• Histoires d'eau (1)


    Si les errances ferroviaires de la série Transit n’en finissent plus de vous étonner (ou de vous lasser ?) elles ne seront dorénavant plus les seules : Suzanne Alvarez vous propose de découvrir une nouvelle série Histoires d’eau, errances maritimes qui vous transporteront bien plus loin encore …

    Pythagora

     

    Au début, ils n’avaient eu qu’une idée en tête : fuir la Capitale où ils étouffaient depuis trop longtemps.

    C’est ainsi qu’ils avaient atterri, un peu comme " cheveux sur la soupe " dans le quartier juif de Marseille pour tenir cette petite librairie. Et puis, quand, plus tard, le tabac et le loto s’ajoutèrent à leur commerce, une idée nouvelle commença à germer dans leur esprit. Une idée qui n’allait plus les quitter : partir en mer ! Prendre le large ! Tout plaquer !

    Bien sûr, pour concrétiser cela il fallait de l’argent, et même beaucoup d’argent. Alors, jonglant avec des sommes qu’ils n’avaient pas encore gagnées, ils commencèrent à faire des comptes où se mêlaient confusément recettes, dépenses, chiffre d’affaires et bénéfice.

    Et ce fut au terme de huit années d’un travail acharné et grâce à cette ténacité à vouloir partir un jour qu’ils quittèrent le petit port de l’Estaque un matin d’avril, à bord de leur beau 38 pieds* en acier, un JNF38.

    Immédiatement, le bonheur fut partout : il scintillait dans le bleu du ciel et dans les fentes jaunes du regard du chat vautré au pied du mât, il éclatait dans les rires de Carole, il frétillait dans les lignes de traîne, il tintait dans les glaçons des verres, ruisselait sous le halo de la lampe Coleman, s’infiltrait dans les coffres remplis à ras bord, rampait le long des coursives* et se mêlait au goût salé des lèvres desséchées.

    Trois semaines, déjà, qu’ils avaient quitté la France. Trois semaines sans anicroche. Ils avaient caboté* de port en port pour s’amariner. Le temps s’était arrêté. Ils étaient libres ! Absolument libres !

    Ils longeraient d’abord les côtes espagnoles. A partir de Gibraltar, ils tireraient droit sur le Maroc. Après, ce serait Madère où ils s’arrêteraient au moins un bon mois, et aussi les Canaries. Ensuite, les Iles du Cap-Vert. Puis la traversée de l’Atlantique et cap sur la Guyane. Après ça, on verrait bien.

    La nuit était tranquille et douce. La faible houle venait heurter la coque du cotre* dans un clapotis bas et régulier. Une brise languide venait du large, apportant un entêtant parfum de marée.

    - Alto !  hurla un porte-voix au moment où ils étaient sur le point d’accoster dans ce petit port de Tarragona.

    Ils se regardèrent tous les trois, incrédules, mais n’obtempérèrent pas.

    Carole et Anna se rapprochèrent l’une de l’autre et demeurèrent calées entre les winches, muettes et tremblantes de peur, condamnées à se taire, un projecteur de pont braqué sur elles. " Ils " les tenaient en joue, mitraillette au poing, à peine à un mètre d’elles, leur vedette adossée et maintenue fermement au voilier. Il y avait aussi cette grosse mitrailleuse posée sur cet énorme trépied au milieu d’eux et qui leur faisait face, prête à les pulvériser s’il le fallait. Et tout ce qui se déroulait devant elles leur semblait flou, hors d’atteinte, irréel. Combien étaient-ils ? Dix, douze peut-être ? Sans compter les trois en bas.

    Celui qui paraissait être le chef accula Marc, le skipper du Pythagore, contre la cloison, dans le coin de la banquette, après que ce dernier eut étalé tous les papiers du bateau sur la table du carré.

    - Où sont les drogues ? demanda-t-il dans un français impeccable, sur un ton doucereux qui laissait présager le pire.

    - Je… ne… comprends pas ! bredouilla Marc, apparemment abasourdi par une suspicion aussi injustifiée.

    L’autre sourit, mielleux et dubitatif tandis que ses deux acolytes fouillaient, retournaient les tiroirs, jetant rageusement à même le sol vêtements et objets divers. Souriant tels des forcenés, ils commençaient à démonter les vaigrages*.

    Les hommes qui étaient en face d’elles donnaient l’impression d’être surnaturels, sans épaisseur. Alors, il sembla à ces deux femmes qui vivaient depuis toujours une relation totalement fusionnelle, qu’elles ressentaient la même impression : elles eurent au même instant l’horrible certitude que, remontant simultanément le cours de leur existence, elles étaient en train de revivre leur enfance dans ce pays qu’elles venaient de quitter. Avec l’effroyable sentiment qu’arrivées au terme de leur vie, elles étaient déjà virtuellement mortes.

    On entendait la respiration de la mer.

    Carole n’osa pas détourner les yeux pour regarder sa mère… Cette dernière, sous le coup d’une impulsion ou dans un sursaut qu’elle n’avait pu contrôler, avait détendu son bras qu’un raidissement soudain rendait affreusement douloureux.

    Et cette réaction n’échappa pas à leurs geôliers. Les yeux de pierre roulèrent dans leurs orbites. Etait-ce le fruit de leur imagination ? Il sembla même à ces deux malheureuses qu’elles surprenaient un léger pivotement de leur corps. La jeune fille, pour montrer qu’elle était courageuse et qu’elle était capable de protéger sa mère coûte que coûte, resserra un peu plus son étreinte comme pour venir à son secours mais elle en profita surtout pour se blottir un peu plus contre elle.

    A présent, une seule chose comptait pour elles : se maintenir en vie. Car ces mécaniques désincarnées, figées comme des automates, les yeux rivés sur le viseur de leur arme, semblaient incapables de sentiments mais capables du pire. Le moindre faux mouvement, la moindre distraction, et ils opéreraient à coup sûr en tir groupé. Les réduisant à un souffle, un rien.

    C’est alors que, sans que l’on sût pourquoi, l’un de ceux qui se trouvaient sur le pont d’en face sembla être la proie d’un terrible doute. Sans quitter son arme, il sortit sa V.H.F portative de sa poche et parla longuement. Puis :

    - Detenga todo ! 

    Alors, les mitraillettes se posèrent, ceux d’en bas remontèrent. On défit les amarres, on remonta les pare battages*. Bref, on les planta là, les laissant impuissants, anéantis et défaits.

    Après le départ de ces hommes, ils se regardèrent en silence, consternés devant l’étendue de toute cette pagaille qui régnait dans les cabines. Alors, ils s’inquiétèrent de savoir quelle heure il pouvait bien être. Il était plus de minuit. Marc ouvrit un sachet de soupe lyophilisée parce qu’ils avaient parcouru beaucoup de miles* dans la journée sans prendre le temps de se restaurer, et qu’ils pensaient avoir faim. Puis ils se mirent à manger en silence. Ensuite, ils rangèrent tout et se couchèrent sans avoir prononcé un seul mot.

    Le lendemain, très tôt, alors qu’ils dormaient encore, une vedette de la Guardia Civil vint les trouver. Les militaires frappèrent contre la coque, poliment, et présentèrent leurs excuses : ils avaient fait une grosse prise de drogue à bord du bateau Pythagora qu’ils pistaient depuis six mois au moins, et dont une voix anonyme leur avait signalé le passage au port de Tarragona, non loin de leur voilier.

    - Une méprise ! Une regrettable méprise ! dit le capitaine.

    - La oscuridad …Un omonimo…Pythagora/Pythagore

    - Comprende ? renchérit un autre.

    Non, ils ne comprenaient pas. Mais que pouvaient-ils faire ? Alors, sans plus tarder, ne voulant pas rester une minute de plus dans ce lieu qui, tout à coup, leur paraissait horrible, ils mirent le moteur en route, sans prendre le temps de hisser les voiles.

    Leur colère de la veille, en même temps que leur amertume et leur désabusement, leur dégoût des gens et des choses, s’était dissoute dans un profond apaisement. Et cette soudaine liberté leur apparaissait comme un rêve et la nuit qui s’achevait, comme un cauchemar.

    Alors chacun se laissa gagner par la contagion de l’allégresse. On se promit de fêter l’arrivée dans le prochain port, par une orgie de tapas dans le premier resto venu.

    Ils entonnèrent en la massacrant, une vieille chanson de matelots. On aurait pu croire que toute une existence de bonheur était contenue dans cet instant, tant ils se sentaient à nouveau heureux de vivre. Un vent léger s’était levé, doux comme une caresse de fille. On hissa la grand voile et le foc*.

    Ce fut juste après qu’une vague surgit d’un coup d’on ne sait où. Haute comme un immeuble. Elle vint heurter la coque avec une violence inouïe tandis qu’une autre submergeait le pont et les trempait de la tête aux pieds. Anna évita de justesse la bôme* qui allait l’assommer en changeant brutalement de direction. On venait d’empanner*.

    Ils se regardèrent tous les trois, chacun cherchant du secours dans les yeux des deux autres.

    S’acharnant à redresser la barre qui roulait entre ses mains, Marc cria ses ordres. Le foc était en train de se déchirer sous la fureur du vent qui venait de se lever. Il fallait vite affaler.

    Puis on verrouilla tous les capots.

    A l’intérieur le désordre était indescriptible. La radio surtout était inutilisable. Ils ne pourraient  même pas signaler leur position, donner des nouvelles du large. Ils étaient  seuls, complètement isolés.

    Maintenant, soudés les uns aux autres derrière les hublots battus par un grain qui n’en finissait pas, ils observaient, impuissants, ballottés, et le souffle suspendu, la tempête qui faisait rage. Attendre. Il n’y avait que ça à faire. Et cette réclusion forcée, en même temps que la répétition de leur malheur, réveillait en eux tout une foule de regrets, enflammant leur douleur aussi sûrement qu’une rage de dents !

    Pour Marc, le cauchemar recommençait, empoisonnait chaque goutte de son sang. Malgré tout, il lui fallait taire cette angoisse qui l’étreignait, ce mauvais pressentiment qui devait se lire dans ses yeux. Il fallait qu’il fît semblant d’être fort, au moins pour elles qui s’en étaient remises complètement à lui, à qui elles devraient leur survie. N’était-ce pas lui le capitaine, le seul maître à bord après Dieu ?

    Alors, comme pour conjurer sa peur, il se saisit du paquet de fruits secs et commença une lente mastication…

    Un grattement derrière eux les fit tous trois se retourner en même temps. De derrière le fouillis de la table à cartes, deux lucarnes jaunes apparurent. Le chat qui n’avait pas donné signe de vie depuis la veille vint d’un bond se lover contre eux. Marc savait par expérience que cette réapparition soudaine était le signe annonciateur d’une prochaine accalmie, tandis qu’il sentait monter en lui le baume de la délivrance.

    Suzanne Alvarez

     

    Petit glossaire de la marine à voile

    Tout lecteur n’est pas tenu de connaître parfaitement le vocabulaire utilisé par les marins lorsqu’ils communiquent entre eux. Aussi ai-je pensé que quelques explications s’imposaient… 

    *pied : mesure anglo-saxonne valant 12 pouces soit 30,48 cm. todo : Arrêtez tout !

    *cotre : petit bâtiment à un mât et deux focs.

    *vaigrages : revêtement intérieur de la coque.

    *pare battages : défenses destinées à protéger des chocs, la coque d’un navire adossé à un quai ou à un autre bateau.

    *mile : mesure anglo-saxonne valant 1,852 m.

    *Guardia Civil : gendarmerie maritime espagnole.

    *foc : voile triangulaire placée à l’avant d’un voilier.

    *bôme : arbre de mât qui supporte la grand-voile.

    *empanner : faire passer rapidement la grand-voile d’un voilier d’un bord à l’autre, au moment

    du virement de bord vent arrière.

    *caboter : naviguer le long des côtes.

    *Detenga

    *La oscuridad : l’obscurité.

    *Un omonimo : un homonyme.

    *Coursive : passage réservé entre les cabines, dans le sens de la longueur d’un navire.


  • Commentaires

    1
    Mercredi 24 Septembre 2008 à 21:16
    Patience et pas d'inquiétudes moussaillons, le capitaine Alvarez est sur le pont et au loin s'en vont les nuages...
    G1D. Non, j'ai pas de doutes...
    2
    Lundi 11 Octobre 2010 à 06:22

    J'ai lu avec passion et intérêt ce premier chapitre d'histoire d'eau. Maintenant c'est sûr, chaque jour je lirais la suite, ainsi que le reste de ce travail, qui pour moi, petit écrivaillon est celui d'un titan. Je te souhaite beaucoup d'avenir et de partages. VOGUE SUR LES FL'eaux, ce n'est pas non plus une galère. Merci. michel

    3
    Zelma
    Samedi 23 Août 2014 à 18:33
    Hé bé ! Suzanne l'aventurière, tu n'as pas dû rigoler tous les jours dans tes "errances maritimes". Rien qu'à lire ton texte, j'en ai la chair de poule. Mais BRAVO de nous faire frissonner.
    4
    ysiad
    Samedi 23 Août 2014 à 18:33

    Que d'aventures ! Même les chats sont des aventuriers dans ce récit (mon éternel dormeur de chat peut en prendre de la graine, je le lui dirai ce soir)
    7JZ

    5
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:33
    Je me félicite, Zelma, de te faire frissonner. Sache quand même que pour moi, une journée où il ne se passe rien, est une journée de perdue. Mais, oui, j'ai été et je demeurerai toujours une aventurière et j'en suis très fière, crois-moi, et bien que j'aurais préféré rester à l'ancre plutôt que passer à l'encre. Heureusement, les souvenirs eux, sont bien ancrés...
    BW5. Une voiture à présent ! Que vient faire ce tas de ferraille dans une histoire d'eau...
    6
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:33

    Ah ! Bonjour chère Ysiad ! Je vois que les grands esprits se rencontrent. C'est vrai que peu d'humains de notre trempe ne savent parler le chat ! Mais oui, dis à ton gentil Patou de se dégourdir les pattes... pour garder la ligne... à la traîne, y'a rien de mieux pour attraper du bon poisson.

    7
    jean-pierre
    Samedi 23 Août 2014 à 18:33

    Je trouve remarquable de tout quitter pour aller vers une vie nouvelle,pleine d'imprévus. Et là, il faut reconnaître que dès le départ, ces derniers se sont manifestés rapidement. 
    C'est sûr, l'enthousiasme s'émousse quelque peu entre l'irruption de ces énergumènes et la vague géante.
    Ce sont les premiers écueils d'une vie nouvelle. On ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs, si je puis m'exprimer ainsi. Bravo quand même d'avoir pris des risques. Tu dois être riche d'expériences. Sans doute à la même époque, je faisais ces voyages devant mon petit écran...C'est moins glorieux!
    Couche sur le papier tous ces petits moments pour nous les faire partager. On en redemande. Ne nous laisse pas languir, ou alors il nous faudrait penser que ton coeur a la dureté de celui d'un pirate après les avoir trop fréquentés...

    8
    ysiad
    Samedi 23 Août 2014 à 18:33
    Est ce à dire Suzanne qu'il faut que je m'achète un cotre pour entraîner Patou à pêcher avec sa patte ? Remarque, sur la Seine, je pourrais essayer. J'entrainerais Patou à pêcher le croquenot et les touristes me jetteraient la pièce. Une idée pour un nouveau boulot.
    32 N.
    32 Naze ?
    9
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:33
    Pas besoin de faire les frais d'un cotre pour entraîner ton Patou à pêcher "au tout gros" dans la Seine, et qui consiste à remonter des pneus, nains de jardins, godillots etc. Mais bon, ce pauvre Patou n'aura pas grand chose à se mettre sous la dent. Le mieux est encore de lui apprendre à pêcher "à la palangrotte'. Tu lui attaches un fil de pêche à la patte, tu fixes un hameçon au bout et un petit morceau de sardine fraîche comme appât (pas de congelé, hein ! Le poisson n'est pas si bête que ça). Et je peux te dire que la pêche sera miraculeuse (petits sars..). Mais pour cela, il te faudra t'offrir une barque avec un petit moteur de préférence (n'oublie pas les rames de secours) ou alors un petit bateau à moteur, changer de région (t'installer en Méditerranée) et... à toi le farniente, la dolce vita... Tu vois, la vie est simple, finalement. Suffit de vouloir être heureux !
    10
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:33

    Ah ! Voilà Jean-Pierre de retour. Merci ! Pour répondre à ton gentil message, je te dirais que le plus dur dans le voyage, c'est se décider à partir et tout plaquer. D'abord, tirer un trait sur le passé, ensuite, ne plus penser à demain, et après commencer à vivre le moment présent. Apprécier chaque instant, chaque minute, chaque seconde : c'est si merveilleux de pouvoir contempler un coucher de soleil sur la mer, pouvoir caresser les dauphins (dont la peau qui à l'aspect luisant râpe sous les doigts, c'est très curieux) qui jouent près du bateau et te frôlent (ces bêtes-là sont adorables, elles aiment à suivre les voiliers. Le dauphin est le meilleur ami de l'homme mais le pire ennemi du requin)... mais surtout, s'apercevoir qu'il y a de part ce monde d'autres mondes, d'autres gens, d'autres civilisations et d'autres possibles...
    Mais si "partir", "franchir le pas", est difficile, le retour à ce qu'on appelle "la civilisation" (je rigole) est encore plus difficile. A chaque jour qui passe, on n'en revient pas ...

    11
    ysiad
    Samedi 23 Août 2014 à 18:33
    Excellente idée Suzanne.
    La Méditerranée c'est mon péché mignon
    Il faudra simplement que je convainque Patou d'avoir un fil à la patte.

    HGE - Harpon - Goujon - Epuisette
    12
    ANNA
    Samedi 23 Août 2014 à 18:33
    Moi qui n'ai jamais navigué autrement que dans ma salle de bains, bourrée de Nautamine, pour rallier mon tapis de bain à mon lavabo, ma douche à ma baignoire, je me sens réellement toute petite et te tire un grand chapeau Suzanne. Et comme Jean-Pierre, je te dis ON ATTEND LA SUITE DES AVENTURES LA SORCIERE DE LA FLIBUSTE !
    13
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:33
    Je m'en reviens vers toi, chère Ysiad, pour te signaler un petit oubli de ma part. A propos de "palangrotte", il te faudra fixer, à quelques centimètres après l'hameçon, un plomb (forcément). Mais pas trop gros, hein ? Sinon ton Patou risquerait de servir d'appât aux gros poissons.
    9GH. Neuf gros hameçons. C'est au moins ce qu'il faut pour la pêche au Mérou (en Guyane Française). Un poisson monstreux (je vous dis pas la dentition) et à la chair si fine qu'elle vous fait pleurer de tendresse.
    14
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:33
    Ahhhhhh... ANNA, je viens de capter ton histoire de salle de bains et de Nautamine. Je trouve ça GEANT ! Si tu en as d'autres à me raconter des comme celles-là, je prends...Eh bien ! Je vois que tu es allergique à l'eau... et qu'aurais-tu fait si tu t'étais retrouvée noyée et pendue en pleine nuit dans le fleuve Kourou infesté de petits requins-marteaux, par une nuit sans lune et avec 6 noeuds de courant ? Dis ? Qu'aurais-tu fait ?
    Pourtant, vois-tu, la grande faucheuse n'a pas encore voulu de moi. Forcément, les sorcières, ça résiste...
    15
    ysiad
    Samedi 23 Août 2014 à 18:33
    Comment ?
    Gros Patou, servir d'appât aux gros poissons ? Je m'insurge.

    JQX.
    16
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:33
    Tu ne m'as pas bien écoutée Ysiad. POuf ! Plouf ! je recommence : surtout ne pas mettre un plomb trop gros, donc trop lourd, qui risquerait d'entraîner ton gentil-mignon-le plus-adorable-des chats- au fond... et rond et rond petit Pat-a-pon. Donc avec un plomb de taille convenable, Gros Patou restera les pattes... Où... au sec ! et ne risquera absolument rien. Bon, pour le plomb, attends-moi, c'est moi qui monterai "la palangrotte"... pas qu'après il arrive un drame.... 
    17
    Jean-Pierre
    Samedi 23 Août 2014 à 18:33
    Je comprends, Suzanne, ta déception après avoir quitté la Grande Bleue .
    En effet, il est dur de quitter la mer où évoluent les dauphins pour revenir sur la terre où évoluent les requins, plus nombreux que dans toutes les mers réunies.
    Mais tu es là, les pieds bien sur terre, et personne ne s'en plaint. La lecture de tes commentaires m'invite à te suivre avec tes amis(es) sur ce forum.
    Anna me rejoint pour t'inciter à mettre "la plume à la pâte", afin de nous gratifier d'un petit épisode marin pour nous mettre le sel à la bouche...
    18
    jean-paul
    Samedi 23 Août 2014 à 18:33
    Récit palpitant ! Bravo ! Vivement celui qui relatera les aventures vécues au milieu des requins-marteaux du fleuve Kourou !
    "marteaux", les requins ? En fait, pas tant que ça...
    19
    ysiad
    Samedi 23 Août 2014 à 18:33
    Pour Suzanne qui aime les chats, cette phrase de Buffon :

    "Le chat est le seul animal à accepter le confort domestique tout en refusant les contraintes"

    Et ces trois autres de François René de Chateaubriand :
    "J'aime dans le chat ce caractère indépendant et presque ingrat qui le fait ne s'attacher à personne et cette indifférence avec laquelle il passe des salons à ses gouttières natales ; on le caresse, il fait gros dos ; mais c'est un plaisir physique qu'il éprouve et non comme le chien une niaise satisfaction d'aimer et d'être fidèle à son maître qui l'en remercie à coups de pied. Le chat vit seul, il n'a nul besoin de société ; il n'obéit que quand il veut, fait l'endormi pour mieux voir et griffe tout ce qu'il peut griffer. Buffon a maltraité le chat ; je travaille à sa réhabilitation et j'espère en faire un animal convenablement honnête, à la mode du temps."


    20
    Jean-Pierre
    Samedi 23 Août 2014 à 18:33
    Doit-on se munir d'un gilet de sauvetage, Suzanne, pour cette croisière avec toi à bord du Calipso?
    Quel endroit nous conseilles-tu pour que l'estomac ne soit pas trop mis à contribution, tribord, babord?
    Pas question pour moi de partir sans connaître toutes les règles de sécurité, la confiance aveugle ne suffit pas.
    Après les bons conseils d'Anna, je file quand même chercher de la Nautamine...
    21
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:33

    PS. Jean-Pierre, les gilets de sauvetage et les harnais sont dans le coffre à voiles, sous la grande couchette de la cabine avant. Pas de panique, il y en a en quantité suffisante et pas la peine de les enfiler maintenant (il n'y a pas d'enfants à bord), puisque vous êtes dans le cokpit, et "au mouillage" à siroter votre "ti punch". Patrick, je te nomme grand coupeur de citrons...

    22
    ANNA
    Samedi 23 Août 2014 à 18:33
    Je suis fine prête Captaine ! A jour de mes vaccins : fièvre jaune, typhus, diphtérie, hépatite B. J'ai aussi de la Nivaquine contre le palu et bien entendu, de la Nautamine et même de la Dramamine en cas de mal de mer.
    Et puis aussi une petite trousse avec une seringue anti-venin contre les piqûres de serpents et tout le tintouin contre les moustiques. J'ai pensé aussi qu'une bonne dizaine de kilos de citrons serait aussi une bonne idée pour le "ti punch". On n'est jamais assez trop prudents ! Alors Quand est-ce qu'on appareille Captaine ?
    23
    ludivine
    Samedi 23 Août 2014 à 18:33
    Eh bien, que de péripéties en si peu de temps...et je pense ne pas être au bout de mes surprises, car je continue à te lire et te commenter ! A bientôt sur la prochaine histoire d'eau
    24
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:33
    Ludivine, Ludivine, je viens de te répondre dans "histoires d'Eau" 1. Merci pour tes gentils commentaires. A bientôt ! 
    25
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:33
    Pardon Ludivine, je voulais dire que je venais de te répondre dans "histoires d'eau (6" (et pas 1)...Sais plus où j'en suis, moi. Je n'ai pourtant pas bu de si bon matin (à part un café)...
    26
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:33
    Hola ! Moussaillons ! Je vois qu'on s'est drôlement agités pendant mon absence ! Pas de mutinerie... et en rang par deux, je ne veux voir qu'une seule tête !
    Bon, j'en étais restée avec "comment confectionner une palangrotte pour "Raminagrobis son Altesse Patou". Donc Ysiad ! Tiens le coup, j'arrive ! Et merci de m'avoir parlé de Buffon et Chateaubriand quant à leurs réflexions sur nos amis les chats, qui sont des animaux extrêmement intelligents et sensibles... j'ai dit !
    Oui, Jean-Pierre, oui ANNA, je me suis attelée à écrire mes aventures et mésaventures maritimes. Le temps que je mette mes souvenirs au net. En effet, à la suite de quatre cyclones essuyés dans les Antilles, presque toutes mes notes ont disparu. Quant aux photos, je n'ai pratiquement plus rien non plus. Et plus de journal de bord non plus. Mais je suis toujours en vie (c'est bien là le plus important il me semble) et mes souvenirs sont toujours intacts. Je vous les servirai un peu en vrac, voilà tout.... Un petit récit par ci, un autre par là...
    Merci également à Jean-Paul pour son gentil commentaire. Je ne sais s'il me croit ou pas pour ma noyade et ma pendaison dans le fleuve Kourou en pleine nuit (fleuve qui, je le précise se trouve en Guyane Française), mais je lui servirai cette grosse frayeur sur un plateau. Qu'il sache quand même que depuis cette effroyable mésaventure, ma philosophie sur la vie et mon regard sur les êtres et les choses ont incroyablement changé. Qu'il sache aussi que les petits requins-marteaux sont pratiquement inoffensifs (à part emporter un doigt par ci et encore)... Et puis aussi, nous avons eu bien d'autres occasions d'avoir peur. Il faut se dire que par moment, en mer, on est plus en survie qu'en vie.... A chaque jour suffit sa peine...
    Mais rassurez-vous, mes amis, nous n'avons pas eu que des mésaventures... il y a eu de merveilleux moments et des histoires burlesques comme celle d'un iguane (que certains d'entre vous connaissent) qui m'a fait une grosse frayeur sur le coup mais dont je ris à présent....
    Jean-Pierre, prends quand même une boîte de Nautamine, je te sens pas trop le pied marin, et j'aimerais pas que tu salisses les coussins du "carré". J'ai eu assez de mal à les faire. Ils sont très jolis, je te l'accorde !
    Patrick, sers-leur le "ti punch" pour les faire patienter s'il te plaît, et en attendant de recevoir mes écrits. Il y a une réserve de rhum blanc dans le coffre sous la grande couchette de la cabine arrière, les citrons verts sont près du régime de bananes et les glaçons sont au frais.
    A tout bientôt...
    6R2. Six doigts de rhum pour deux zestes de citron.
    27
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:33

    Ah ! Quelle heureuse surprise, Michel, et comme ça me fait plaisir ce que tu me dis-là. Qu'il est loin le temps de ce départ en mer... de toute cette liberté de manouche à nouveau perdue depuis mon retour à la "civilisation". Ne me restent plus que les souvenirs. En attendant, je continue toujours à voyager... impossible de rester en place. Ma préférence maintenant va au transport ferroviaire, même si c'est pas toujours confortable (je rentre tout juste de voyage), parce que l'avion, surtout si ça dure 15 heures, ça m'insupporte. A propos de voyages en train, tu pourras lire dans la série "transit" d'étonnants récits écrits par le délicieux barman, Patrick L'Ecolier, qui n'est autre que le tenancier de ce café littéraire.

    PS. J'ai encore pas mal de récits d'histoires d'eau à raconter, mais je suis pas mal occupée ailleurs en ce moment. Mais tu en as déjà 23 à lire... bon courage !

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