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Guerre et paix (2)
Second épisode de la série proposée par Corinne Jeanson
Jour J
J'ai mis mon casque
j'ai accroché mon paquetage
je me suis assis dans la chaloupe
j'ai craché dans la mer attentive
j'ai regardé mes compagnons
nos coeurs en vrac avaient le même tempo
j'ai pas parlé
j'ai pas prié
j'ai regardé le ciel gris en reflet dans les eaux
là-bas la côte fumait
là-bas la brume accrochait son manteau de mort
j'ai sauté dans les vagues d'écume
rien de vénus
il fallait faire le boulot
j'aurai lancé ma lance
j'ai lancé un cri
je ne savais pas
que la fureur m'envahirait
je ne savais pas
que la fureur me donnerait la force
j'avais plus de mémoire
j'avais plus de paradis
j'allais mourir ou bien vivre
dans les airs sifflaient les obus
autour de moi les balles éclataient les corps
je les ai vus flotter dans les nuages
tous les guerriers de l'Histoire
aux visages creusés, aux visages noirs
ils se déployaient à nos côtés
nous transmettaient leur rage
et la mer vomissait ses vagues
et le ciel noircissait le temps
le jour J j'ai posé mes pieds
sur une plage explosée
y paraît qu'au bout la Liberté s'éveillait.
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Commentaires
je ne voudrais pas saper le moral, au contraire, pour moi les guerriers, enfin les soldats, sont forces de vie, leur force vitale coule dans mes veines ! rendons-leur ça.
3LzaSamedi 23 Août 2014 à 18:16Parmi ces malheureux réduits à l'état de zombies, parfois il y en a un qui se réveille et qui dit:<<NON!!!>>. Mais c'était avant qu'il fallait le dire.
4CORINNESamedi 23 Août 2014 à 18:16oui ils auraient sans doute dû dire non, avant, nos hommes politiques de l'entre deux guerres... après ils ont envoyé les hommes débarquer pour faire le sale boulot.
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"Il fallait faire le boulot". Tout l'inéluctable de la situation tient dans cette petite phrase. Les sensations de l'homme du débarquement comme si on les vivait.
Décidément, Corinne, je retourne lire "Fort de café" pour me remettre le moral en route.