• Histoires d'eau (7)

     

    L’étape maritime de ce soir est en Guyane. Avant de débarquer en costume, Suzanne Alvarez vous recommande de ne revêtir le Touloulou qu'après avoir lu cette histoire…

     

                                                          Touloulou a soif

     

    Quand la moussaillonne de Pythagore, qui bidonnait à la fontaine du carbet*, surprit cette conversation, elle se hâta de remplir ses Jerrican, les déposa dans l’annexe, mit le moteur en route, fila sans demander son reste et coupa les gaz devant " Mouette Rieuse ", leur plus proche voisin et sur lequel Anna, sa mère, était en grande conversation avec Lili, la propriétaire du voilier.

    " Chez Kalinana  " à Matoury*, la fête battait son plein ce samedi soir, au rythme de l’orchestre des  Mécènes, et l’ambiance s’annonçait chaude. Le Touloulou*, cette vieille coutume qui date de l’esclavage, tirait à sa fin. Bientôt, on brûlerait Vaval sur la Place des Palmistes à Cayenne.

    Le touloulou au masque carmin qui s’était avancé prestement sur la piste où s’étaient agglutinés tous les hommes, invita Marius à ouvrir le bal. Un sourire niais s’étendit sur le faciès de l’heureux élu.

    Dès qu’il voyait arriver une femme, Marius devenait à cet instant, rose, frais, bêta et son cœur s’emballa aussitôt pour cette reine de carnaval qui l’avait choisi d’emblée. Mais il devait assurer car son honneur de danseur et sa virilité étaient en jeu.

    Déguisée de la tête aux pieds, le touloulou en question, portait ce soir-là, en plus de sa longue robe, des lentilles de contact colorées, une cagoule, un masque, des faux-seins semblables à des obus, une perruque, des gants, des bas, et un faux-cul. Impossible donc de savoir qui était cette grande poupée aux couleurs chatoyantes sous le costume hermétiquement clos, ni si elle était noire, blanche ou jaune, d’autant plus que les touloulous présents dans la salle se comptaient au nombre de cinquante deux..

    Pourtant, dès le premier regard, le danseur lui balaya les reins, la caressa, la dévêtit…

    Il les lui fallait toutes ! Il avait pourtant une petite femme adorable…et à qui il avait interdit de participer à la fête, comme certains " machos " du mouillage avaient interdit à leurs compagnes de voyage de se rendre Chez Kalinana …car Touloulou avait une réputation sulfureuse. Et il estimait que seuls, les mâles de son espèce, avaient leur place dans cette boîte de nuit.

    Elle avait une grâce provocante. Comme elle tremblait légèrement des épaules au rythme de la danse, il sembla même à Marius qu’elle était parcourue par un frisson amoureux, et à cet instant, il sentit qu’il la possédait, par un mystérieux pouvoir, à travers les épaisseurs de tissu de son costume, superposées comme des couches géologiques. Tour à tour, mazurka et biguine* s’enchaînèrent et cette fascinante belle de nuit d’une rare beauté, se fit enjôleuse, câline, espiègle, coquine, ensorceleuse et emporta son danseur dans le vertige de la nuit du carnaval qui se solda par un torride piké*, le laissant pantelant :

    - Touloulou soif ! dit-elle d’une voix qu’elle s’efforça à rendre rauque le plus possible. Ce fut ses seuls mots de la soirée.

    - Touloulou soif ? fit-il haletant, en plissant les yeux comme s’il plongeait dans sa mémoire. C’était son truc pour séduire les femmes. Il arbora un air émoustillé en l’entraînant au bar et lui offrit un verre qu’elle but à l’aide d’une paille à travers le masque de soie écarlate.

    Savoir que son mari était tombé en pâmoison devant un makoumé*, en l’occurrence ce jour-là, Marc, le mari de sa voisine de mouillage, en s’imaginant avoir affaire à une créature de rêve, Lili accueillit cette nouvelle avec sa placidité habituelle et elle voulut savourer à nouveau les paroles entendues et rapportées par la jeune fille.

    - Et il a dit quoi exactement à ton père, ma Carole ?

    - Il a dit : je la sentais toute chaude à travers son costume. Je ne sais pas… mais cette voix… cette voix… même déformée… c’est drôle, ça me rappelle quelqu’un… mais je ne sais pas… ça finira bien par me revenir. En tout cas… on ne doit pas s’ennuyer avec ce genre de nana ! fit la conteuse, une main posée sur le cœur.

    - En tout cas, nous, on l’a bien eu ! s’esclaffèrent les trois comploteuses.

    Quand Marius le Capitaine de " Mouette Rieuse " rentra chez lui ce soir-là, Lili le regarda avec juste un peu d’ironie.

     

     

    *Touloulou : costume traditionnel du carnaval guyanais

    *Carbet : grande case pouvant accueillir plusieurs familles et faite de pieux et de feuillages.

    *Matoury : ville guyanaise située non loin de Cayenne (capitale de la Guyane).

    *Mazurka, biguine et piké : danses créoles.

    *Makoumé : homme travesti en femme. .

    Avec le Carnaval qui est l’événement majeur sur le calendrier, après la fusée Ariane, la Guyane française vit au ralenti pendant presque trois mois. Il représente la plus colorée et la plus attendue des fêtes qui appartient presque exclusivement à la culture créole guyanaise, et bien que les communautés métropolitaines, brésiliennes et chinoises y prennent part également. Il est à noter par ailleurs, que seuls les touloulous sont déguisés, et non les danseurs invités.


  • Commentaires

    1
    Dimanche 30 Novembre 2008 à 22:13
    Belle histoire de Vaval, je me demandais si vous auriez croisé le bateau Cabochard en Guyane il y aquelques années ...
    2
    Mercredi 3 Décembre 2008 à 22:35
    Franchement sympathiques toutes ces discussions... et puisqu'il a été ici question de Georges Flipo et de son roman "Le vertige des auteurs" vous pouvez à l'occasion lire l'avis du barman sur le sujet... publié le mercredi 7 février 2007 sous le titre "L'oubli du monde"  
    3
    Mercredi 17 Décembre 2008 à 18:04
    Pas de panique ! Le "putain de carton" de Jean Calbrix est arrivé par la dernière galère et le prochain appareillage de Pythagore est prévu pour la fin de semaine. Préparez vous à rejoindre vos postes !
    4
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    Merci Léonie Colin. Non, je n'ai pas souvenance d'avoir rencontré ce voilier. Mais c'était en quelle année ? Es-tu un navigateur, toi aussi ?
    5
    LAMY Jacques
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32

    Cette histoire est amusante est bien narrée, bravo !

    Il est stupéfiant de constater le caractère universel des festivités exotiques, quelles que soient les cultures et les rituels des pays où elles se maniifestent.

    J'ai pas mal voyagé (professionnellement) aussi, en afrique notamment, et j'y ai perçu les mêmes ambiances et entendu des histoires presque identiques..

    Je m'étais déjà fait cette réflexion en lisant (ouitre les récits aventureux de Suzanne Alavarez) la "Diablada" de Georges Flipo.

    En tous cas félicitations pour ces dons de conteuse à Lastrega...

    6
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32

    Oui, LamyJacques, dans tous ces pays, la fête tient beaucoup de place et surtout occupe les gens une grande partie de l'année. En attendant, ils ne pensent pas à autre chose. Le carnaval capverdien n'a pas le faste du carnaval guyanais, pas de costumes, trop de misère. Les acteurs ont simplement le corps couvert de boue et s'avancent dans la foule... En tout cas, UN GRAND MERCI pour vos gracieusetés.

    PS. Je n'ai toujours pas lu "la Diablada" de Georges Flipo, tout simplement parce qu'il me semble impensable d'éprouver un vertige aussi vertigineux que "Le vertige des auteurs", que j'ai lu et relu plusieurs fois. Un bijou...

    7
    jack
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    Hébin ! on mène joyeuse vie dans la batellerie. Il n'y a que les enfants qui triment à ce que je vois. Moi je vais vous envoyer la DASS si ça continue.
    Bon, à part ces gentillesses, je trouve ce récit du carnaval guyanais SUPER. Je ne connaissais pas cette coutume du Touloulou. 
    8
    LAMY Jacques
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32

    La fête en France aussi masque bien les crises...

    .

    .

    Corso Fleuri

    .

    .

    Sur le char de roses couvert

    Se trémoussent : Polichinelle,

    Un nain géant drapé de vert,

    Èva la mère originelle,

    Et, pomme en main, le vieil Adam

    Fauve et vêtu de peaux de bête...

    Ricanant des crocs le serpent,

    L'affreux Satant, est de la fête.

    Enturbanné un vieux Tyran,

    Crachant l'éclair et rouge d'ire,

    Suscite aux spectateurs en rang,

    Le rire !

    .

    Jeannot Lapin sort du clapier,

    Mais sur le char trône la Reine

    Haute en couronne de papier.

    Le Pierrot a beaucoup de peine

    Sa Colombine à consoler,

    Gracile, en larmes, si fragile...

    Un Bourreau voudrait immoler

    Le Lapin malin très agile,

    Tout en mimiques et grands bonds,

    Égayant des filles fleuries

    Qui agitent leurs cheveux blonds,

    En pluies.

    .

    Sous l'averse des confettis,

    Des serpentins et des fleurettes

    Lancés par de hardis bandits,

    Quelques princesses d'opérettes

    Et le grand Merlin l'Enchanteur :

    La foule rit, les mains battantes...

    Au défilé de Chandeleur,

    Le Printemps des coeurs en attentes

    Explose en mille et cent ballons,

    Tel un bouquet multicolore,

    Dansant au rythme des flonflons,

    Encore !

    .

    Jacques LAMY

    9
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32

    Il est beau LamyJacques ce Corso fleuri... on se croirait vraiment en pleine parade, au Carnaval de Nice, par exemple. Pendant les parades du carnaval guyanais, on retrouve divers personnages récurrents, mythiques :

    • Karolin, ce petit personnage vêtu d'une queue de pie et d'un chapeau haut de forme, accroché au dos d'une mégère ;
    • Les nèg'marrons ou groupes d'hommes vêtus d'un pagne rouge et enduits de mélasse, et une tomate rouge dans la bouche, cherchant à s'essuyer contre les passants ou à les asperger de noir ;
    • Les makoumés : ce sont des hommes travestis en femme. En dehors du carnaval, ce terme péjoratif désigne les homosexuels ;
    • Soussouris (la chauve-souris). C'est un personnage vêtu d'un justaucorps ailé de la tête aux pieds, généralement noir ou bicolore. Du genre maléfique, elle est réputée pour son comportement de vampire, ellle poursuit les passants dans la rue et les "pique".
    10
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32

    La DASS ? Je découvre ton message Jack, enfin, l'autre, l'homonyme du talentueux poète... Ce n'est pas gentil du tout de nous menacer. Sache seulement que, sur un navire, chacun a des tâches bien définies. Et puis, tu sais, les enfants ne considèrent pas du tout la corvée de l'eau comme une corvée (ça, je l'ai déjà expliqué dans une autre "histoire d'eau"). Mais à part ça, ce que tu dis après est vachement sympa.

    MCH. MéCHant, va !

    11
    ANNA
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    Si je lis bien, pendant trois mois, les guyanais vivent au rythme du carnaval......eh bien ! ils ne triment pas beaucoup, bonjour le rendement.
    12
    ANNA
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32

    Les poèmes de M. Jacques LAMY sont vraiment passionnants,  j'ai l'impression de vivre cet instant.

    13
    zelma
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    Je voudrais savoir si le Touloulou a lieu plusieurs fois pendant cette période du Carnaval, une fois par semaine ou... Merci.
    14
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    Le touloulou a lieu le vendredi et le samedi soir dans des boîtes de nuit qui ne fonctionnent qu'en période de carnaval. Dans ces "boîtes", on trouve des Créoles, des Brésiliennes et des Métropolitaines. Ces femmes déguisées s'arrangent pour ne pas être reconnues, car elles sont considérées comme des femmes de mauvaise vie. Enfin, vous voyez ce que je veux dire. Et si on demande à une femme "si elle fait touloulou", elle vous répondra toujours que NON. Voilà, zelma, j'espère t'avoir bien éclairée sur la chose.
    15
    Phil
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32

    Bravo, capitaine Alvarez, ce récit est original et prenant.Nous allons de découverte en découverte  pour apporter un plus à nos connaissances au fil de ta plume. La Dass, le MLF sont à l'affût de la moindre faute, mais je suis sûr que tu passeras à travers les mailles du filet. Je te rejoins  concernant "Le vertiges des auteurs"qui est un livre remarquable bourré d'humour sur le parcours d'un nouvelliste pensant avoir un immense talent. Dès les premières pages, on est pris, et pas question de lâcher avant la fin. Ce talent d'écrivain n'est pas donné à tout le monde. Bref, un livre qu'il faut avoir lu.  Ce Makoumé, dont tu nous parles, Suzanne, me rappelle une anecdote authentique que je te relate sous la forme d'un poème.                                               

                                                               

     BOUTEILLE A LA  MER

    En flânant sur le port pour contempler son eau                          

    Sous le souffle léger d'un petit vent du large

    Flottait une bouteille, habitée d'un message

    Au ton rose bonbon, recouvert de ces mots.

    "Je m'appelle Georgette et mon être languit

    car j'ai besoin d'amour, de beaucoup de tendresse

    Chaque jour est fardeau, poignante est ma détresse

    Viens vite,je t'attends, à deux rues près d'ici.

    Le coeur en bandoulière et les pensées confuses

    je file ventre à terre à l'endroit convenu

    Pour me trouver sans voix devant un inconnu

    C'était un travesti...l'auteur de cette ruse.

    J'ai pris mes jambes à mon cou, capitaine Alvarez...

                

                                             

     

                                                                   

     

     

     

     

     

    16
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32

    Tout a fait d'accord avec toi, Phil, pour dire que Monsieur Georges Flipo est un immense auteur. Et je réitère ce que j'ai déjà dit à moult reprises, que dire à propos du Vertige des Auteurs... sinon plaindre ceux qui ne l'ont pas lu...

    Mais Revenons à nos moutons comme disait ANNA dans je ne sais plus quelle "histoire d'eau", et qui, soi-dit en passant, veut absolument faire trimer tout le monde (Mon Dieu, pourquoi donc, le temps est si court), ton poème "la bouteille à la mer" Phil est à croquer....

    Qu'il est doux d'avoir de si délicieux poètes dans son équipage !

     

    17
    Hélène
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    J'ai oubié de te dire,Suzanne,que  le grand-père de ma bru a été le dernier commandant du camp de Cayenne. J'ai trouvé ce dernier fort sympathique, mais je n'étais pas là-bas quand il était en activité. un nommé "Papillon", en son temps 
    ne devait pas penser la même chose. 
    18
    COLAS
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    Je voulais vous demander Captaine à quel moment on brûle Vaval. Merci en attendant.
    COLAS
    19
    LAMY Jacques
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    Oter ma viande ?
    .
    Ça va, ça va !   J'm'en vas !
    20
    LAMY Jacques
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    Merci de votre appréciation sur mes textes, Jacqueline.

    Mais celui de Phil est une poésie humoristique, amusante, qu'il faut prendre comme telle, et qui se marie parfaitement, elle aussi, avec le récit de Lastrega... Enfin, comme vous le dites : des goûts... etc.


    Mais ce n'est que mon avis (et je le partage.)
    21
    tacaillette
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    Encore ! Encore !
    Décidemment je ne me lasse pas. Bravo et surtout merci de me faire voyager...
    22
    Josiane
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    Je suis d'accord avec Jacques Lamy sur le poème de Phil. Et puis, il faut savoir aussi, qu'il n'est pas toujours évident d'écrire un poème. Là, il y a un thème, un poème suit avec un "Touloulou" un tantinet vénal. Je pense que ce texte est à sa place.
    Comme Tacaillette, je suis impatiente de connaître les prochaines escales. C'est quand Capitaine?
    23
    zoubida
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    Ces aventures maritimes sont une vraie leçon de choses pour moi qui n'ai jamais aimée l'école tellement je trouvais les professeurs ennuyeux. Et depuis que je lit les histoires d'eau de Suzanne,je me sens de plus en plus riche de connaissances. Merci 1000 fois chère conteuse.
    24
    Hélène
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    J'entends beaucoup parler en bien de ce monsieur Georges Flipo. Peut-on envoyer quelqu'un pour l'inviter à venir nous rejoindre en lui disant qu'Hélène serait heureuse de faire sa connaissance afin de le voir commenter, ne serai-ce qu'une fois "Le vertige des auteurs". Il va de soi, que notre rencontre resterait purement platonique...
    25
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    Bonjour Hélène ! Le bagne de Cayenne, c'était un autre carnaval, tu sais. La honte de la France, ça, oui. Mais nous y reviendrons, surtout sur les Iles du Salut, avec l'Ile Royale où vivaient les employés du bagne avec femmes et enfants -qui mouraient très jeunes à cause du climat impitoyable-, l'Ile du Diable où Dreyfus était emprisonné et dont on surveillait en permanence les allées et venues du phare de Kourou car il avait une maison et pouvait se balader librement, et enfin l'Ile de Saint-Joseph, quelque chose d'innommable où les prisonniers étaient enfermés dans des cellules semblables à des cages, n'ayant pas le droit de s'asseoir ni se coucher dans la journée... enfin, nous avons mouillé un bon mois là-bas devant l'Ile Royale qui a été transformée en lieu touristique (hôtel, resto...). Sur cette île, il y a le cimetière des enfants et de leurs parents, l'hôpital, l'église et aussi la tombe à Ceznec... Mais tout ça est bien visité, bien entretenu et très beau. Par contre, la pire, c'est l'île de Saint-Joseph, restée intacte dans un enchevêtrement de lianes, et les cellules... horrible à voir surtout si on imagine les malheureux qui y étaient enfermés pour 20 ans, 30 ans.... Honteux ! Et la mer tout autour (Océan Atlantique), est infestée de requins, surtout aux abords de lÎle du Diable, qu'on ne peut visiter car les abords de cette île sont inabordables car très dangereux... Mais je m'égare, je m'égare, revenons au carnaval, c'est plus gai.
    26
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    Pour répondre à ta question, Colas, pendant la période du Carnaval, il y a chaque jour des défilés dans les rues de Cayenne, avec à chaque fois, un thème précis. Les quatre derniers jours de Carnaval, c'est-à-dire dimanchelundi, mardi et mercredi 6 février, sont sacrés en Guyane. Tous les magasins sont fermés et rien ne fonctionne. Par contre, les rues sont en ébullitions et les soirées sont très animées. Le lundi et le mardi sont des jours "gras". On assiste, le dimanche, dans les rues de Cayenne, à la Grande Parade fastueuse qui sera la dernière du carnaval le lundi, à des mariages burlesques, où les hommes et les femmes changent de peau ;  le mardi gras est symbolisé par le défilé des diables rouges. Là, tout le monde s'habille de rouge et de noir. Mais hélas ! trois fois hélas ! tout à une fin... Le dernier jour du carnaval, la coutume veut que les gens, très tristes, défilent en tenue de deuil et le mercredi des Cendres sera le jour des funérailles du roi Vaval qu'on incinérera sur un grand bûcher, Place des Palmistes. Mais comme le Phénix, il renaîtra de ses cendres et ressuscitera en janvier de l'année suivante.
    Voilà, les touloulous ont rangé leurs costumes et le carême commence. Les Guyanais sont en général très croyants et respectent assez cette période de pénitence. Toutes les boîtes de nuit ferment, on ne sort plus le soir, tout est redevenu calme... ou presque.
    PS. En Guyane, la fête religieuse du mercredi des Cendres qui marque le début du carême, est officiellement repoussée au jeudi, pour permettre à la fête de se poursuivre un jour de plus. En Guyane, le carnaval est un véritable phénomène de société.
    Carnaval signifie (en latin) : ôter la viande.
    27
    Jacqueline
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    Vous êtes une encyclopédie à vous toute seule, madame Lastrega. Si mes petits enfants sèchent un jour sur leurs devoirs en géographie, je me ferai un plaisir de leur faire prendre connaissance de votre forum.Cela leur fera aussi du bien de lire les poèmes de monsieur Lamy, qui sont aussi vivants que vos commentaires tout en se mariant fort bien avec ceux-ci. Concernant celui de monsieur Phil, je suis plus réservée, même s'il semble être une opportunité avec le thème que vous présentez. Certes, il y a un certain humour, mais il me faut le dire franchement, ce n'est pas ma tasse de thé. Il est vrai qu'il en faut pour tous les goûts comme il est pour toutes choses.
    Continuez sur ce rythme, madame Lastrega, je ferai mon possible pour vous lire, car il m'est très difficile d'avoir accès à Internet avec les petits enfants qui monopolisent  l'ordinateur à tout va. C'est leur instrument pour communiquer et ils nous le font savoir...
    28
    LAMY Jacques
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    Il n'y a guère de risque, car... Georges Flipo n'est peut--être pas Pâris, Belle Hélène !
    29
    selim
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    Suzanne l'intrépide, la belle hélène et toutes les autres si vous voulez bien de moi : je sais tout faire. Je veux bien proposé mes services pour embarquer sur le Pythagore. Enfin si capitaine Alvarez veux bien de moi.
    Alors c'est quand la prochaine escale ? Mon baluchon est près
    30
    lebogoss
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    Et moi et moi je peux venir aussi. Je ne sais rien faire mais je vous chanterez O SOLE MIO ! au claire de lune. J'ai un bel organe de basse.
    31
    Josiane
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    Il me serait très agréabble de voir le Pythagore reprendre la route. De le savoir à quai, quand nous attendent d'autres aventures, me fait languir.
    Est-ce que l'armateur Patrick pourrait donner du fret au cap'taine Lastrega, pour que toutes voiles dehors, vogue de vague en vague notre bateau préféré sur les mers du globe?
    Point trop de fret quand même, il faut tenir compte de la chaleur,des 35 heures qu'il nous faut respecter, et des coutumes locales qui invitent au farniente.
    32
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32

    Vous êtes un amour Jacqueline, mais il faut que je vous dise, la moussaillonne de l'histoire a surtout appris la géographie et la vie des peuples en voyageant ; car je vous assure que ça n'a rien à voir avec le papier.
    Tacaillette, quel joli pseudo ! Bien sûr qu'il y aura de nombreuses prochaines escales. Mais il faut que je te dise qu'en ce moment j'ai aussi plein de concours à préparer : mon appart est devenu un vrai champ de bataille... de mots. J'ai des histoires dans tous les coins. Et puis, il faut laisser un peu la place aux autres, tu sais, les poètes, tout ça, et surtout ceux qui n'ont pas voyagé, eux aussi doivent avoir plein de choses à raconter...
    Concernant la poésie de Jacques Lamy, c'est, pour moi, une musique sans cesse renouvelée et j'ai peine à comprendre ceux qui y sont insensibles. Mais j'aime bien aussi, celle plein d'humour de Phil. Ce n'est pas la même chose, bien sûr, mais il ne manquerait plus que ça que tous les poètes se ressemblassent... (Aïe !)
    Josiane, la prochaine escale se passera au large du Vénézuela. C'est tout ce que je peux t'en dire pour l'instant.
    Et toi, Zoubida, comme ça me fait plaisir ce que tu me dis là. C'est vrai que l'école actuelle n'est plus ce qu'elle était. Tu ne peux pas savoir le plaisir que j'avais d'y aller, tout comme fréquenter la bibliothèque municipale où je me rendais régulièrement le jeudi et le samedi. J'y faisais mes devoirs pour la semaine suivante et des recherches. Nous avions une très belle bibliothèque, un vrai trésor...
    Merci également à Patrick l'Ecolier, l'Administrateur de ce très sympathique et délicieux café, dont l'arôme incomparable est une vraie griserie Oui, allons lire l'avis du barman dans "l'oubli du monde".
    7JQ.
    C'est JacQues qui l'a dit !

    33
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32

    Oulala les retardataires !
    Sélim, Qu'entends-tu par "je sais tout faire" ? Dans l'urgence, j'aurais besoin d'un bon électricien. Quant à toi bogosse (est-il sérieux ?), ce serait avec joie que nous t'accueillerons, après les poètes, un musicien ne serait pas pour me déplaire. Mais qu'une chose soit bien établie : SUR PYTHAGORE LES QUARTS C'EST POUR TOUT LE MONDE ET... LES CORVEES AUSSI !
    Et bon, si vous relisez, tous deux, le récit que vous avez sous les yeux, vous saurez qu'on est en plein carême. Donc, on se calme un peu.... Et c'est aussi l'anniversaire de CALIPSO. Le Capitaine Patrick vous invite à vous promener dans "400", et d'y poster des commentaires. A plus tard, donc et patience que diable !

    34
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    C A R Ê M E ! Josiane ! Sais-tu ce que cela veut dire ? Eh bien ! ça veut dire TEMPS DE PRIERE ET DE PENITENCE, donc RESTRICTIONS de toutes sortes... 46 jours que ça doit durer pour Pythagore !
    Et puis aussi, j'ai prévenu l'Armateur Patrick, de ne point me donner de fret tant que ce "putain de carton" ne sera pas arrivé au café. Après tout, n'était-ce point ce que tu souhaitais ardemment il y a peu, toi aussi ?
    Tiens, pour ta peine, tu me copieras MILLE FOIS : "Je ne dois pas déranger le Capitaine de Pythagore pendant ses prières faites au Grand Armateur Patrick pour nous livrer, toutes affaires cessantes, le "putain de carton" de Jean Calbrix".... J'AI DIT !
    PS. Copie à rendre impérativement, sans ratures ni taches avant le prochain embarquement. Sans quoi, tu resteras à quai, ma belle...   
    NMD. Nan Mais, Des fois... qui c'est l'chef ici !
    35
    Hélène
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    Je ne veux pas jouer la carte de la solidarité féminine, mais,je trouve la punition  disproportionnée à l'endroit de Josiane, comparativement à ce que j'appellerais une peccadille. L'inactivité engendre souvent des paroles qui ne tiennent pas compte d'une situation précise à un moment donné. C'est sans doute le cas pour Josianne. C'est bien de dire, Cap'taine Alvarez -qui c'est l'chef ici-, mais, l'Histoire nous apprend que sur le Bounty, un certain capitaine a connu quelques problèmes pour ne pas avoir mesuré ses propos avec son équipage. Je sais, nous vivons dans un monde différent, mais sous le cortex des gens de la mer, qu'en serait-il  aujourd'hui devant une situation semblable.N'entraverait-elle pas la bonne marche du bateau avec des mouvements de mauvaise humeur dont tu aurais à te repentir. Lève la sanction, c'est le moins que tu puisses faire en pensant qu'il est impossible de copier mille fois ce que tu demandes à Josiane. Ce serait trop d'injustice!
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    Josiane
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32
    J'espère que les galériens n'auront pas dépassé leurs limites en croisant les marins du Vendée Globe pour nous amener le "putain de carton.De ne pas avoir pris l'eau en cours de route,  serait une bonne nouvelle.
    Cet appareillage prochain me conforte dans l'idée que ma punition devrait être levée je m'en réjouis d'avance. Un grand merci à l'armateur pour cette importante décision. Je vais commencer à laver le pont à grande eau. J'espère que cap'taine
    Alvarez le remarquera... 
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    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:32

    Je remarque, je remarque... et je passe l'éponge pour cette fois. Mais c'est exceptionnel !

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