• Mélodie Mekong

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    L’eau fait partie d’elle. Paisible jardin où les heures s’étirent sans bruire. Elle ne saurait aller ailleurs pour disperser ses larmes et attendre le soir. Quand des lueurs rousses apparaissent, c’est de la terre que lui parviennent les parfums d’une douceur étourdissante. Son homme a trouvé refuge à quelques pas de la berge parmi les bambous sacrés dressés vers le ciel. Il est enfoui nu, à même la terre et ne pleure plus l’absence. Pourtant quand elle l’appelle et qu’elle dit se souvenir avec ravissement de ses baisers, elle entend bien qu’il pleure aussi un petit peu. De son corps meurtri sort alors un liquide chaud et odorant. Bienheureuse douleur coulant paisiblement, presque goutte à goutte, jusqu’au fleuve où veillent les esprits.

     

     


  • Commentaires

    1
    SophiE
    Samedi 23 Août 2014 à 17:57

    Magie de la photo et du texte : on y est. Bravo Patrick

    2
    Chantal Blanc
    Samedi 23 Août 2014 à 17:57

    Un texte si paisible et tellement puissant, de la force de la beauté;

    3
    jacqueline
    Samedi 23 Août 2014 à 17:57

    C'est aussi le mot "puissance" qui m'est tout de suite venu. Puissance de l'évocation et de l'émotion qui m'a fait monter les larmes et serrer la gorge. Merci Patrick pour la beauté de cette évocation.

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