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Nous, les petits...
En s'inspirant de Rostand, L'Aiglon, acte II, scène 9
par Sophie Etienbled
Nous, les petits, les obscurs, les sans-dents,
Qui rêvions autrement pour nos enfants;
Nous, les misérables, les illettrés,
Trop simples ou trop naïfs pour frauder;
Nous qui payons nos loyers, nos impôts,
Nous comprenons que nous avons tout faux
Puisque nous croyons encore aux idées
En lettres d'or sur nos mairies gravées :
Egalité et puis Fraternité,
Ce que vous devez avoir oublié !
Nous qui ne lisons pas l'heure aux Rolex,
Nous que laissent froids vos flirts et vos ex,
Nous qui ignorons Zadig et Voltaire
Mais pas leur valeur révolutionnaire;
Nous qui manquons cruellement d'Hugo
Pour nous entraîner à chanter plus haut;
Craignez, Grands Messieurs de gauche ou de droite,
Que, lassés de vos ambitions étroites,
Craignez, mes Grands Messieurs, qu'un beau matin
Nous ne décidions de nos lendemains.
Brève septembre 2014
Le ministre de l'Économie a déclenché une polémique en parlant de "salariées illettrées" chez Gad, puis a présenté ses excuses et annoncé qu'il se rendrait sur place.
Tags : Sophie Etienbled
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Commentaires
2monique ResillotMercredi 24 Septembre 2014 à 10:074pidouxMercredi 24 Septembre 2014 à 14:215Joêl HMercredi 24 Septembre 2014 à 23:58"Craignez, mes Grands Messieurs, qu'un beau matin
Nous ne décidions de nos lendemains."
Vivement que ça arrive !
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J'aime beaucoup ce poème très actuel. Bravo!