-
Les cent premiers jours après la fin du monde, 45
Fin d’un monde
Claude Romashov
J’ai d’abord senti le silence.
Le monde a retenu son souffle.
Le ciel s’est obscurci de cendre
Le brasier a enflammé la planète.
La douleur m’a arraché la peau.
Mes bras ont imploré les dieux,
Dérisoires lambeaux d’existence
Face au danger, au nuage suffocant.
Les puissants du monde se sont terrés
Dans leurs bunkers, dans leurs abris
Les charniers fumaient à ciel ouvert.
Et brûlaient l’écorce tendre des arbres !
Le sol pétri par les griffes de mort
Exhalait son magma putride,
Ses eaux bouillonnantes d’acides,
Tuaient des mers alanguies et vides.
Ces jours, d’après l’apocalypse
Au soleil crevé de fumerolles,
Ces jours maudits
Ont dévalé des montagnes.
Et sous les pierres qui ravinaient
Les pentes du temps,
J’ai entendu le hurlement de la terre.
-
Commentaires
3M leSamedi 23 Août 2014 à 18:04Magnifique ! c'est que ce n'est pas si simple d'évoquer une apocalypse en octosyllabes, avec ce souffle presque biblique (on pense aussi àAgrippa d'Aubigné, quelque part).
4M leSamedi 23 Août 2014 à 18:045corinneSamedi 23 Août 2014 à 18:04je garde les trois derniers vers :
Et sous les pierres qui ravinaient
Les pentes du temps,
J’ai entendu le hurlement de la terre.
6le BelgeSamedi 23 Août 2014 à 18:04la poésie ne souffre aucun dérapage. Un seul vers raté suffit à rompre le charme. C'était un exercice courageux. Merci de l' avoir osé.
Ajouter un commentaire
C'est beau, mais je ne suis pas d'humeur. Et, M, le terme "octosyllabes" n'est pas vraiment approprié.