• Guerre et paix (8)

    Soldats-copie-1.jpg

    Une série proposée par Corinne Jeanson

     

    Les soldats

     

    Ils prennent des lignes blanches
    celles qui conduisent derrière les miroirs
    leurs yeux se sont brisés aux brèches du temps
    y a des raptus qui explosent
    dans le camp adverse
    ils marchent à l'envers des paysages
    ça les repose
    les chèvrefeuilles et leur parfum
    les étoiles et leur scintillement
    ont le goût de pourrissement et de faux serments
    à quoi ça sert le néant des grands espaces
    ils s'essoufflent dans l'air impur des cimes
    les abimes au-dessous flottent à leurs jambes
    dans la poussière ils remontent
    le lit des rivières asséchées
    à la vue de leur file soldatesque
    les poissons y poussent des rires acérés
    le croassement rauque des corbeaux
    emplit le ciel blanc d'ozone
    et retombe en écho sur les granits violets
    bientôt les balles siffleront
    bientôt les bombes claqueront
    et leurs dents crisseront
    leurs mains trembleront
    leur ventre s'étouffera
    leur coeur cessera de cogner
    la mort prochaine étendra
    ses voiles gris sur la plaine
    rouge de la vie perdue

     


  • Commentaires

    1
    Bob
    Vendredi 26 Août 2011 à 08:43

    ah, si au moins ce poème en forme de pleurnicherie humaniste pouvait supprimer les guerres ! hélas ! la guerre est génétique, car inscrite dans la violence humaine !!! l'homme n'est ni ange ni bête ! la guerre est sa partie animale ! si on accepte l'homme il faut accepter aussi cette partie sombre ! 

    2
    Vendredi 26 Août 2011 à 12:43

    bob: ne jamais se résigner à la guerre, jamais!

    3
    Vendredi 26 Août 2011 à 13:05

    J'ai beau lire et relire, je ne vois aucune pleurnicherie là-dedans. Et le côté sombre de l'humanité est parfaitement assumé au fil des textes. Enfin bon, chacun comprend ce qu'il peut.

    Le thème est ingrat (je trouve), difficile à traiter en poésie sans tomber dans la dégoulinade dramatique, et Corinne s'en sort plus que bien. J'ai juste un doute sur le rire acéré des poissons qui a, selon moi, un peu de mal à trouver sa place ici, mais il est vrai que quand sa rivière est asséchée, la pauvre bête rigole comme elle peut.

    Le décor est planté de façon plutôt grandiose, et curieusement dans un texte aussi court, la description n'écrase pas le principal argument : la marche le peur au ventre.

    En bref, c'est chouette, quoi.

    4
    Bob
    Vendredi 26 Août 2011 à 13:54

    Se résigner ou non à la guerre, vaste débat ! Mais en tout cas je ne me résigne pas à la mauvaise poésie !...Ici, ce ciel blanc d'ozone ferait marrer Baudelaire ! Le croassement rauque des corbeaux  serait acceptable dans le poème d'un élève de sixième ! Qaunt au raptus, c'est du charabia... La poésie ne consiste pas seulement à émouvoir son petit coeur sensible ! Il faut y mettre aussi les mots qui conviennent, il faut du travail ; en plus de l'inspiration , il faut à la poésie un peu de transpiration ! Eh oui, n'est pas Péguy qui veut ! un dernier mot : quand on publie sur un sote public, il faut accepter les critiques, même acerbes ! Plutôt que d'attendre toujours les bravos hypocrites des copains et copines complaisants...

    5
    Vendredi 26 Août 2011 à 14:47

    @ Bob :

    1 : ici, c'est public, certes, mais ce n'est pas un sote.

    2 : Ta première critique est injustifiée, ce texte est tout, sauf pleurnichard. Et raptus n'est du charabia que pour quelqu'un qui ne prend pas la peine d'ouvrir un dictionnaire.

    3 : Corinne Jeanson n'est pas ma copine, je ne la connais pas, et je ne lis ses textes que depuis peu.

    4 : Elle accepte d'autant plus les critiques, qu'elle n'a encore rien dit jusqu'ici. En outre, tu remarqueras dans ses posts précédents qu'elle les accueille, même acerbes, avec bienveillance et humilité.

    5 : Je n'aime pas qu'on casse pour le plaisir de casser. Pour être fielleux, un commentaire n'en est pas plus constructif.

    Et sa poésie est à peaufiner, certes, mais ce n'est pas de la mauvaise poésie.

     

    6
    Bob
    Vendredi 26 Août 2011 à 15:00

    on se calme, on se calme ! inutile de polémiquer, voyons ! je suis bien conscient que mon appréciation peut ne pas plaire ! mais attention à ne pas tout confondre : je ne critique pas la personne, mais le texte publié !  

    7
    Samedi 27 Août 2011 à 18:39

    bonjour Bob, ma poésie est mal armée pour flirter du côté de chez Beaudelaire, sur la forme vos remarques sont justes, quoique sans pitié, sur le fond, je rejoins Castor, ces textes ne se veulent pas pleurnichards, je regrette qu'ils le deviennent à votre lecture, c'est donc qu'ils ne sont pas assez bien écrits... mais comme je suis têtue, je poursuivrai, j'irai au front, la fleur au fusil et s'il le faut je trancherai pour sauver ma peau, sans pitié... Cet été, j'ai croisé un VRAI poète irakien, vieil exilé, combat contre dictature, emprisonné, évadé, respect, je lui ai dit : je suis un bébé poète, ça l'a fait rire, son empathie n'était pas fanée, sa mélancolie était à fleur de peau. J'aime les rencontres improbables. Merci Castor.

    8
    Bob
    Samedi 27 Août 2011 à 23:25

    Mes commentaires sont sans pitié pour une raison simple : Qui aime bien châtie bien ! cela étant vous avez raison de persévérer, car je n'oublie pas, moi-même, cette phrase de Montaigne : "Je donne mon avis non comme bon, mais comme mien."... c'est dans cet esprit que doivent être lus mes comentaires...

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