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Les 100 derniers jours (J -60)
Quelques mots
de Taslima Nasreen
Elles vendent quelque chose dans chaque maison.
Qui ça, elles ?
Les femmes.
Que vendent-elles ?
Leur liberté.
Qu'est-ce que les acheteurs donnent en échange ?
Certains donnent à manger, d'autres un ou deux saris, d'autres le coït hebdomadaire habituel.
Dans ce monde, rien ne vaut la liberté. La liberté ne saurait se vendre. Aux yeux de la loi humaine, il doit s'agir d'un commerce illégal.
C'est un tel fardeau pour la société.
Comment cela ?
S'il s'agit d'une femme, cette société ne reconnaît pas sa liberté comme légale.
Et si elle est capable de se tenir droite et de marcher toute seule ?
Ça ne suffit pas.
Et si elle ne compte que sur elle-même pour se nourrir, s'habiller et survivre ? Si elle est capable de parler, de rire ?
Ça ne suffit pas, la coutume veut qu'on se moque de celles qui ne trouvent pas d'acquéreurs sur le marché.
Qui a inventé cette coutume ?
Des hommes.
Oh, bien parfait ! Les hommes savent tout des astuces et des règles du marché.
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Commentaires
2LzaSamedi 23 Août 2014 à 18:12Peu d'entre nous, hélas, ont cette vision des choses: on se refuse le droit de travailler. de s'investir dans une tâche qui nous intéresse, on se culpabilise si on sort de son"domaie réservé". On refuse même de voter pour une femme.
3DanielleSamedi 23 Août 2014 à 18:12Tout est dit en effet, Laurence! Mais qu'espérer d'UNE journée de la femme, alors qu'il reste tant à faire.
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Un texte parfait pour ce 8 mars ! Tout est dit, en peu de mots ...