.

    Le lendemain Nono débarqua avec l’envie de coller une bonne beigne à Manu dans la cour de la maison dorée.

    – Il pleut dans mon bureau ! fit Nono. T’es nul, Manu ! T’as réparé comme un manche !

    – Casse-toi, petit. Tu me les gonfles, répondit le plombier d’une voix très calme.

    – C’est toi qui m’ les brises, Manu, rétorqua Nono, façon tonton flingueur.

    – Va jouer ailleurs, Chipster, balança Manu d’une voix polaire.

    Furieux de s’être fait appeler Chipster, Nono partit rassembler ses amis dont la grande Lili et le petit Benoît. Il leur distribua de gros fagots de dynamite.

    – Chouette, fit Lili. On adore jouer avec le feu.

    – Et mettez la dose dans le bureau de Fafa. Il le mérite, fit Nono.

    – Ce traître ! Compte sur nous, répondirent-ils en chœur.

    Le lendemain, Manu vit une colonne de fumée noire monter au bout de la rue. La maison dorée avait entièrement brûlé. C’était pas de chance : l’incendie avait triomphé de la pluie torrentielle.

    – Il va me le payer ! lança Manu furieux.

    Quelques heures plus tard, Zizi Rider rappliquait de l’océan indien sur sa planche de surf.

    – Y a eu l’ feu, chef, fit Manu d’une voix penaude.

    – Je vois ça, fit Zizi Rider. Ben t’as plus qu’à trouver une solution.

    – Je m’en occupe, ajouta Manu.

    – Et qu’ça valse ! appuya  le chef de sa voix de flan au caramel.

    Pour ça, on pouvait compter sur Manu. Lili, Benoît, Nono : du balai !

    Le gouvernement valse ! lança une gazette. Le gouvernement implose ! enchérit une autre. Le gouvernement met tout à plat avec un macron ! compléta une autre.

    – Je te confie les cordons de la bourse pour tout rebâtir, fit Zizi Rider au macron. Aide-toi de Manu, c’est un plombier pas doué mais dévoué.

    – Comptez sur moi, chef. Avec mon savoir-faire, c’est moi qui vais vous inverser la courbe du chômage, promit-il.

    Malheureusement, la courbe du chômage ne baissa pas. Ce furent les températures qui remontèrent.

    Quant à la pluie, elle s’arrêta tout à fait le jour de la rentrée.

     

    Brève, le Monde,  31 août, lundi 1er septembre

    Cette folle semaine qui a fait imploser le gouvernement…


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  • Commentaires

    1
    Lza
    Mercredi 3 Septembre 2014 à 09:18

    Fallait pas donner de tels joujoux à ces apprentis. Ils auraient mieux fait de surveiller Gaston, Dede, Babal ou même Sergio. Evidamtonguement, c'était plus simple de s'entretuer, et moins dangereux!

    2
    Yvonne
    Mercredi 3 Septembre 2014 à 20:48

    C'est bien de donner de beaux jouets aux enfants. Mais il est fortement déconseillé de les laisser jouer sans surveillance. Dans la déconnade, ils sont hyper-doués...

    3
    Vendredi 5 Septembre 2014 à 03:48

    Alors comme ça Zizi Rider a embauché Manu le plombier au lieu d'un dentiste. Et les pauvres vont se retrouver comme Henri Salvador dans "le blouse du dentiste" , enfin ceux à qui il reste encore des dents...


    https://www.google.fr/?gws_rd=ssl#q=henri+salvador+dentiste


    Bravo Ysiad.


     


     

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