• La longue marche

     

    La retraite … ça marche !

    par Marie-Thérèse JACQUET

     

    " En 1999, Bernard Ollivier – 62 ans sonnés – est parti d’Istanbul, sac au dos, avec la ferme intention de gagner à pied, Xi Ang en Chine : 12000 kilomètres au long de la légendaire Route de la Soie ".

    Ainsi est présenté en quatrième de couverture l’exploit de ce Normand, journaliste à la retraite. Homme pudique, (allusion très brève à un récent veuvage, Bernard Ollivier nous fait partager avec un humour d’une impudeur bien contrôlée, les réactions de son organisme lorsqu’il affronte les rigueurs climatiques, les conditions extrêmes des déserts ou des tunnels routiers, véritables chambres à gaz pour le piéton contraint de les emprunter. La turista le jette dans les fossés, les amibes mettent fin au premier tronçon de sa randonnée à la frontière de l’Iran.

    Il brave les serpents, les scorpions, la vodka que certains de ses hôtes avalent par bouteilles entières dans les régions autrefois sous gouverne de l’URSS. La soif (il boit douze litres d’eau par jour sans pisser par cinquante cinq degrés dans l’affreux désert du Karakum), les voleurs (de faux ou de vrais policiers), des mollahs proxénètes, la crasse de certaines gargotes, le gaspillage de l’eau dans les régions où elle est si précieuse mais où les plombiers ne connaissent rien à la plomberie. Il s’en indigne parfois et puis il en rit : il s’adapte. Sueur amalgamée en croûte avec le sable et la poussière lui confectionne une carapace qui le rend méconnaissable. Alors bonheur de la douche ou du bain dans une rivière limoneuse !

    Et puis quand la peur tombe, quand les amitiés se nouent sous une treille, dans un modeste logis, quand la communication s’établit avec les jeunes, les paysans, les chauffeurs de poids lourds, les artisans, quand se lève le soleil sur la désolation des sables, Bernard Ollivier nous conte le bonheur d’être homme parmi ses semblables sur ce continent qui connaît depuis toujours la violence des hommes et de la nature mais aussi la beauté des femmes et des roses.

    Ce grand marcheur déchiffre pas à pas l’histoire de pays que le temps n’a pas ménagés. Et sincèrement affirme les valeurs de que l’Occident mais bafoue trop souvent. L’hypocrisie de certains responsables qu’ils soient religieux, politiques ou policiers est un travers de tous les temps, de tous les pays, la terreur, un mode de gouvernement particulièrement sensible en Iran où les boîtes de dénonciation sont plus grosses que celles destinées au courrier.

    Une lecture qui donne du nerf aux jambes.

     

    Aux éditions Phébus : " La longue marche "

     :

    de Bernard Ollivier en trois volumes :

    " Anatolie ", " vers Samarcande ", " Le vent des steppes "

     


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