• Histoires d'eau (16)


    Pour se repérer en mer on peut s’en remettre aux astres ou s’accorder avec les méridiens et parallèles ; une fois débarqué, il arrive que l’on se perde dans les innombrables lignes de démarcation qui organisent la vie terrestre. Le capitaine Alvarez en sait quelque chose…

    Welcome to Saint-Kitts and Nevis


    On sent, ici, comme une hospitalité authentique rayonner dans les panneaux de Bienvenue " Welcome " qui jalonnent les rues, et qui vous prend dès votre arrivée. Le charme désuet et la tranquillité de ce petit état insulaire volcanique, vous ramènent à une époque où les choses étaient plus simples, lorsque la vie était plus paisible, lorsque le stress était juste un mot.

       

    Saint-Kitts. Pendant que le Capitaine du Pythagore, aidé de la moussaillonne, était en train de se farcir, en deux endroits différents et en quatorze exemplaires, des formalités d’entrée dignes du parcours du combattant, et qui nous permettraient de stationner dans les deux îles, je contournais quelques bâtiments de style Georgien, puis je dépassais " Victoria Square " et la Grande Horloge Verte.

    Dès mon arrivée au bureau de Poste de style colonial très British de Basseterre, j’ai filé directement au guichet " Poste Restante ". Une vraie chance, puisqu’à cette heure de la journée, il n’y avait absolument personne qui attendait.  A mon approche, l’employée a baissé la tête. J’ai dit " Good morning " en souriant comme à mon habitude, et tout en lui glissant mon identité sous les yeux. Mais elle n’a pas répondu à mon salut. Pire, cette malpolie nous a carrément ignorés, mon passeport et moi puis, dans une lenteur mal assurée, en raison de son envergure, elle s’est extirpée péniblement de son siège, m’a tourné le dos en haussant les épaules, et, dédaigneuse, s’en est allée fureter dans l’arrière-salle. Qu’est-ce que je m’étais donc imaginée ? Qu’on allait me mettre le tapis rouge, qu’on allait m’accueillir à bras ouverts ? J’ai fait ni une ni deux, j’ai ramassé mes papiers et je me suis postée devant le guichet d’à-côté. J’ai appliqué le même scénario que précédemment, en saluant bien poliment la guichetière, sauf que cette fois, je n’ai pas souri, vu que j’étais tout à coup pénétrée par un froid de glace. Mais celle-ci avait l’air tout aussi mal disposée à mon égard que sa voisine, sauf qu’elle a pris quand même la peine de me regarder pour me lancer un regard de Carabosse, à tel point que je m’attendais à être transformée en criquet ou en bouvreuil. Puis, sans crier gare, elle m’a aboyé dessus :

    - Zekiou !

    J’ai d’abord eu un mouvement de stupeur qui m’a fait reculer de deux bons pas, car j’ai bien senti que dans ce mot prononcé dans une espèce d’anglais créole et que je n’arrivais pas à décrypter, il transpirait quelque chose de laid.

    J’ai coulé furtivement un œil derrière moi, cherchant du secours, mais l’endroit était désert comme à mon arrivée. Il n’y avait que des gens de la Poste qui m’épiaient, tapis derrière le double vitrage de leur cage de verre. Alors, j’ai attendu qu’elle se calme un peu et je suis restée plantée devant elle, crevant de trouille. Et c’est là qu’elle a remis ça :

    - Zekiou !

    Cette femme était comme une urticaire. Je n’avais devant moi qu’un bloc de malaise… une bouche qui beuglait toujours la même chose : Zekiou !

    Les secondes s’écoulaient, sans scrupules, et je me sentais virer à l’hystérie qui commençait à s’infiltrer en moi. Que pouvait-on me reprocher ? J’avais un passeport en règle. Sans compter que les deux cerbères n’y avaient pas même jeté un œil. C’est alors qu’une certitude d’une simplicité aveuglante s’est imposée à moi : " On " nous en voulait, à Nous, les Français, " On " ne pouvait pas nous saquer, c’était l’évidence même, n’était qu’à voir la manière dont " On " nous recevait dans les îles anglaises. " On " englobait l’Administration Maritime en même temps que l’Administration Terrestre bien évidemment…

    J’étais plongée dans mes sombres interrogations, quand j’ai entendu une voix humaine. Carole, ma Carole venait de faire son apparition :

    - Alors Maman, qu’est-ce que tu fais ? Tu n’es pas encore servie ? C’est bien long !

    - Viens… viens vite, tu sais ce que ça veut dire… toi, " Zekiou " !… On n’arrête pas de me dire ça depuis tout à l’heure. Je te jure, ça me rend dingue ! lui ai-je chuchoté au bord de l’apoplexie.

    - Attends un peu, laisse-moi faire, tu vas voir, je vais leur parler, moi ! a-t-elle fait en se dirigeant d’un pas décidé et le visage flambant, devant un guichet que je n’avais pas encore inauguré. Un homme, pour changer un peu :

    - ZekiouZekiouZekiou ! La violence de ses propos avait altéré les traits de sa figure qui, dans sa haineuse litanie, rayonnait d’une détermination guerrière. Enfin, il s’est mis à nous regarder toutes les deux avec l’air satisfait de quelqu’un qui venait d’asséner une vérité d’évidence, en même temps qu’un éclat de rire imbécile provenant d’un guichet du fond accueillait cette sentence. Ce n’était pas possible… C’était un vrai complot… On ne nous aimait vraiment pas.

    Désarçonnée par l’invective, la moussaillonne, à cet instant précis, parut se concentrer, interrogea sa mémoire, puis, soudain, un éclair la traversa, et elle s’ébroua joyeusement en me tirant par la manche….

    Et c’est ainsi, qu’à petits pas muets, elle m’entraîna entre les poteaux à cordons couleur or qui balisaient l’endroit de la file d’attente, où il n’y avait pas âme qui vive, et devant lequel un petit écriteau indiquait : " The Queue ". Par prudence, nous stoppâmes net notre progression, derrière la ligne jaune tracée au sol.

    Alors une voix de stentor troua le silence :

    - Next !

     

    En nous retrouvant à l’air libre, notre courrier à la main, la tête nous a tournées comme si nous avions trop bu. Devant nos yeux dégoûtés, clignotaient sur une pancarte, plantée comme un reproche, ces trois petits mots de Bienvenue aux îles de Saint-Kitts et Nevis :

    - By my guest !

     

    *St Kitts et Nevis : îles anglaises des petites Antilles dans les Caraïbes. La plus grande : St Kitts a pour capitale : Basseterre. Nevis, la plus petite a pour capitale : Charlestown.

    *Style georgien : style d’architecture et de décoration intérieure néoclassique en vogue au Royaume-Uni entre 1715 et 1820, sous les règnes des rois George, et plus tardivement aux États-Unis.

    *The queue : la queue (file d’attente).

    *Next ! Au suivant !

    *Be my guest ! : Soyez mon invité !

     

     

  • Commentaires

    1
    Dimanche 17 Mai 2009 à 22:27
    In Saint-Witts, do as the Saint-Wittsians do.
    Run execute...
    2
    Lundi 18 Mai 2009 à 03:01
    J'ai eu très peur en voyant l'illustration ; j'ai bien cru que le Pythagore avait été envoyé par le fond et captain Alvarès avec.
    Hilarante cette histoire. On se moque de nos fonctionnaires mais là c'est le cocotier. Faire respecter la queue quand il n'y a qu'un client, faut le faire !
    Bravo Suzanne pour cette belle narration qui captive jusqu'au bout.
    3
    ANNA
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Toujours se méfier des apparences. Et puis bien réviser son anglais avant d'aller chercher son courrier au Post office.
    4
    ysiad
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Il faut se méfier des panneaux de bienvenue, avec leur welcome et autres formules d'accueil. Il peuvent aussi être criblés de balles, comme en Corse, ou dans Lucky Luke.
    5
    Catherine
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Une logique implacable.
    6
    Max
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    C'est pas encore là que j'irais passer mes vacances mais je vois mal Captain Suzanne crevant de trouille devant quelqu'un. Drôle d'histoire.
    7
    Yasmina
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Certes, Suzanne, cet accueil jette un froid quand on est en droit d'attendre un sourire des employés d'administration dans un pays étranger. Mais l'on voit fréquemment en France des touristes étrangers rencontrant les mêmes désagréments. Le problème a d'ailleurs été soulevé à ce sujet.
    8
    Josiane
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Merci, Suzanne de nous emmener à Saint Kitts.Nous allons te suivre avec plaisir pour découvrir ce petit coin de paradis où l'on est accueilli par des dragons...
    9
    Phil
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Je suis surpris de te savoir paralysé par la peur en présentant tes papiers. Où est la Suzanne téméraire faisant force moulinets sur le bateau pour se débarasser des vendeurs de drogue.
    On ne connaît jamais ses réactions à un moment donné.
    10
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29

    Je remercie ANNA , Ysiad, Catherine, Max, Yasmina, Josiane, Phil et Magali pour leurs commentaires. Ecoute, ANNA, l'anglais-créole n'a pas la même prononciation que l'anglais des Britishs. Déjà que sous la torture, j'ai du mal avec cette langue. Mais quand même, on arrivait à se débrouiller à force, la moussaillonne surtout. C'est pas aussi sympa que l'espagnol ou l'italien, tu sais. Mais surtout, le coup de "the queue" balisée par un cordon, qui a été instaurée plus tard, beaucoup plus tard en France, c'était la première fois qu'on me faisait ce cinéma. Oui, j'avais déjà vu ce système de file d'attente à la Poste de Gibraltar, sauf que "la queue" était pleine de monde. Mais là, franchement, il n'y avait pas âme qui vive... Nan mais, je te jure "Je les hais ! Je les hais ! Je les hais !....Et toi, Magali, je n'ai pas tout compris ce que tu as voulu dire. "Fais comme on te dit" ou un truc comme ça, non ?
    Demain, je vous parlerai un peu de ces deux îles si accueillantes....

    11
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Ah ! J'oubliais, merci au photographe, l'image me plaît bien. Mais quel fourbi il y a sous l'eau.... il va encore y avoir des bouts qui vont se prendre dans l'hélice. Et qui c'est qui va devoir encore plonger, hein ? La moussaillonne.
    12
    M agali
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Tout à fait, Suzanne!
    C'était un pastiche du proverbe anglais "In Rome, do as the Romans do" = "adopte les coutmues du pays."

    Je me rappelle des sketches semblables en Angleterre il y a dix ou quinze ans, avant que l'habitude soit prise en France de la bande jaune défense de doubler scotchée par terre.
    Et dans le même ordre d'idée, j'ai toujours trouvé du plus haut comique de slalomer entre les piquets d'un étonnant parcours du combattant dans une gare ou une poste vide (quoique de nos jours, pour que la Poste soit vide, il faille vraiment avoir dormi dans son duvet devant la porte et être le premier à y entrer)
    13
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Et c'est quoi des coutmues du pays ? Déjà qu'un zekiou c'était dur à trouver mais des coutmues alors là...
    14
    Zelma
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Les Indiens sont bien beaux mais tu avais dit que tu parlerais de St Kitts.
    15
    ysiad
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29

    Lastrega a de la chance d'entendre de la flûte de Pan, moi qui vois toute la journée des gros enfoirés sans plume qui jouent du pipeau au Grand Manitou...

    16
    Catherine
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Je prévoyais de partir en vacances, mais en lisant tes textes, j'ai pensé qu'avec l'ombre menaçante de la recession, je pouvais me contenter uniquement de cette lecture. Une chose est sûre avec toi, c'est que le soleil est toujours au rendez-vous.
    Que demander de plus! Merci Capitaine Alvarez!
    17
    Sami
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Ah!Ah!Ah!Capitaine Suzanne sait nous faire rire et faire durer le suspense J'adore! Encore bravo pour ta belle histoire! I'm funny!!
    18
    Interrogation?
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Dis moi Ysiad de quoi tu parles.
    1°:Qui sont les gros enfoirés?
    2°:Qui est le grand Manitou?
    3°:Quel métier fais-tu?
    19
    ysiad
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29

    La photo me fait penser à un tableau de Kandinsky.

    20
    Jérôme
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Il en est ainsi dans toutes les entreprises, Ysiad. Dans la mienne, des "petits" irrités
    de voir le chef de service mettre à son compte toutes les découvertes concernant le fruit de leur travail se sont adressés au patron qui n'était au courant de rien. Le chef de service a été muté.C'est une petite satisfaction!
    Bravo, Suzanne pour ce nouveau récit. On ne s'ennuie pas avec toi. Toujours une aventure nouvelle. On attend de faire connaissance avec cette île. 
    21
    Tom
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Y sont fous ces Rosbifs
    22
    jack
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    La trouille Suzanne ? J'aurais bien voulu voir ça. Mais quel récit palpitant.
    23
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Mais non voyons, JeanJean, je suis toujours là. Les sorcières ça ne disparaît pas comme ça. Et merci pour tes petits compliments qui me font bien plaisir. Vous voyez bien que c'est sensible les sorcières, la preuve, c'est que "je crevais de trouille". Parfaitement, Max et Phil, j'avais vraiment les foies. Ces cerbères me faisaient encore plus peur que les requins-marteaux. Et excuse-moi, Magali, pour les bêtises que je t'ai dites cette nuit à propos "des coutumes du pays". Je sais ce que ça veut dire, tu parles, mais dès que la nuit tombe, je délire complètement (remarquez bien, dans la journée, je ne suis pas mal non plus à ce qu'il paraît). Surtout qu'hier, sur la Promenade des Anglais (encore eux, décidément, je suis pourchassée), j'ai vu des Indiens (du Pérou), des vrais de vrais avec des plumes. Ils jouaient de la quena (flûte indienne des Hauts-Plateaux andins pour ceux qui ne savent pas, mais tout le monde sait ça, alors...) et aussi de la flûte aux 33 tuyaux ou flûte de Pan. C'était beau à entendre. Ils étaient six ou sept. Et le Grand Chef qui poussait des hululements, c'était beau. Je sortais juste des "Ponchettes" et du "Musée de la Marine", juste en face. J'ai vu une expo de Luca Pignatelli (vous ne connaissez pas, moi non plus avant hier après-midi) qui s'étale sur trois musées à Nice en ce moment. Un truc incroyable, figurez-vous que sur d'immenses bâches de wagons de 400 x 300 cm sont représentés à partir de la technique du report photographique, des trains, des avions, des bateaux, des architectures, des figures antiques. Grandiose ! "Il treno" qui représente un train est, à mon avis (et celui des visiteurs) la plus belle toile. Si le photographe de Calipso voyait ça... Mamamia...
    24
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Oulà ! C'est vrai, tu as raison Zelma. Non, non, je n'étais pas partie avec le grand chef indien "PlumdePan", quoique... l'affaire n'aurait pas été pour me déplaire... des plumes comme je ne te dis pas. J'en suis encore toute tourneboulée. Mais pouf ! Plouf ! revenons plutôt à St Kitts et Nevis :
    Saint-Kitts-et-Nevis est un Etat des Petites Antilles. Il est situé au nord-ouest de la Guadeloupe. Membre du Commonwealth (hélas ! trois fois..), Saint-Kitts-et-Nevis est un Etat fédéral constiué de deux Etats : l'île de Saint-Kitts, d'une part, et celle de Nevis, d'autre part. On estime le nombre d'habitants à 52 000 environ pour 269 km2. Ici, l'on trouve des Kittitiens et des Néviciens, ici l'on parle l'Anglais (enfin si on peut dire) uniquement, et l'on paie ses achats en dollar des Caraïbes orientales (qui n'a rien à voir avec le dollar $, c'est moi qui vous le dis). C'est une monarchie constitutionnelle à régime parlementaire (pour ceux que ça intéresse). Et le chef de cet Etat est une reine : Elisabeth II, représentée par Cuthbert Montraville Sebastian. Le chef du gouvernement est : Denzil Llewellyn Douglas (Premier Ministre).
    Montagneuses et boisées, les deux îles volcaniques de Saint-Kitts (176 km2)  et de Nevis (93 km2) jouissent d'un climat tropical chaud et humide, mais sont exposées aux effets destructeurs des ouragans (comme à St Martin/St Marteen). La population actuelle (forte émigration) est majoritairement composée de descendants d'esclaves africains. 28% des habitants sont âgés de moins de 15 ans. Cette population jeune se retrouve surtout à Basseterre, c'est-à-dire sur l'île de Saint-Kitts, car l'île de Nevis "se désertifie" de plus en plus.
    L'économie de ces deux îles repose essentiellement sur l'agriculture, qui emploie 29% de la population active, le sucre étant la principale production destinée à l'exportation. L'industrie légère (assemblage de composants, textile) et le tourisme, enregistrent une forte croissance, notamment à Nevis.
    25
    patricia
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Moi je ne m'ennuie pas un seul instant et avec tous ces renseignemnts marins ça me donne des idées de croisières.
    26
    Josiane
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Je n'aurai jamais pensé qu'il y avait autant d'ancres.Il est sûr qu'il faut savoir connaître les appellations de chaque chose pour tenter pareille aventure, afin d'éviter les mauvaises manoeuvres.
    Quand vous êtes partis pour votre première traversée, lequel de vous deux avait connaissance de la manoeuvre d'un bateau. C'est beau de partir avec des idées d'évasion,mais il faut assurer en cours de route.Ayant le titre de capinaine, est-ce toi? 
    27
    Phil
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Par contre, quand on rencontre des Belges dans la vie courante, des gens comme vous et moi, on ne peut que se louer de leur gentillesse. Je ne taris pas d'éloges sur les Belges que je retrouve chaque année en vacances au Cap d'Agde Certes on peut dire que les vacances en seraient la raison . Pas du tout! Il suffit d'aller aux remises de prix de concours en Belgique pour se rendre compte que cette réputation n'est pas usurpée et j'en passe...
    Je dis donc, Yvonne - Vive les Belges!
    28
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    T'es gentille Patricia. Mais pour ce qui est de partir en croisière, tu n'as pas besoin de connaître toutes les sortes d'ancres, tu sais, et
    29
    Phil
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Heureusement que notre capitaine Alvarez sait aussi manier"l'encre" pour nous relater ses aventures.
    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    30
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    J'avais oublié : il y a aussi "l'encre sympathique" des commentaires des mousses de la Calipso.
    31
    ysiad
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29

    Pour répondre aux interrogations d'interrogation, je commencerai par la dernière, on sait bien que tout le monde rêve de savoir où Ysiad exerce ses talents : à l’Agence Nationale pour la Sauvegarde de la Mouche, l’ANSM. Cette auguste maison renferme malheureusement nombre de gros enfoirés qui gobent les mouches au lieu de les analyser, pendant que les petites mains (dont je fais partie) les dissèquent et les passent au microscope pour savoir si l’espèce est réellement en danger. Ensuite de quoi, les gros enfoirés présentent au Grand Manitou, leur chef, le fruit du travail des petites abeilles comme s’il s’agissait du leur, travail que le Grand Manitou récompense en distribuant des bons points au gros enfoiré qui a réussi à tirer la plus grosse partie de la couverture à lui, la vie est belle au pays des insectes. <o:p></o:p>

    32
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Merci également à Zelma, Catherine, Sami, et Jérôme pour vos petits messages sympas. Jérôme, je te signale que j'ai déja commencé à parler de ces deux îles à 14h05 aujourd'hui. Mais voici d'autres renseignements les concernant.
    A St Kitts et Nevis, la population est très sympathique (excepté les gens des Administrations et notamment la Poste, ça, on sait). Les gens sont simples et ne roulent pas sur l'or. Quelques riches, bien sûr, comme sur toutes les îles. Mais la vie  est tranquille. Dans les magasins où nous sommes allés, nous avons été surpris de voir que sur les rayonnages, on ne proposait que très peu de denrées. C'est peut-être pour ça qu'ils ferment à 16 heures l'après-midi. Bref, nous n'avons pas eu l'occasion de dépenser beaucoup d'argent sur les dix/douze jours que nous avons passés, pas davantage. Sans compter que les mouillages sont "rouleurs". Dommage ! Les eaux du littoral sont claires, la faune et la flore sont luxuriantes et l'écosystème est bien préservé car ces îles ne sont pas envahies par les touristes. Nous avons rencontré des singes verts, un peu partout dans les collines ; et dans la mer, il y a pas mal de baleines (c'est dans cet endroit que nous en avons vu le plus). A Basseterre, la capitale de St Kitts, à côté des édifices de style victorien, on trouve une architecture traditionnelle française et des maisons antillaises. De belles constructions de style colonial à voir, beaucoup d'églises à St Kitts comme à Nevis, d'anciens moulins à vent et raffineries de sucre, l'ancien marché aux esclaves, les plantations de canne à sucre (à St Kitts). La forêt tropicale de St Kitts est exubérante et il y a de belles randonnées à faire. La suite demain. Faites-moi penser à vous raconter un truc rigolo qui s'est passé lors des formalités de sortie (eh ! oui, la paperasse, toujours la paperasse et les droits d'entrée et de sortie qu'il faut acquitter)... Sur ce, bonne nuit à tous et à demain !
    33
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Merci Jack! Mais bien sûr que ça m'arrive d'avoir la trouille. Si tu avais un serpent dangereux dans ta couchette ou un truc comme ça... tu crois qu'on se met à danser la Carmagnole ou quoi dans ces cas-là ?
    Une oeuvre de Kandinsky l'image ? C'est vrai que cet artiste est admirable. Je ne sais que dire. Je vois des ancres plates, des échelles de bain, des bouts, de la chaîne. D'ici que les bateaux qui sont un peu trop près les uns des autres s'emmêlent les ficelles... Remarquez, s'il n'y avait cette espèce de fond qui fait penser à la mer, on pourrait penser que cette photo a été prise sur un chantier de bateaux...
    A part ça, savez-vous qu'il existe plusieurs sortes d'ancres :
    L'ancre à crochets qui sert à agripper les algues ou le sable dur ; l'ancre charrue sert à s'enfoncer dans la vase ; l'ancre plate (la plus employée) utilise une surface plus importante dans les fonds et bien qu'elle manque de stabilité parfois, et d'autres diversités : l'ancre claw pour pénétrer facilement les fonds marins et utilisée surtout par les plate-formes de forage pétrolières ; le grappin pour aller dans les petits endroits inaccessibles avec les grosses ancres et utilisé surtout par les barques de pêche, les canots à moteurs ; l'ancre à jas, à champignon, à vis, à succion...
    Bon, si ça vous ennuyait, vous me le diriez, hein ?
    A bientôt, j'espère...
    34
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Bonjour à tous. Oui, je me souviens que j'avais un truc marrant (enfin, si on peut dire) à vous narrer. Voici donc l'affaire. Nous étions sur le point de quitter St Kitts et Nevis. Mais avant, il fallait faire les formalités de sortie. Donc, rendez-vous est pris dans un fort pour rencontrer les autorités maritimes : la forteresse de Brimstone Hill, surnommée également : "le Gibraltar des Antilles", en raison de sa situation stratégique, et classée au Patrimoine mondial de l'Humanité depuis 1999. L'endroit offre un superbe point de vue sur la côte, l'intérieur des terres et sur les cinq îles avoisinantes. Déjà, monter jusque là-haut, c'est quelque chose. Des centaines de marches. Il y a bien un funiculaire mais nous ne l'empruntons pas. Sportif le quatuor (dont le chat resté à bord pour garder le bateau) du Pythagore....
    Voilà, nous sommes presque arrivés (bonjour la suée, mais personne ne se plaint) sur l'arrière du bâtiment, percé d'une multitude de larges fenêtres ouvertes en grand. Normal, il fait si chaud, nous sommes sous les Tropiques. D'une des fenêtres, située au 3ème étage environ, quelqu'un apparaît, un homme qui nous fait de grands signes mais sans parler. Nous pensons qu'il nous souhaite la bienvenue, un employé des Affaires Maritimes, sans doute. C'est rare des trucs comme ça de la part de ces gens-là, mais il faut dire qu'à part la Poste, nous avons été bien reçus par "la Police" et ceux de "l'Immigration" pour les formalités d'Entrée. Et puis, les panneaux partout qui nous souhaitent la bienvenue. Donc, on se dit que ce doit être normal ici qu'on nous reçoive comme ça. On fait des signes aussi pour répondre au salut de l'homme. Et nous continuons notre chemin. Voilà, nous entrons dans une petite salle, la porte est ouverte en grand. Un type sympa nous accueille. Il nous propose même un café (jusqu'à présent, il n'y avait qu'au Venezuela qu'on nous avait proposé ce genre de douceurs (mais c'était pour mieux nous arnaquer après avec les droits d'entrée et de sortie). Bon, le type dans son bureau est tout seul et il a l'air tout content de parler à quelqu'un. C'est vrai qu'il doit s'ennuyer dans ce grand fort. On discute, on discute et voilà qu'il nous dit que le fort sert à la fois pour l'enregistrement des entrées et sorties de bateaux et en même temps de prison. On lui demande s'ils sont nombreux à être enfermés dans cette forteresse. Il nous répond : que quelques-uns à ce jour, mais seulement un par cellule. En fait, les cellules sont des pièces de la taille d'une chambre chacune et n'ont pas de barreaux aux fenêtres. Nous sourions entre nous et repartons. En redescendant du fort, nous nous retournons : toujours le même gars qui nous fait des signes. Peut-être réclamait-il une échelle... qui sait ? Il devait y en avoir pas mal qui devaient se faire la belle, c'est ce que nous avons pensé sur le coup. Renseignements pris après la descente du fort auprès de la population locale : Oui, effectivement, beaucoup d'évasions, mais ça n'a pas l'air de déranger plus que ça les autorités... Sans compter que la peine de mort est toujours d'actualité à St Kitts et Nevis et que la dernière exécution (par pendaison) date de 1998. Mais quand on voit de quelle façon on nous titille à la poste pour une histoire de "queue"... ça laisse rêveur. Oui, tu as raison Tom : "Ils sont fous ces Rosbifs !".
    35
    Yvonne+Oter
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    J'arrive un peu comme les carabiniers d'Offenbach : bien tard! Je rentre de quelques jours passés en Belgique et je peux vous assurer qu'il n'est pas besoin de chercher des pays exotiques pour subir des vexations administratives. Je m'explique.
    J'ai quitté la France par l'aéroport de Pau où toutes les formalités douanières ont été effectuées pour ma plus grande satisfaction par un personnel souriant et soucieux du bien-être des voyageurs.
    Au retour, départ de l'aéroport de Charleroi. Visages fermés, aussi rigolos qu'une porte de prison. Et j'te chicane sur la dimension d'un bagage; et j'te force à placer tes objets métalliques dans le bac prévu à cet effet comme j'te dis et pas comme tu as toujours fait; et j'te menace d'appeler la police si tu oses émettre la moindre protestation; et j'te force à enregistrer un bagage jugé non conforme (pourquoi?) pour le mettre en soute; et j'te colle un supplément de 20 euros + 20 euros de frais que j'daignerai pas t'expliquer : t'as qu'à payer et fermer ta g..., sinon j'appelle la police.
    Je suis belge, fière de l'être et de faire partie d'un peuple jugé accueillant. Mais hier, je me suis fait toute petite devant nos amis français qui partageaient notre aventure. J'ai éprouvé une honte proportionnelle aux vexations dont ces malotrus ont gratifié les voyageurs de notre vol.
    Captain' Suzanne, j'ai fait comme toi : je suis restée muette de rage.
    36
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:29
    Zut, mon commentaire s'est coupé. Oui, je disais aussi à Josiane que les quatre marins du Pythagore (le chat y compris) ont tous pris des cours de navigation avant de partir et ce, pendant plusieurs années, avant de franchir le pas. "Loisirs nautiques", "Bateaux" etc... étaient notre lecture de chevet. Pas le temps de batifoler avec des romans à l'eau de rose, donc. Je rappelle que "le Capitaine" au départ était le "Marc" de l'histoire, le Maître à bord après Dieu. Moi, je n'étais que "le Second", l'intendance et le cook. Carole notre fille était "la Moussaillonne", la boulangère (un pain comme je vous dis pas) et préposée au bidonnage de l'eau et de pas mal d'autres choses encore, et Iris, la chatte, celle qui était là pour donner son avis sur la qualité du poisson pêché à la traîne, qui attrapait les chauves-souris la nuit et les oiseaux (que nous arrivions à sauver in extremis parfois) et les poissons volants le jour. Les dernières années, c'est moi qui ai porté le titre de "Capitaine". Enfin, je ne peux pas vous raconter toute ma vie. Je me souviens des séances de "noeuds" que nous faisions, chacun notre tour. Les noeuds de "chaise" étaient ma hantise au début. Mais qu'est-ce qu'on a pu rigoler avec ça. Il a fallu aussi passer "le permis bateau" car au-delà d'un certain nombre de chevaux du moteur (car même les voiliers ont un moteur, ne serait-ce que pour entrer ou sortir d'un port, et nécessaire aussi quand il n'y a pas un pet de vent), le permis bateau est obligatoire, avec l'histoire de "l'homme à la mer" et tout le binz. Autrement, niet, pour les bateaux à voile. Obligatoire uniquement pour les bateaux à moteurs uniquement. Et puis aussi, il a fallu passer l'examen pour la radio du bord. Facile, puisqu'il faut connaître seulement l'alphabet (alpha...tango, whisky), et puis, savoir bricoler, bien sûr (comme pouvoir réparer une voile, faire une épissure, un taud, poncer, peindre, percer, visser, souder (à l'argon avec "un Tigre), enfin savoir faire presque tous les corps de métiers, et aussi pêcher, et aussi grimper dans le mât pour faire une réparation ou décoincer une "ficelle" ou une manille). Pour ce qui était de monter dans le mât, j'étais la grande spécialiste (avec ma Pépette, la chatte) car les deux autres lascars avaient le vertige. Faut dire qu'à 18 mètres en l'air, c'est pas toujours évident, surtout quand il y a du vent et que la mer est agitée. Mais moi, j'avais un truc... de sorcière et je n'avais pas le vertige... Bon, ça te va mes explications, ma Josiane, parce que si je commence à parler technique, va falloir m'arracher les piles. Sans compter que j'en vois déjà qui bâillent là dans le fond... déjà qu'avec le coup des ancres...
    Ma Vovonne, te voilà revenue de Belgique sur ton GALOPANT et, à peine arrivée tu te vautres sur ton divan vert sur Mot Compte Double... le vert Beurk!
    Et toi, Phil, je suis bien d'accord avec toi, les Belges sont des gens extrêmement sympathiques. Nous en avions rencontré aux Canaries, ils avaient un vieux gréement en bois d'une vingtaine de mètres.
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :