• Histoires d'eau (17)


    Dès lors où les navigateurs sont maîtres de leur sujet, rien ne les empêche de courir les mers en toute insouciance. L’aplomb de l’innocence n’appartient qu’à ceux qui savent autant rêver sous une pluie d’étoiles que dans les brumes épaisses des grands fonds. Suzanne Alvarez respire le même air que nous et pourtant…

     

     

    Dodo, l’enfant d’eau

     

     

    Dans la baie de Sainte-Anne en Martinique. Après le départ du catamaran, Gilberte avait ressenti un abattement. Mais Il lui suffisait de repenser à la petite bibliothèque de bord de "Taranis ", où sur les rayonnages, voisinait à côté des ouvrages de Moitessier * et Stern-Veyrin *, " J’élève mon enfant " de Laurence Pernoud*, et une colère s’éveillait en elle. Une colère haineuse, dans laquelle se mêlait un étrange sentiment de malaise, emplissait son cœur. Et elle pensait : ils finiront bien par se faire prendre un jour !

     

    - Je suppose que je devrais mettre mon mari au courant ! fit Gilberte à Anna.

     

     


    La vie a, par miracle, épargné certains. Quand on croise leur route, on oublie, on oublie les laideurs et les injustices de ce monde, et il y a comme de la douceur de vivre dans la mélancolie du bonheur.

    " Etre mère ". Gilberte avait tant et tant songé à ces deux mots durant ces années, qu’ils en avaient perdu leur sens. Pourtant, lorsqu’elle fit la connaissance de Fleur, par l’intermédiaire d’Anna, l’espoir se mit à renaître en elle.

    Le catamaran " Taranis" s’était, depuis trois mois déjà, agrandi d’un nouvel équipier : Enzo. Pour l’heure, Fleur, qui a accouché en navigation entre Sainte-Lucie et la Martinique, berce en chantonnant son bébé qu’elle tient dans ses bras tendrement :

    - Do do, l’enfant do… tu dor mi ras bien vi te… !

    Et Gilberte, qui rêve de maternité, est à ses côtés, tout attendrie à la vue de l’enfant. Fleur est ce qu’on pourrait appeler une mère aimante, doublée d’une chic fille, et Guy, son mari, qui travaille à terre tout le jour, un brave type. Fleur est gentille, pas capricieuse, et a un doux visage de blondeur et de sérénité. Mais voici que Patrice, le capitaine du voilier " Maeva " arrive. Les deux amies se séparent. Gilberte promet de revenir le lendemain avec une peluche pour son petit…

    - Et chez vous ? Ça s’est passé comment ? Je suppose à voir ton air qu’ils n’ont rien trouvé. Nous on avait planqué ça dans les vaigrages*. Rien trouvé non plus… ! déclara Patrice, en sirotant son deuxième ti punch.

    - " Les Maritimes " nous ont contrôlés en rigolant. Ils ont à peine regardé dans les équipets*… et un peu dans les coffres. Je leur ai même servi un thé à la menthe. Deux minables. Ils n’ont même pas pensé à regarder sous le matelas d’Enzo. Heureusement, il dormait quand ils sont arrivés… heureusement… ils n’auraient quand même pas osé le réveiller pour fouiller son couffin ! renchérit joyeusement Fleur.

    Gilberte n’en croyait pas ses oreilles. Assaillie par un horrible doute. Elle tenta de remettre de l’ordre dans ses idées, de se souvenir de la raison exacte pour laquelle elle était revenue voir son amie à peine un quart d’heure après l’avoir quittée. Mais elle préféra plutôt écouter la suite en se dissimulant du mieux qu’elle put…

    - Mais ta copine… elle est au courant ?

    - Quoi ! Tu veux parler de cette gourde de Gilberte ? Oh ! Tu sais, elle est complètement gaga d’Enzo ! La pauvre, elle n’arrive pas à faire un enfant. Non, pour la came, personne à par toi n’est au courant, tu penses. T’inquiète !

    - Méfie-toi quand même d’elle, elle n’a pas l’air comme ça… on ne sait jamais. Et d’après ce que j’ai entendu dire, son mari … Chut ! Je te dirai après ! fit Patrice, en plaquant une main sur sa bouche en découvrant la présence de Gilberte et conscient d’en avoir trop dit.

    - Oh ! Mais qu’est-ce que tu fais là ma Gilberte ! Ah…Oui…j’ai trouvé tes lunettes sur la banquette. J’ai même failli m’asseoir dessus… ! Je te sers un ti punch ? demanda Fleur d’une voix blanche.

    Gilberte n’osa trop lever les yeux, de peur que le choc de la trahison ne se lût sur son visage, s’empara de l’étui qu’on lui tendait, puis repartit comme elle était venue. Elle était abasourdie, non seulement par ce qu’elle venait d’entendre, mais aussi par la bouffée d’horreur et de dégoût qu’elle éprouva soudain pour celle qui se prétendait être sa meilleure amie. Et son cœur se serra en songeant au petit ange qui dormait dans son couffin.

     

    Et c’était un plaisir de voir l’angoisse de Fleur monter lentement, lentement, à mesure que les épouvantables conséquences de tout cela s’infiltraient en elle, décomposaient son visage, quand, après que Gilberte les eut quittés, elle apprit de la bouche de Patrice, que le mari de son amie était gendarme maritime.

     


    La Martinique
    ou " l’île aux fleurs " est située dans les petites Antilles, dans la Mer des Caraïbes, à environ 450 km au N-E des côtes de l’Amérique du Sud et environ 700 km au S-E de la République dominicaine. Et Sainte-Anne est l’un des plus beaux villages de Martinique.

    *Bernard Moitessier : navigateur français (1925-1994). Il raconta ses voyages dans des livres.

    *Olivier Stern-Veyrin : médecin-navigateur-écrivain. Il nous a quittés en novembre 2007.

    *Vaigrages : revêtement intérieur de la coque, isolation.cf. " Histoire d’eau 1 ".

    *Equipets : rangements à étagères, munis d’un rebord, dans les cabines ou dans le poste d’équipage.

    *Laurence Pernoud : auteure de " J’élève mon enfant ".


  • Commentaires

    1
    Mardi 2 Juin 2009 à 22:16
    Tu as raison, Yvonne. Tu connais peut-être aussi la photo de la classe de maternelle où notre craquante pépette exhibe une magnifique coiffure en pièce montée ? Qui aurait dit à cette époque qu'elle serait devenue une hardie aventurière et qu'elle serait venue chez Calipso nous conter les bons et mauvais travers du genre humain rencontrés ça et là au gré des îles ?
    2
    Mercredi 3 Juin 2009 à 15:19
    Rapinois, tu parles de tes beaux vers et je ne critiquerai pas le premier qui est très poétique (à l'instar de notre immense Corneille qui écrivait :"Cette obscure claté qui tombe des étoiles").
    Par contre le deuxième vers me laisse coi. "Où le chant de l'oiseau a son de sourde plainte". En mettant à part ce que cela peut vouloir dire, il y a un hiatus à l'hémistiche. "Oiseau a", horreur ! Pour en revenir au sens "a son" doit peut-être lu "a pour son", mais le nombre de pieds t'obligerait-il à parler un français approximatif ? De plus, il y a faute d'orthographe puisque "de sourde plainte" devrait être au pluriel, mais pour avoir une rime correcte avec empreinte, tu mets incorrectement le singulier.
    Eh oui, la poésie classique impose : "Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage" !
    3
    M agali
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Deux femmes et un couffin...
    Oui, l'amitié n'est pas simple. Tiens, Suzanne, sers-nous un ti punch pour nous remettre de ces émotions que tu nous as données...
    4
    Yvonne+Oter
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Enfin un peu d'air frais! Enfin, pas si frais que ça... Hola! Cap'tain, tu as de drôles de fréquentations il me semble! Comme quoi, il faut se méfier des anges (même petits) et faire plutôt confiance aux sorcières patentées, diplômées et déclarées.
    5
    Arnaud
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29

    Les lois qui régissent l'amitié sont souvent impénétrables...

    6
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Deux femmes dis-tu ? Magali, non trois, Anna (moi) était bien copine aussi avec "Fleur" qu'elle avait connue en Espagne, tout au début du voyage. Quelle déception quand nous avons appris ça ! Affreux ! des gens indignes d'être parents. Malheureusement, il y en a pas mal de ces gens qui consomment et font le commerce de la drogue sur l'eau. "Fleur" à ma connaissance et Guy son mari n'en consommaient pas. C'était pour le fric. Pauvres fous !
    Ah ! Yvonne, que je suis bien aise de te revoir. T'inquiète, je ne trempe pas dans ce genre d'horreur, je ferais plutôt la chasse à ces pourris... et pas de pitié pour les revendeurs !
    Oui, Laurent, je suis bien d'accord avec toi pour ce qui est de l'amitié. Mais si tu avais connu "Fleur", tu aurais été sous le charme toi aussi... un visage d'ange.... et sympa avec ça. Remarque il ne manquerait plus que la crapule ne soit pas sympa...
    7
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29

    Bon, c'est prêt pour le "ti punch", les rondelles de citrons sont coupées et les glaçons tintent déjà dans les godets. En piste Callagan !

    8
    Zelma
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Ah bravo l'amitié et bravo à notre capitaine.
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      Commentaire :


    9
    tom
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Cette histoire me donne des frissons, sers moi un verre à moi aussi captain Suzane!
    10
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Excusez-moi de vous avoir délaissés, mes amis, merci à Tom et à Zelma et ceux qui ont déjà déposé un petit commentaire. Je vous sers le "ti punch" à tous, bien sûr... Le fait est qu'avec Roland Garros, je suis obnubilée en ce moment par la petite balle jaune, un peu comme le serpent "ka" dans le "livre de la jungle". Aïe ! Aïe ! mes cervicales. Mais comme promis, je reviendrai comme l'assassin sur les lieux du crime pour vous parler de la Martinique, qui est, pour moi, l'un des plus beaux endroits des Antilles.
    11
    Arnaud
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Et bien cap'taine Alvarez, tu ne reconnais plus ton équipage virtuel, puisque me voilà affublé du nom de Laurent.Je ne sais rien de cette personne, mais quand même...
    Ne m'appelle surtout pas Edmond par la suite, je n'aime pas ce prénom!
    Peut-être qu'avant de nous recevoir, as-tu cru devoir goûter le Ti punch? Et nous alors!
    12
    ANNA
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Un très beau texte pour une histoire sordide. Bravo Suzanne.
    13
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Excuse-moi Laurent, pardon, Arnaud, je reviens momentanément pour te dire que ce n'est pas le ti punch qui m'a troublée mais la petite balle jaune. Tu as raison, Edmond, c'est pas terrible. Sans compter que ça me rappelle une espèce de goujat que je ne regrette pas... du tout.
    Merci beaucoup ANNA pour ta gentillesse habituelle. C'est vrai, je te l'accorde, cette histoire est sordide.
    14
    Josiane
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29

    Je vais te demander un petit service, Suzanne. Tu nous parles du Ti punch. J'aimerais en connaître la composition. Peut-être celle-ci a t-elle déjà été mentionnée dans une autre Histoire d'Eau, mais je te l'avoue, je perds un peu la mémoire. Mon mari me dit souvent en rigolant que je ne me rappelle même plus que je perds la mémoire, c'est te dire.
    Mais je m'égare, revenons à notre Ti punch pour te dire la raison qui me pousse à te demander sa recette. En effet, poussé par ma famille, j'ai participé pour la première fois à un concours de poésie. J'ai reçu le palmarès dernièrement, et tiens-toi bien, j'ai reçu un Diplôme d'Encouragement. Je te laisse deviner ma joie et celle délirante de mes proches. Inutile de te dire que le diplôme sera mis dans un cadre, bien en place dans la salle à manger.Tant pis pour les jaloux!
    Voilà la raison qui me pousse à te demander cette recette, car j'ai l'intention de fêter cet évènement comme il se doit. Je te remercie d'avance et bon séjour à la Martinique. 

    15
    Patricia
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Et ben, en voilà une grande nouvelle! Félicitation Josiane.
    16
    driss
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Alors comme ça tu as eu un diplôme d'encouragement Josiane !
    Je propose que tout l'équipage du Pythagore porte un toast à ce superbe résultat.
    Pour Josiane HIP § hip § hurra !
    17
    celia
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Que du beau linge sur ce rafiot. Hips ! Oups !
    18
    JACKY
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Comme quoi la vie sur l'eau n'est pas toujours un long fleuve tranquille tu as raison.
    19
    Yvonne+Oter
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Encore une chose que tu m'avais cachée! Reine de beauté! Le pied! Vite une photo dédicacée! Mais sans retouches, hein, pas comme certaine personne à qui on rabote le ventre dans Paris Match. Et je ne jetterai pas ta photo aux chiens puisque je n'en ai pas. A Bobbeaugosse, peut-être... (pour ceux qui ne connaissent pas, c'est mon homme à moi).
    20
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Je relis ton petit commentaire très gentil Yasmina, et j'en suis tout émue. Merci à toi !
    21
    Rapinois
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Je ne voudrais pas gâcher ton plaisir, Josiane, mais la première fois que j'ai eu un diplôme d'encouragement, j'ai connu le découragement...
    Si je puis te donner un bon conseil, participe de nouveau, tu peux faire mieux. Il en a été ainsi pour moi. A la deuxième participation, j'ai obtenu un 5 ème accessit. Il y avait quand même une douzaine de participants à ce concours. J'étais assez fier, je l'avoue d'avoir obtenu cette distinction face à cette concurrence.Je ne sais si j'ai fait des jaloux, mais cela m'importait peu.J'ai aussi appris que la poésie se portait bien
    en voyant le nombre de participants.
    A toi de jouer Josiane. N'abuse pas du Ti punch.

    22
    Gérald
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    C'est pas sympa, Rapinois, ce que tu dis d'entrée à Josiane. Il ne faut pas oublier que certaines personnes dans les concours n'obtiennent rien du tout. C'est son premier concours, c'est mieux que rien.Et moi de la savoir savourer son succés, si mince soit-il, est déjà une bonne chose Je pense que Suzanne  me rejoindra sur ma façon de voir les choses.
    Cela ne doit pas nous empêcher de savourer le dernier récit de Suzanne, à qui il arrive toujours de nouvelles aventures et des rencontres insolites. Et celle-ci est de taille.Elle est tombée sur un ange pervers...A qui se fier, désormais!
    J'ai été surpris par la photo. Dis donc, Suzanne, c'est pas l'ange...
    23
    Yasmina
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    On a lu des poèmes de Josiane dans d'autres Histoires d'Eau. Je les ai trouvés fort jolis et je m'étonne que le jury n'ait pas été plus généreux. Mais tout le monde sait que certains concours sont à prendre avec prudence. La tendance à favoriser les gens du cru est souvent de mise. Mais, Rapinois, toi qui remonte le moral des gens
    rien ne t'empêche de nous présenter le poème qui a obtenu le 5ème accessit. Je suis curieuse d'en prendre connaissance. S'il est court, ce ne sera que mieux, tout le monde n'est pas toujours friand de ce mode d'expression.
    Bravo, Suzanne, mais comment fais-tu pour rencontrer ce genre de personnes. Il m'arrive parfois de penser que les gens de mer sont des contrebandiers en lisant tes récits. Je ne m'étonnerais pas si tu m'apprenais que sur ta route quelques tueurs à gages. se manifestent (Je plaisante)
    A quelques mois des vacances, avec toi, j'ai l'impression de profiter du soleil en abondance. Sois gentille, n'emmène pas le Pythagore du côté du Groenland
    je suis très frileuse. 
    24
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    C'est gentil à vous Patricia, Driss, Celia, Rapinois (non, pas Rapinois), Jacky, Gérald et Yasmina de vouloir encourager la courageuse Josiane. Ne t'inquiète pas, Josy, tu y arriveras dans les toutes premières places, à toi bientôt les honneurs, les podiums et tout et tout, sans compter que, comme le dit si bien Yasmina, les poèmes que tu nous as donnés à lire sont magnifiques. Ne t'inquiète pas des propos de Rapinois, il n'est pas méchant, seulement un peu... Par contre, j'ai encore une petite dent contre lui, un jour, il m'a dit que j'étais bonne à jeter aux chiens, alors que je venais d'être élue le soir même reine de beauté par l'hospice dont j'étais la grande tenancière. J'attends toujours ses excuses publiques, d'ailleurs....
    25
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Allez ! A présent que j'en ai terminé (pour aujourd'hui) avec "la petite balle jaune" et que vous avez éclusé tout mon rhum, je vais vous parler de cette merveilleuse île qu'est la Martinique et où vous pouvez aller passer vos prochaines vacances sans problèmes. Pour ce qui est de sa situation par rapport à la Métropole, c'est déjà fait il me semble en bas du texte "dodo...", donc, on ne va pas y revenir...
    Sa capitale est Fort-de-France et sa superficie est de 1 128 km2 qui en fait l'un des plus petits départements français. Le relief de la Martinique est très varié. Un massif montagneux au Nord, dominé par la Montagne Pelée (1397 m), qui est toujours un volcan en activité le plus surveillé du monde, les pitons du Carbet (1207 m), des mornes et une seule plaine qui se dégage de cet ensemble accidenté, celle du Lamentin, au centre de l'île, là où se trouve l'aéroport international.
    Le climat est de type tropical, donc chaud avec 26° de température moyenne annuelle, et humide, avec 80% d'humidité en mars et avril et 87% d'humidité en octobre et novembre, mais bien moins qu'en Guyane (98%d'humidité). La chaleur due à l'ensoleillement est tempérée par l'influence océanique des alizés.
    Il y a deux saisons : chaude et sèche de décembre à mai, avec une période de grande sécheresse en février/avril et un ensoleillement maximal. La saison humide, celle de l'hivernage, est plus humide et dure de juin à novembre et se caractérise par un risque cyclonique important.
    Il est à noter cependant que les régions montagneuses du nord connaissent un climat plus frais et plus pluvieux que celui de la côte. En effet, les massifs montagneux élèvent un obstacle devant l'alizé venu de l'Océan Atlantique, provoquant des précipitations abondantes. Il tombe en moyenne 10 mètres deau par an en Martinique. Et on compte en moyenne 2 800 heures de soleil par an.
    26
    martine
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    C'est vrai Gérald c'est la photo de l'ange pervers sur la malle avec son bébé ? Et le mari de Fleur serait Patrick de Calipso. Oul la !
    27
    Yvonne+Oter
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Prépare les tous : j'arrive pour goûter!
    28
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Dis-donc ma Vovonne, tu vois en double (remarque je peux causer moi).  Qu'est-ce que ce sera quand tu auras vu ma photo de classe... tu vas te rouler par terre. Pas vrai Jeanjean que j'étais la plus mimi. Mais c'était pas à la maternelle, c'était dans la grande classe. J'étais une précoce, moi. Piouf !
    29
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Tiens Josiane ! Rien que pour toi, pour faire la fête avec tes amis et à boire bien frais après les remises de prix, la recette du "ti punch" antillais, sous toutes ses coutures :

    Punch (Ti-punch antillais)

    Ingredients : Ti-punch antillais: 1/4 de sirop de canne, 3/4 de rhum agricole jeune (grappe blanche), auquel on ajoute un zeste de citron vert. Planteur: 1 volume de rhum blanc et 4 volumes de jus de fruits (au choix). Daïkiri: 1 volume de sirop de canne, 2 volumes de citron vert, 3 volumes de rhum blanc et de la glace pilée. Punch coco: 1/4 de sirop de canne, 3/4 de rhum vieux, un zeste de citron vert, une quantité égale de lait de coco et une pointe de vanille. Les punchs aux fruits se font tous de la même manière: presser le jus des fruits, le passer dans une passoire. Ajouter le rhum blanc, le sirop de canne et les parfums au choix (vanille, cannelle, clou de girofle, muscade, zeste de citron). Planteur de la Réunion: à préparer au moins 1 heure à l'avance. Pour 1 litre de rhum agricole, il faut 3 bananes, 2 petits ananas, 2 citrons verts, 4 oranges, 1 gousse de vanille et 1/2 litre de sirop de canne. Eplucher et couper en morceaux les bananes et les ananas
    30
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Arffff ! Je viens de relire tes doublons, j'avais cru lire au début : "prépare les trous". Je m'étais dit  : tiens ma Vovonne veut faire une partie de golf...
    Bon, demain, il faudra que je parle un peu plus de la Martinique, j'ai plein de belles choses à vous dire.
    31
    Rapinois
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Je ne voulais pas revenir, car j'ai senti une attaque personnelle de Suzanne avec son histoire de chien. Tout cela c'est du passé.J'ai peut être été un peu maladroit.
    Mais Yasmina a insisté pour que j'envoie le court poème qui a obtenu un 5ème accessit dans un concours de poésie. Je ne dirai pas où, car je tiens à me garder
    de la concurrence. Il peut y avoir plus fort que moi dans ce domaine et j'en suis conscient. 

    AUBE
    Dans la blonde clarté de la nuit finissante
    Où le chant de l'oiseau a son de sourde plainte
    La beauté de mes vers, laisse comme une empreinte
    Sur le voile de brume à l'aube frémissante.
    32
    Yasmina
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    C'est quoi ce délire, Rapinois. A t-on déjà vu "La blonde clarté de la nuit finissante". C'est un non sens. Mais peut-être attendais-tu ton bus à 5 heures du matin sous un réverbère...ce qui expliquerait cette blonde clarté.
    Je ne suis pas poète mais le bon sens m'inviterait à écrire"Dans la sombre beauté de la nuit frémissante". Cela me semblerait plus crédible.
    Je parle en connaissance de cause, car il m'arrive de travailler la nuit où l'esprit vagabonde malgré nous.
    33
    Fabrice
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Oui, à moi aussi, ce vers me semble aberrant. C'est comme si Suzanne entendait des miaulements lorsqu'elle attrape un poisson-chat avec sa canne à pèche sur le Pythagore...
    34
    Phil
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Juste avant de partir au boulot,Yasmina, j'ai lu ton alexandrin de sustitution à celui de Rapinois. Je le trouve super chouette. Es-tu sûre de ne pas manier la plume, quand ton chef de service a le dos tourné?
    Mais tu as piqué "beauté" du 3ème vers de Rapinois. Celui-ci est vide maintenant.
    Je ne suis pas poète, moi non plus, aussi, je ne peux que conseiller à Rapinois d'y mettre sa "blonde"clarté".Ainsi la coupe sera pleine pour lui, pour qu'il sache que l'on ne dit pas impunément du mal de notre capitaine. 
    35
    Sophie
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29

    Quelle modestie! Il faut que tu saches, Rapinois, que l'empreinte de vers sur un voile de brume, ça tient pas longtemps, même si les tiens te semblent beaux...
    N'aurais-tu pas tendance à voir de temps à autre des petits éléphants roses avant de te coucher?Je te conseille de mettre un frein, s'il y a excès en la matière...
    Mais il ne faut pas oublier pour autant notre Suzanne préférée qui nous apporte bien des plaisirs en nous relatant ces voyages.Celui en Martinique est original avec une rencontre où l'amitié est mise à mal. Et oui, Suzanne, les gens ne sont pas toujours comme on voudrait qu'ils soient. Cela laisse des bleus à l'âme.Et je crois que sous une apparence virile, qu'impose la vie en mer, tu as une grande sensibilité.  

    36
    Phil
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Merci d'avoir mis dans l'Ile aux fleurs un f minuscule à fleurs. car on aurait pu penser que c'était une appellation pour désigner, celles qui faisaient le trafic de drogue en pensant à ta copine. C'est vrai, je suis compliqué! 
    37
    Josiane
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Quand ce ti punch est prêt, combien de temps peut-on le garder dans le réfrigérateur?
    La dose d'alcool est-elle suffisante pour que les fruits gardent leur saveur le plus longtemps possible?
    Merci d'avance, Suzanne.
    38
    laurent
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    La leçon de géographie c'est bien surtout que je n'ai jamais temps appris depuis que je te connais Suzanne mais j'aimerais bien voir aussi ta photo craquante dont parle Jean.
    39
    Phil
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29

    On pleure aussi à Bergues (PdC), quand le contrat de travail prend fin. Néanmoins, je préfère La Martinique, c'est plus coloré.
    On attend "Bienvenue chez les créoles".Peux-tu, Suzanne contacter Dany Boon,STP.

    40
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Voici pour la ville de Saint-Pierre en Martinique :



    <table border="0" cellspacing="0" cellpadding="3" width="99%"> <tbody> <tr> <td>

    En seulement quelques minutes, la ville de St-Pierre et ses 30 000 habitants furent réduits en cendre

    </td> </tr> <tr> <td bgcolor="#999999">

     En ce mois de mai 1902, la grande affaire des Pierrotins (les habitants de Saint-Pierre à la Martinique) ce n'est pas le volcan qui surplombe leur ville, mais les prochaines élections. La montagne Pelée, que les habitants du cru appellent tout simplement “la Montagne”, ils vivent avec et depuis toujours.

    Ce volcan qui culmine à 1 397 m et s'étend sur une centaine de kilomètres carrés à sa base est l'un des neufs cônes actifs de l'arc des Petites Antilles. Depuis la découverte des Antilles par Christophe Colomb, deux éruptions ont eu lieu : la première en 1792, la seconde en 1851. En 1902, Saint-Pierre est une ville prospère de 30 000 habitants. Dans les colonnes du quotidien local les Colonies, l'élection prévue pour le 11 mai vole la vedette au volcan.
    Il faut dire que celui-ci fait des siennes depuis plusieurs années sans causer de dégâts et à fortiori sans tuer personne.

    Dès 1889, des fumerolles sont signalées dans l'Etang Sec, le cratère de la montagne Pelée. Au début de 1900, il y a deux fumerolles à fort débit, une demi-douzaine en 1901. A partir de janvier 1902, les débits augmentent. Les villages “sous le vent” comme le Prêcheur sont fortement incommodés par l'odeur d'œufs pourris (H2S) des gaz rabattus. Des petites explosions de vapeurs semblent se produire dès la mi-mars. La première explosion phréatique sûre a lieu le 23 avril au soir. Les premières cendres tombent sur le Prêcheur. Des séismes sont ressentis.

    Panaches de cendres et de vapeurs, explosions, chutes de cendres, séismes sont de plus en plus fréquents jusqu'au 2 mai. Dans la nuit suivante, des détonations extrêmement fortes sont entendues. Le panache monte à plus de 4 km d'altitude. Des blocs de rochers sont projetés à plus de 2 km du sommet. Des lueurs impressionnantes zèbrent le panache.

    Ces signes avant-coureur inquiétants ne sont pas vraiment pris en compte. Le 3 mai, le gouverneur Moutet nomme une commission. Elle rend son rapport le 7 au soir concluant que l'éruption aura les mêmes conséquences que celle de 1851. “Il n'y a rien dans l'activité de la montagne Pelée qui justifie une évacuation de Saint-Pierre. Les positions relatives des cratères et des vallées s'ouvrant vers la mer autorisent de conclure que la sécurité de Saint-Pierre est pleinement assurée”. Pour donner l'exemple, le gouverneur vient s'y installer. 2 000 personnes quittent tout de même la ville mais 2 000 réfugiés venus de la campagne se substituent à eux.

    Le 5 mai, signalée par une forte explosion, la masse de cendres volcaniques formant barrage sur l'échancrure de l'Etang Sec qui domine Saint-Pierre cède. Une énorme masse d'eau presque en ébullition se déverse dans la gorge de la rivière Blanche et se rue vers la côte distante de six kilomètres. Elle balaie au passage la sucrerie Guérin. Le lendemain, l'éruption semble redoubler de violence. Le tonnerre des détonations est désormais perceptible jusqu'à la Guadeloupe distante de 160 km. Le sommet de la montagne Pelée s'enveloppe d'épaisses vapeurs et sans arrêt une pluie de cendres file vers le bas recouvrant tout d'une couche grise d'une trentaine de centimètres d'épaisseur.

    Dans la rade de Saint-Pierre, seul le commandant du trois-mâts italien Orsolina prend la mesure du danger et préfère appareiller. “Je ne sais rien de la montagne Pelée, annonce-t-il, mais si le Vésuve se présentait sous l'aspect que revêt votre volcan aujourd'hui, je n'hésiterais pas à quitter Naples”.

    Dès le 7 au matin apparaissent des petites nuées et le soir des projections de blocs incandescents. A 145 km au sud de la Martinique, la Soufrière de Saint-Vincent entre ce jour-là en éruption faisant 2 000 victimes. Le dernier numéro des Colonies daté du 7 mai accorde une large place au volcan mais la manchette est consacrée à l'élection du 11.

    Le 8 mai 1902, à 7h52 du matin les aiguilles de l'horloge de l'hôpital militaire de Saint-Pierre s'arrêtent. A cet instant précis, la montagne Pelée explose. Il y a trois ou quatre violentes détonations se succédant rapidement puis deux immenses nuages noirs chargés de matériaux volcaniques jaillissent de la montagne. Le premier monte droit dans le ciel avant de se déployer et de finir par masquer si complètement le jour qu'à Fort-de-France on ne voit plus rien à un mètre. Le second reste accroché au flanc du volcan et fond sur Saint-Pierre suivant l'échancrure en V du cratère. Par la suite, la vitesse du souffle précédant la nuée qui détruira Saint-Pierre est estimée à 130 - 150 mètres par seconde soit 500 km à l'heure, la température de l'écoulement étant supérieure à 500°C. Les observations faites sur les cadavres font penser que leur mort est probablement due à l'onde de choc de ce souffle incroyable.

    En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire 30 000 personnes sont anéanties. On ne retrouvera que deux survivants. Dans la rade seize bateaux chavirent et prennent feu. La Montagne Pelée connaîtra une autre éruption moins catastrophique en 1929 - 1932. Depuis, le volcan sommeille mais les volcanologues sont persuadés qu'un jour ou l'autre, il se réveillera à nouveau.


    Sauvés par le cachot et par une table

    Le bilan de l'éruption du 8 mai 1902 n'a jamais été officiellement arrêté. On estime à environ 28 000 le nombre de morts. La catastrophe n'a laissé que deux survivants. Le premier, Louis Cyparis, a acquis une telle notoriété qu'il a complètement laissé dans l'ombre le second, Léon Compère. Dans l'ouvrage de fond qu'il a consacré à l'éruption, Alfred Lacroix rapporte le récit des deux rescapés qu'il a pu rencontrer au lendemain de la tragédie.

    Louis Cyparis, dit Sanson, est un travailleur du Précheur, tantôt marin, tantôt cultivateur. Un jour, il se prend de querelle avec l'un de ses camarades qu'il blesse d'un coup de coutelas. Arrêté, on le condamne pour un mois à la geôle. Il a presque fini son temps lorsqu'on le conduit en ville pour quelques corvées à remplir. Il apprend qu'il y a une fête au Prêcheur. Il s'échappe, mais le lendemain vient se constituer prisonnier. Il écope de huit jours de cachot supplémentaire. C'est alors que l'éruption du 8 mai s'abat sur Saint-Pierre. “Il était 8h, raconte Louis Cyparis. On n'était pas encore venus m'apporter la ration du jour quand tout à coup un bruit formidable se fit entendre. Tout le monde criait au secours, je brûle, je meurs. Au bout de cinq minutes personne ne criait plus, excepté moi, lorsqu'une fumée se précipita avec violence par la petite fenêtre de ma porte. Cette fumée brûlait tellement que pendant un quart d'heure, je sautais à droite, à gauche, en l'air, tout partout pour l'éviter. Après un quart d'heure, c'était un silence affreux. J'écoutais, criant de venir me sauver. Personne ne répondait. Alors tout Saint-Pierre doit être écrasé sous le tremblement de terre, dans du feu“.
    Le malheureux va passer quatre jours et trois nuits dans son cachot, sans manger et n'ayant pour boire que l'eau de pluie qui suinte à travers le grillage. Le dimanche 11 mai dans l'après-midi, trois hommes de Morne Rouge passent dans ces parages. Ils entendent les plaintes de Cyparis. Ils arrivent à le délivrer. Le prisonnier porte des brûlures sur tout le corps. Ses habits ne présentent pas de traces de combustion.

    ”On a prétendu que Cyparis n'était qu'un pillard brûlé postérieurement au 8 mai en fouillant les maisons incendiées, rapporte Alfred Lacroix. “M. Lacourné, président de la cour d'appel de Martinique, m'a donné l'assurance que Cyparis était bien réellement en prison le 7 mai. D'autre part, la prison se trouvait dans le quartier du centre, tout près et au nord du théâtre et adossé au morne Abel. Elle a été détruite le 8 mai, ma

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    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Y'a eu comme qui dirait un "décalage". Désolée !
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    Rapinois
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Sur l'air de "Marquise (NC)
    Poète, si mon poème
    Ne vous semble pas heureux
    Comme une femme je l'aime
    Il est un plaisir des yeux.

    Devant ces rimes écloses
    Je n'accepte votre affront
    Occupez-vous de vos roses
    C'est le temps des floraisons!
    43
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Hormis le fait qu'il va falloir soigner vos chevilles, Monsieur le Rapinois, si vous voulez faire partie de l'équipage du Pythagore, sans quoi on va vous couler au plomb (il manque un peu de leste dans la quille), je trouve ces vers à sept pieds ma foi fort joliment écrits, surtout si on les déclame sur l'air de la "Marquise".
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    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    C'est vrai que chez Rapinois, le non-sens côtoie le super égo, mais je pense tout de même mes amis qu'il ne faudrait pas trop l'accabler. Parce qu'au final, ce personnage est plutôt sympathique et même, s'il consent à faire la vaisselle tous les jours à notre place sur le Pythagore et à améliorer sa poésie, nous pourrions l'embarquer pour une prochaine traversée. Mais ce sera après concertation de tout l'équipage, bien entendu. En tout cas un grand Merci à Yasmina, Fabrice, Phil et Sophie de prendre ma défense. Et surtout, malgré les embûches et les mauvaises rencontres, je suis heureuse de voir que l'équipage est toujours de bonne humeur et aime à rire. Oui, mes amis, rions, rions... pendant qu'il en est encore temps. Demain est loin et sera peut-être tout autre... Mais revenons en Martinique (découverte par Christophe Colomb) si vous le voulez bien !

    La population de la Martinique qui compte un peu plus de 400 000 âmes, avec 353 hab/km2 environ est relativement jeune et dynamique, avec 26% environ de moins de 20 ans, 54% environ de personnes âgées de 20 à 59 ans et 20% environ de plus de 60 ans. L'espérance de vie est élevée, ainsi que le nombre de centenaires, beaucoup plus élevé que la moyenne nationale.
    Les villes principales sont Fort-de-France, Le Lamentin et Schoelcher. Ces trois communes forment le principal pôle de peuplement et d'activité de l'île. Les communes de Trinité, du Marin et du François constituent les principaux pôles locaux.
    Il faut savoir que le peuplement de la Martinique est relativement récent. Son histoire est largement marquée par celles de la colonisation de l'Amérique, l'esclavage, les guerres d'influence entre les anciens empires coloniaux européeens, l'évolution des activités agricoles, l'éruption de la Montagne Pelée de 1902 et les calamités climatiques (cyclones), ainsi que des revendications indépendantistes modernes.
    80% de la population est majoritairement composée de noirs et métis (nègres, câpres, mulâtres, chabins, bata-syriens...), de 15% d'Afro-Indiens nommés "coolies" et "chapés-coolies" et de 5% d'Européens appelés "Zorey" ou "Békés". Il y a d'autres populations venues du continent asiatique, notamment de la région tamoule en Inde et de la Chine vers la fin du 19e, et du Moyen-Orient (Syrie, Liban) au 20e siècle. La Martinique connaît un fort métissage, donnant une population de type "créole". Il y a également au moins 5000 personnes de 115 pays différents présentes dans cette île.
    Voilà pour l'heure. Plus tard, je vous raconterai les meilleurs moments pour passer un bon séjour dans "l'île aux fleurs", les gens, la faune et la flore. A bientôt, donc.
    45
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29

    Phil, tu es un petit plaisantin ; mais j’aime bien ton humour. Merci donc de m’avoir fait rire. Pour répondre à ta question, Josiane, je te dirais qu’en principe, le « ti punch » se boit entre amis dès qu’il est prêt. Mais tu peux aussi le conserver le temps que tu veux au congélateur. N’aie crainte, la bouteille n’explosera pas, grâce à l’alcool contenu dans le cocktail. Mais tu sais ça n’est-ce pas ? Les Martiniquais, en général le préfèrent  avec des glaçons, alors que les Guadeloupéens le consomment sans.  Certains Antillais le boivent au petit matin, dès le lever et appellent ça le « décollage ».Laurent, je veux bien montrer ma photo de classe à tout l’équipage pour qu’il en profite, surtout si ça le fait sourire un peu, mais je ne sais comment m’y prendre. Jean a un peu exagéré la petite pièce montée, pas si montée que ça, que j’ai au-dessus de la tête. Mais il est vrai que c’est marrant. Et j’aime beaucoup cette photo d’une classe qui comportait, tiens-toi bien, 48 élèves + la maîtresse. Jean, je suis bien d’accord avec toi, le premier alexandrin du petit quatrain de Rapinois est le plus joli. J’ai été un peu méchante en disant que c’était un non-sens, mais c’était parce que j’avais encore une petite dent contre lui. Non, non, c’était simplement un oxymore. Je pense que cette figure de style  est autorisée en poésie.  Mais l’heure tourne et nous devons retourner en Martinique. Je suis à vous dans un instant.

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    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29

    La famille martiniquaise se caractérise par une proportion non négligeable de foyers monoparentaux. 18% . On les appelle des familles matrifocales. Dans les chansons, les traditions, les proverbes, il est fait beaucoup mention de la mère, femme « poto mitan », poutre maîtresse dans le foyer. Pour la petite histoire, au 17e siècle, Madame Scarron, devenue Madame de Maintenon  lorsqu’elle fut veuve de son mari l’écrivain Paul Scarron, passa son enfance en Martinique, et fut surnommée « la belle indienne ».

    La langue officielle de l’île est le français, puisque la Martinique est un département et une région d’Outre-Mer. Par contre, la population utilise aussi couramment le créole martiniquais qui ne connaît pas un déclin de sa pratique, comme peuvent le connaître bien d’autres langues régionales en Métropole. Il faut dire que la langue créole n’est pas un simple code de communication. C’est aussi l’expression de tout un peuple et le véhicule privilégié d’une culture, voire d’un état d’esprit. Le créole est facilement parlé dans la rue, en famille, entre amis, à la radio, dans les églises. Il s’agit véritablement d’une deuxième langue.

    Côté littérature, on retrouve de grands écrivains comme Aimé Césaire, père du concept de négritude et personnalité très influente de l’île jusqu’en avril 2008 et disparu dans sa 95ème année.

    Côté musique, on retrouve la biguine, la mazurka créole ou « mazouk », la valse créole, le kompa, le quadrille, le Bèlè et le zouk.

    Côté alcool, on trouve le rhum agricole le meilleur du monde et côté culinaire, la variété des plats est infinie et un vrai régal.

    Mais j’ai encore mille choses à vous dire, surtout à ceux qui veulent y passer leurs prochaines vacances. Et bien sûr, si ça ne vous intéresse pas, vous pouvez passer à autre chose. Je ne vous en voudrais pas si… Aussi, je reviendrai un peu plus tard dans la soirée.

    47
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Allez ! me revoici. J'ai eu quelques problèmes de connexion... C'est encore Orange qui déconne. J'ai dû changer d'écriture..
    Voilà, nous avons passé environ 3 mois 1/2 en Martinique. C'est peu pour juger d'un pays me direz-vous et comme vous avez raison. Ce que j'en pense avec le recul :
    1) Si vous voulez y passer seulement des vacances : c'est le pied, c'est le seul endroit aux Antilles où on accueille le touriste aussi bien. On bichonne surtout les gens de la mer. La ville "Le Marin" est bordée par le port du "Marin", c'est le plus grand plan d'eau qui accueille un nombre incroyable de bateaux. Moderne, bien organisé, tout pour être heureux à bord de son voilier. En ville, les commerçants sont super sympas, à la Poste, ils sont plus que sympas avec le touriste de passage. On peut louer une voiture pour visiter l'île qui est si belle. Chaque buisson, chaque petit recoin est entretenu, c'est propre, c'est beau. Sauf Fort-de-France, c'est une belle ville mais c'est grand, beaucoup de voitures et il y a des papelards par terre et partout. Dans le square en face de la grande avenue on a coupé la tête à la statue de "Joséphine" et on l'a remplacée par un balai en paille de coco. Il me semble que beaucoup ne l'aimaient pas.... Le marché est beau et regorge de fruits, de fleurs et d'épices. Le meilleur moment pour passer des vacances se situe en décembre surtout, pendant les vacances de Noël car l'île est toute fleurie et l'alizé est une vraie caresse. 25° ça suffit et toujours du soleil. Allez, réservez vos prochaines vacances en Martinique et passez le réveillon au balcon !
    J'envoie déjà ça et je reviens aussitôt... Orange me fait des misères aujourd'hui...
    48
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    2) Si vous voulez y travailler, c'est mission impossible sauf si vous travaillez dans le tourisme ou dans les champs de bananes ou de canne à sucre. Beaucoup de chômage, beaucoup d'RMISTES dans la population ... et si par bonheur vous arrivez à vous faire embaucher, gare à vous si vous êtes une femme métropolitaine. Les Martiniquaises vont vous en faire baver. Elles nous haient. La raison en est simple, leurs maris sont assez volages et aiment bien les petites femmes "blanches". Par contre, cette île, c'est le paradis pour la Métropolitaine seule, sans mari et sans enfant(s)... les hommes seront à ses pieds. Le rêve du Martiniquais : être "Blanc" de couleur. Beaucoup d'hommes et de femmes surtout se font dépigmenter la peau pour devenir blancs. Du reste, le Martiniquais ne s'entend pas avec le Guadeloupéen et encore moins avec le Haïtien. Pas du tout les mêmes gens. Le Martiniquais est évolué, s'il parle le créole toute la journée et en toute occasion, il manie en revanche fort bien l'orthographe et la conjugaison française. Les jeunes gens sont toujours bien mis, pas de laisser-aller vestimentaire. Le Martiniquais aime à "paraître". Il aura un 4x4 flambant neuf (ou une petite voiture neuve, oui, il y a beaucoup de petites voitures, vu que l'île est petite), mais il habitera une petite maison sans prétention dans laquelle s'entassera toute sa famille, (sa femme, ses enfants et les grands-parents). Ici, on vit en famille et les gosses sont à tout le monde, ils jouent tous ensemble et on élève aussi bien les gosses du voisin que les siens.... c'est comme ça. Les Antillais aiment à s'entourer, ils aiment le bruit, la musique, la dense et il leur faut toujours un bain sonore... C'est leur oxygène...
    J'envoie encore ce message... et  je reviens...
    49
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Je disais donc que les Martiniquais aimaient beaucoup "la danse" et pas "la dense", hein ! On aura compris... Mais ce que vous avez compris surtout, c'est que les Martiniquais font de gros efforts avec les touristes vu que ce sont eux qui les font vivre.
    3) Si vous êtes envoyé en mission en Martinique pour votre boulot, vous, le Métropolitain, vous allez y résider entre 3 mois ou 3 ans, par exemple, selon votre fonction, eh bien, il va falloir vous y faire. Ce ne sera pas de la tarte au début, vous devrez faire face à des jalousies, pas mal de racisme de leur part, bref, il va falloir vous adapter et pas à vous prendre pour le roi du pétrole. Ici, vous n'êtes pas chez vous. Mais vous verrez, au bout d'un an, ça commencera à aller bien pour vous et quand il vous faudra retourner en Métropole, vous pleurerez pour rester.
    4) Vous venez en Martinique pour vous y installer et y vivre D E F I N I T I V E M E N T
    en principe, c'est parce que vous avez beaucoup de "blé" et que vous voulez en profiter. Vous aurez une belle maison avec piscine, un 4/4 dernier cri, et un super boulot. C'est ça, vous avez demandé votre mutation et on vous l'a accordée. Ou alors, vous venez y vivre 6 mois de l'année. C'est votre résidence secondaire et vous êtes retraité. Eh Bien ! vous avez intérêt à installer des miradors et faire construire des murs et des grilles autour de chez vous parce que.. Ah ! oui, un chien de garde, il vous faudra un chien de garde aussi, bien méchant (encore plus que vous) et vous serez au paradis. Non, je rigole, si vous êtes sympa avec la population locale et si vous ne roulez pas des mécaniques, vous serez accepté, mais si vous venez en terrain conquis, alors, gare à vos michhhhhhhhhhh.
    CQFD. Mieux vaut venir en simple touriste et vous garderez un souvenir impérissable d'un des plus beaux coins de la Caraïbe. 
    Et aussi, si vous rencontrez un groupe important de gens tout vêtus de blanc comme pour un mariage et qui marchent lentement dans la rue en chantant de beaux chants tristes, ne vous mettez pas à klaxonner si vous êtes en voiture ou à crier Vive la Mariée... parce que c'est d'un enterrement qu'il s'agit : vous n'aviez pas vu le corbillard devant avec les amplis...
    Sur ce, bonne nuit. Si vous avez des questions, surtout, vous gênez pas ! y'a qu'à demander. Mais surtout, surtout, n'écoutez pas tout ce que racontent les médias, parce qu'en Martinique, il n'y a bien que les Indépendantistes qui foutent le bazar dans cette île (3% environ de la population et là où il y a le super beau mouillage où Fleur et Gilberte se sont rencontrées)... car c'est assez rare les grèves et les manifs en Martinique. Par contre en Guadeloupe, l'île en forme de Papillon, on dit d'elle "c'est pas un pays, c'est une grève !)... grève de la banane, grève de la canne, grève du personnel portuaire, grève des taxis, grève de ci.... infernal !
    Ciao ! Ciao ! Faites de beaux rêves...un cocotier, deux cocotiers, trois... ça vous changera des moutons...
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    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Ah ! Ah ! "Bienvenue chez les Créoles".. Phil, tu es incorrigible ! Mais c'est une bonne idée quand même, parce que je te jure qu'il y a à raconter sur les Antillais... Vraiment rien de comparable avec les Métropolitains. Ah ! Je vous jure, ce ne sont pas des bilieux. Coolcool Raoul ! Mais bon, malgré tout ça, les Martiniquais sont, en général, des gens sérieux dans leur travail. Rien à voir avec les Guadeloupéens, hein ? (je vais finir par me faire tuer pour de bon, moi, mais c'est dit parce que la grande île de la Guadeloupe (le Papillon), bien qu'elle soit très belle, n'est pas touristique du tout. Et les gens de la mer ne s'y arrêtent plus du tout, tant ils sont mal reçus.... Et pour ce qui est du touriste, il n'est pas accueilli comme en Martinique.. à coup de fusil, ça oui, surtout s'il est Métropolitain. Par contre, l'Américain en bateau est super bichonné, surtout si son voilier (ou autre) fait plus de 25m. Bon, assez dit du mal de la Guadeloupe pour aujourd'hui (je commence bien la journée, moi !). Et pour terminer, je vais vous parler d'un endroit qu'il ne faut surtout pas manquer d'aller voir si vous passez en Martinique : la ville de Saint-Pierre, restée telle quelle, jamais reconstruite, après l'éruption du volcan. Par contre, cette ville fantôme est à nouveau peuplée car les gens qui avaient échappé à ce désastre parce qu' ils se trouvaient ailleurs ce jour-là, sont revenus habiter là, ont reconstruit une petite maison. Leurs descendances y vivent pour la plupart et sont philosophes bien que sachant que cette catastrophe un jour où l'autre recommencera...
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