• A propos de poésie en général (1)


    Pour ce numéro 13 de "A propos de...", Gilbert Marquès revient sur une question fort débattue ces derniers mois au café et que je résumerai par cette interrogation : quelle lecture de la poésie aujourd’hui ?

     

     


    Ce propos reprend les grandes lignes d'une interview réalisée à la suite de la sortie de mon dernier recueil de poèmes paru en 2006, Des - Rives. Je l'ai choisie en réponse à la tournée traditionnelle de vœux effectuée par la présidence et plus particulièrement ceux adressés aux acteurs de la culture. Emis le 9 janvier dernier, ils comportent comme à l'ordinaire, des effets d'annonce dont on se demande ce qu'ils peuvent bien signifier. Ils tournent autour de trois grands axes.

    - La sauvegarde du patrimoine avec une enveloppe conséquente qui serait issue du plan de relance. Le projet est louable mais les sommes promises seront-elles véritablement débloquées compte tenu de la crise ? D'autant que pour céder aux sirènes de l'immortalité à l'instar d'un MITTERAND par exemple, l'actuel président compte marquer son mandat par un monument. Le budget alloué sera-t-il englouti dans ce projet ? Feuilleton à suivre…

    - L'entrée gratuite pour les jeunes dans les musées nationaux afin qu'il y ait une ouverture vers la culture. Je ne prendrai pas le risque d'écrire qu'il s'agit d'un coup d'épée dans l'eau car je ne sais pas comment les différentes grandes municipalités procèdent. Par contre, pour ma région de résidence, je ne pense pas que cette décision aura un impact très important puisque de telles mesures sont déjà en vigueur depuis fort longtemps, accompagnées d'animation en direction de tous les âges ou de stages de formation à différentes techniques de peintures, de mosaïque ou autres en fonction de la spécialisation du musée. De plus, je rejoins les doutes de certains observateurs pensant que cette mesure n'amènera pas un nouveau public mais profitera plutôt aux habitués. L'expérience vaut néanmoins d'être tentée pour les lieux plus figés s'il en existe.

    - Plus inquiétante me paraît la troisième annonce consistant en la mise en place d'un comité d'excellence de la culture dont, bien évidemment, Monsieur le Président veut être le grand patron. Pour l'instant, nul ne sait rien des tenants et aboutissants de ce comité si ce n'est la nomination de quelques personnalités qui y siègeront. Quel sera le contenu de la charte ? Quel sera le rôle de ce comité ? Mystère et loin de moi l'idée de condamner avant de connaître le contenu de ce projet. J'appelle néanmoins à la vigilance afin nous conservions notre indépendance d'artiste et que ce comité ne devienne pas une nouvelle arme coercitive envers la liberté d'expression pour instituer une culture étatique. Il y a déjà tellement d'autres secteurs qui subissent déjà les diktats gouvernementaux qui veut tout régenter en tout que je suis circonspect pour ne pas dire… méfiant.

     

    Au travers de ce qui suit, je veux simplement expliquer ma conception de la culture, un espace de liberté où tout doit rester possible.

     

    Comment définir la poésie ?

     

    "Poète, je le suis devenu par convention, non parce que j'ai décidé de l'être mais parce que le public et mes pairs m'ont qualifié ainsi"

    J'ai emprunté cette entrée en matière à l'AVANT-LYRE d'un de mes précédents recueils, 20 ans… déjà ?, édité par la revue "Poétic 7" il y a maintenant plus de vingt ans. J'y écrivais également ceci en guise de définition de la poésie :

    " … je pourrai tenter de définir la poésie mais bien d'autres s'y sont essayés avant moi sans y parvenir de façon satisfaisante. Je devrais alors expliciter ma propre poésie et mon rôle de poète… Je ne m'y aventurerai pas. Dans le premier cas, ce serait vouloir définir le sexe des anges. Dans le second, cela relèverait simplement de la pathologie…"

    Cette réflexion reste d'actualité et je n'ai pas changé d'idée. Malgré les écoles, les chapelles, les courants, les partisans de telle ou telle forme technique de prosodie, la poésie, pour moi, échappe à toute définition sinon à toutes règles ou, au choix, elle en a autant qu'il existe de poètes.

     

    A mon humble avis, pour retomber dans les pathos, la poésie, l'écriture et plus largement toute œuvre d'art sont en vérité le fruit d'un travail artisanal nécessitant patience et persévérance. Le talent ne suffit pas, il se cultive en recherchant la qualité pour le public auquel nous devons tous d'être ce que nous sommes sans pour autant nous prostituer.

    Je ne considère donc pas l'œuvre théoriquement achevée comme une fin en soi mais comme une porte ouverte sur l'échange, la communication avec cependant un écueil à éviter : se prendre au sérieux.

     

    La poésie m'apparaît par conséquent comme un moyen de participer à l'évolution d'une société, d'une civilisation dont elle doit être témoin et reflet mais pas uniquement dans la nostalgie ou l'intemporalité. Elle doit encore et toujours continuer à évoluer dans ses pensées, dans ses techniques et ne pas rester figée sur son passé, aussi glorieux soit-il, qui doit cependant continuer à servir de socle.

     

    Dès lors, la définition de la poésie n'est pas immuable et doit s'affranchir des raccourcis contenus dans les dictionnaires. Elle doit continuer à changer selon les lieux, les époques et les poètes eux-mêmes.

     

    Contrairement à ce que voudraient faire croire certains esprits chagrins et malgré les difficultés de diffusion qu'elle rencontre, la poésie n'est ni le symbole d'un passé révolu ni morte. Qu'elle soit qualifiée de ringarde est une hérésie à laquelle participe l'éducation d'aujourd'hui en ignorant superbement les poètes contemporains ! Il est dommage qu'au travers de cette ignorance du public parfaitement orchestrée par les différents pouvoirs notamment médiatiques, les poètes en soient réduits à survivre plutôt qu'à vivre. Il ne faut pas pour autant les enterrer vivants. Ils existent toujours contre vents et marées, au travers de nombreuses revues et de leurs ouvrages, de leurs récitals parfois.

     

    D'aucun leur reprochent pourtant de vivre en cercle fermé en se regardant le nombril. Comment pourrait-il en être autrement quand une société axée sur le consumérisme se coupe de ses bases intellectuelles et populaires pour favoriser l'humanitaire au détriment de l'humanisme ? Comment pourrait-il en être autrement lorsque la culture et au travers d'elle l'éducation ou la recherche en sont réduites à un nivellement pas le bas ramenant l'humain à une sorte de clone programmée universellement vers la conformité, la pensée unique et une mondialisation essentiellement économique ? Pour un certain nombre d'industriels de la culture prédigérée, l'art même devrait être limité à l'état de marchandise sauf peut-être justement la poésie puisqu'elle est décrétée non rentable. Elle acquiert ainsi le statut de résistance à une forme d'oppression et devient, par la force de l'inertie, le symbole d'une liberté de créer qu'il faut non seulement sauvegarder mais tenter d'étendre pour que l'homme puisse garder intact son libre arbitre et son indépendance idéologique.


  • Commentaires

    1
    Samedi 24 Janvier 2009 à 15:17
    Quel esprit d'observation que celui d'Apollinaire, qui regardant autour de lui il y a... exactement un siècle écrivait déjà dans "Zone":

    " Tu lis les prospectus les catalogues les affiches qui chantent tout haut
    Voilà la poésie ce matin et pour la prose il y a les journaux
    Il y a les livraisons à 25 centimes pleines d'aventure policières"
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    2
    Mardi 10 Février 2009 à 12:15
    Très beau poème, Jacques, riche en riches images. Il fait résurgir de ma mémoire ces illustrations de l'automne dans les livres de lecture de mon enfance.
    3
    LAMY Jacques
    Samedi 23 Août 2014 à 18:31
    "D'aucun leur reprochent pourtant de vivre en cercle fermé en se regardant le nombril. Comment pourrait-il en être autrement quand une société axée sur le consumérisme se coupe de ses bases intellectuelles et populaires pour favoriser l'humanitaire au détriment de l'humanisme ?"
    .
    Je suis bien d'accord avec vous, Gilbert Marquès, et c'est là, je crois, le principale obstacle non pas à la propagation de l'esprit poétique, mais seulement à sa compréhension...
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    Les poètes vivent en milieu confiné, car exposer la poésie à l'extérieur du cercle revient pour beaucoup à vouloir l'imposer, alors qu'il s'agit d'une offrande en partage émanant du poète, au récepteur de la faire sienne en retour.
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    .Il n'est pas nécessaire de bien écrire suivant des dogmes pour être poète (mais cela ne doit pas être interdit, et ce n'est pas non plus une raison pour "faire semblant", ni de développer de ce fait un ego démesuré), mais de se laisser aller à son ressenti, fondement même de notre "humanisme". Et les jeunes enfants, non encore imprégnés par nos idées sociétales, quelles qu'elles soient, donc purement naïfs (qui chantent plus avec leur coeur qu'avec cette raison qu'ils tentent d'acquérir), en sont souvent un spendide exemple.
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    Le talent, à mon avis, est une aptitude à réaliser quelque chose qui soit asymptote de l'oeuvre achevée. Il est aussi foncton du travail dans le temps. Le talent est exigeant car il ne transparait qu'après beaucoup de peine et de temps. Le talent est le plus efficace messager du ressenti du poète. Le talent en toute chose libère l'homme et non uniquement le poète...
    Enfin, telle est ma conviction.
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    On peut être un lecteur de poésie talentueux ou un admirateur talentueux d'une oeuvre quelle qu'en soit la nature, sans avoir écritun seul alexexandrin ou réalisé la chose. Le talent c'est peut-être aussi la facilité de communion avec un ressenti...
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    4
    LAMY Jacques
    Samedi 23 Août 2014 à 18:31
    Au sujet du talent :
    il n'y a qu'à regarder les manuscrits véritablement "torturés" de Victor Hugo pour comprendre que sans un immense et constant  travail n'existe de talent...
    5
    LAMY Jacques
    Samedi 23 Août 2014 à 18:31
    Bien sûr, en poésie existe aussi "le métier".  C'est, pour le poète,  la facilité d'expression dans un genre donné  : mais ce n'est que le vernis du talent...  C'est alors toute autre chose : un petit jeu pour cercle restreint qui n'est que le vestige d'un long et fastidieurx travail antérieur.
    6
    LAMY Jacques
    Samedi 23 Août 2014 à 18:31
    Définir la poésie ?  Ce n'est pas aisé ni très évident.  En tous les cas c'est "risqué" !
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    La poésie n'est qu'un moyen d'exprssion usant de la musique des mots pour mieux exprimer les ressentis diversifiés d'individus et de groupes sociaux tout aussi disparates.
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    7
    LAMY Jacques
    Samedi 23 Août 2014 à 18:31
    Je suis globalement d'accord avec votre point de vue. Mais je me demande si nous pouvons échapper à l'élitisme de la poésie en général et classique en particulier, et cela quand bien même nous ouvrons grand les portes de l'adaptation à notre monde actuel...
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    Il m'a déjà été reproché (à tort et ailleurs) de tenter d'imposer ma poésie dans des commentaires de blogs, textes pourtant en parfaite concordance avec les thèmes développés en rubrique...
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    Et si nous regardons ici... nous ne sommes apparemment que deux à nous intéresser à ce sujet en dépit des efforts de Patrick L'ECOLIER sur ce point...
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    L'écriture poétique devient de moins en moins la communication d'un ressenti musical de la perception de notre Monde, que le jeu acrobatique de mots, trop souvent sans grande signification même pour l'auteur (poésie dite "hermétique" - haïku occidental, etc.)
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    La poésie doit permettre à son créateur de clamer son message à destination du lecteur, alors que par les jeux précités les lecteurs découvrent (ou non) un message qui leur convient. Ce n'est plus du poète messager dont s'agit, mais d'un parolier catalyseur psychologique du lecteur...
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    Enfin, Merci à vous, Gilbert Marquès, d'avoir relancé ce débat, peut-être d'arrière garde.
    8
    marques gilbert
    Samedi 23 Août 2014 à 18:31
    Vous l'avez peut-être remarqué, ce Propos est comme pour celui concernant la Poésie engagée, un premier volet. Cela signifie qu'il y en aura un second si Patrick veut bien le publier.
    Nous aurons donc tout loisir de poursuivre la discussion qui ne me semble pas vraiment d'arrière-garde alors qu'un nombre impressionnant de poètes fleurissent un peu partout sur la toile et dans les revues. La question reste cependant de savoir si ceux qui se prétendent tels le sont réellement mais c'est une autre histoire...
    9
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:31
    Bon, j'interviendrai juste pour l'histoire des chutes dans les nouvelles, parce que pour ce qui est de la poésie, je n'en ai jamais écrit. J'ai dû être laurée une vingtaine de fois (dont dernièrement), et je puis vous assurer que mes nouvelles comportent rarement de chutes, ou alors, des semblants de chutes. C'est simple, je suis une spécialiste de la non-chute. Eh ! oui, il y a des jurés qui s'en fichent.
    10
    LAMY Jacques
    Samedi 23 Août 2014 à 18:31
    Les problèmes actuels posés par la pré-disgetion de la culture... mais aussi des techniques et des sciences, est la principale caractéristique de notre époque.
    .
    L'introduction de l'informatique dans la vie courante, fait que le concepteur d'un programme, le réalisateur du module matériel correspondant, l'intervenant technique de sa mise en fonction et l'utilisateur en bout de chaîne ne se comprennent pas, ne parlent pas le même langage (ou plutôt ne donnent pas les mêmes sens aux termes) et n'ont pas non plus les mêmes objectifs.
    Par exemple, il est techniquement impossible pour un constructeur de détecter avec précision la panne dans une "boîte" de commande électronique du moteur, et de ce fait, d'effectuer la réparation sur un matériel qu'il a lui-même construit : l'idéologie intuitive supplante la connaissance expérimentale...
    .

    Il y a eu des tentatives d'informatisation de l'écriture non pas en tant que traitement de texte, mais au point de vue de la conception même du texte poétique !
    SEGHERS s'en est fait le porte-drapeau (sans doute espérant revenir "dans le coup") avec tout plein d'éloges pour ce texte "subventionné" à l'époque par le Ministère de la Culture (je ne me souviens plus quelle tendance politique était au pouvoir, mais il s'agissait de toute façon d'une entreprise de "copinage", prenant les amateurs de poésie pour des... (voyons voir) ineptes.)
    Il s'agissait pour l'auteur d'écrire son texte en prose ordinaire puis d'y appliquer un petit programme informatique aléatoire. Des bouts de phrase sans cohérence entre elles ainsi que des mots étaient échangés dans ce texte. texte ensuite remanié avec suppression des majuscules et de la ponstuation, notamment.
    Bien évidemment je tiens les références des propos que j'avance à la disposition d tous...
    .
    À titre d'exemple, je transforme ainsi une phrace de la rubrique de Gilbert Montès :
    .

    Texte initial :
    Contrairement à ce que voudraient faire croire certains esprits chagrins et malgré les difficultés de diffusion qu'elle rencontre, la poésie n'est ni le symbole d'un passé révolu ni morte. Qu'elle soit qualifiée de ringarde est une hérésie à laquelle participe l'éducation d'aujourd'hui en ignorant superbement les poètes contemporains ! Il est dommage qu'au travers de cette ignorance du public parfaitement orchestrée par les différents pouvoirs notamment médiatiques, les poètes en soient réduits à survivre plutôt qu'à vivre. Il ne faut pas pour autant les enterrer vivants. Ils existent toujours contre vents et marées, au travers de nombreuses revues et de leurs ouvrages, de leurs récitals parfois.

    Résultat :
    Contrairement au travers l'hérésie de nombreuses revues qu'elles soient qualifiées de ringard malgré les difficultés de diffusion en soient réduits à survivre plutôt qu'à vivre il ne faut pas ce que voudraient les poètes notamment médiatiques enterrer vivants aujourd'hui leurs récitals auxquels participe l'éducation parfois parfaitement orchestrée par les différents pouvoirs superbement contemporains en ignorant le symbole d'un passé révolu
    Il est dommage certains esprits les poètes-chagrins qu'au travers de cette ignorance qu'elle rencontre contre vents et marées que la poésie existent toujours
    .
    CQFD...
    11
    marques gilbert
    Samedi 23 Août 2014 à 18:31
    Et oui, Magali, comme quoi les choses n'ont finalement pas tellement évolué mais il est vrai, tu as raison sur ce point, que la presse quotidienne peut parfois offrir de bons sujets d'écriture notamment à partir ce certains faits divers titillant notre imagination.
    Quant à vous, Monsieur LAMY, nous sommes pour une fois d'accord au moins sur quelque chose : le don et le talent ne suffisent pas, ils se cultivent par un travail incessant. L'être évolue avec le temps et avec lui doit aussi évoluer son... art. Il serait à mon sens malheureux qu'un poète, pour prendre un exemple restrictif, écrive à la maturité comme il écrivait à son adolescence. Les idées fondamentales peuvent rester les mêmes dans leurs grandes lignes mais généralement se nuancent avec le savoir et l'expérience, du moins c'est souhaitable sans quoi on pourrait dire de l'individu que la vie ne lui a rien appris.
    Quant aux techniques, il me semble normal qu'elles évoluent aussi et fassent l'objet de recherches. Reste à savoir si tous les résultats sur lesquels elles débouchent doivent ou non être nécessairement divulgués au public... ordinaire, sans que ce terme soit péjoratif. Pour ma part, je ne le pense pas car une oeuvre doit rester accessible au public le plus large possible. Ainsi l'exemple que vous prenez de l'expérience tentée par SEGHERS mais c'est aussi vrai pour des auteurs partisans du Nouveau Roman, peut être intéressante pour des spécialistes, linguistes par exemple, mais ne doit pas être transmissible ailleurs que dans des cercles restreints et avertis sans quoi elle ne débouche sur rien d'autre que de l'incompréhension puisque toutes les règles sont quasiment abolies. Il en est de même pour l'écriture automatique ou informatique telle que vous la décrivez.
    A mes yeux, ce sont des recherches qui, en tant que telles, peuvent éventuellement permettre l'évolution d'une langue et des techniques mais n'ont rien à faire au niveau du grand public. Ainsi l'extrait de mon texte que vous avez pris et transformé ne veut plus rien dire comparativement à l'original ou peut être aussi interprété différemment puisqu'il signifie a priori parfois le contraire, selon la manière dont il est lu, de ce que j'ai voulu dire.
    Je partage donc votre point de vue auquel j'ajouterai ceci, et je ne pense pas que vous me désavourez : à mon humble avis et ceci me paraît valable pour tout art, pour prétendre vouloir faire de la recherche, faut-il encore maîtriser les techniques de base en les connaissant bien. Ainsi un poète qui réfute la prosodie classique se doit -il d'être capable avant de s'en libérer, de l'utiliser sans quoi il ignore de quoi il parle et ses argumentions ne sont-elles alors que des effets de manche avancées souvent pour masquer une méconnaissance ou une incapacité. C'est un peu comme un musicien qui pratiquerait la musique sans connaître le solfège. Certes, vous pourrez me rétorquer que certains d'entre eux sont devenus célèbres sans pour autant savoir lire une partition et en travaillant uniquement à l'oreille mais je les mets au défi de pratiquer un autre instrument que celui sont ils ont l'habitude ou le style de musique qu'ils pratiquent d'ordinaire. L'exception en l'occurence ne confirme pas toujours la règle. C'est vrai en peinture, en danse et à peu près dans tous les domaines créatifs et artistiques. Les techniques éprouvées peuvent être évolutives et modifiées au fil du temps mais doivent faire l'objet d'un nécessaire apprentissage.
    Il s'agit de l'indispensable travail humain que nous évoquions et qu'aucune machine  n'est susceptible de remplacer, si évoluée soit-elle, parce qu'elle n'est qu'un outil dénué de sentiment, du pouvoir de réflexion, de la possibilité d'éprouver des émotions. Comme vous le faites justement remarquer, elle est programmée et peut être reproduite à des milliers d'exemplaires qui feront tous la même chose. L'homme, quel qu'il soit, reste un individu en exemplaire unique. Là se situe toute la différence même s'il est fait en sorte aujourd'hui que chaque être devienne interchangeable...
    12
    LAMY Jacques
    Samedi 23 Août 2014 à 18:31
    Un dernier mot au sujet de la prosodie classique. Il s'agit d'un outil performant, ou plutôt de recettes ayant fait leurs preuves quant à l'harmonie des phrases lues ou déclamées. Et, ainsi que vous le signalez, il faut maîtriser la prosodie avant de pouvoir efficacement s'en libérer, et même pour mieux s'en libérer.
    .
    La prosodie c'est un peu comme l'apprentissage du patin à glace : si on ne tient pas compte des conseils du moniteur, on ne peut se tenir debout avec ces engins aux pieds.
    Mais, lorsque le patineur exercé de longtemps maîtrise bien la technique, il peut alors se permettre les plus folles acrobaties. S'il s'était permis d'emblée de tenter de telles fantaisies, notre parineur se serait retrouvé hospitalisé dans les minutes suivantes...
    .
    Et je pense qu'il en est ainsi de la prose : savoir créer des mots sonores qui touchent le coeur en même temps que l'oreille, sans qu'une analyse préalable du sens du phrasé soit nécessaire.
    13
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:31
    "Les labours", Jacques, souvenez-vous que c'est le tout premier de vos poèmes que j'ai admiré. Magnifique !
    Mais pour parler de la nouvelle sans chute qui est sortie pour le thème "liberté pour tous", ce n'est pas PYTHAGORA (qui n'a pas de chute à proprement parler), Jacques.
    14
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:31
    Ah ! Bon ? "Une histoire courante à laquelle il manquait une chute ?"... Qu'est-ce qu'il en sait celui-là du malheur. Encore un gâté par la vie et qui n'a pas dû sortir beaucoup de chez lui. Il aurait dû voyager dans les pays du Tiers-Monde au-lieu de rester dans sa bulle... Pauvre hère ! J'espère que vous lui avez dit votre façon de penser, Jacques. Moi, en tout cas, je ne l'aurais pas loupé.
    15
    LAMY Jacques
    Samedi 23 Août 2014 à 18:31
    Les fiches de lecture sont généralement anonymes, Lastrega...
    .
    Et puis, ce n'est seulement qu'un point de vue parmi beaucoup d'autres...
    16
    Arnaud
    Samedi 23 Août 2014 à 18:31
    Pour avoir le statut de poète,je pense que seuls les concours sont aptes à donner cette reconnaissance.Il est vrai que les jurés ne sont pas toujours à la hauteur, mais, il en est quand même des valables. Je ne veux retenir que ceux-là
    Staline à Yalta,quand le mot Vatican a été prononcé devant lui, a demandé -Combien de divisions?-
    Je pense que la comparaison est explicite.
    Les poètes dans les revues? Ils payent pour paraître.C'est leur petit plaisir pour se contempler le nombril avec volupté à la lecture de leurs écrits. Souvent, ils dénigrent les concours après avoir longtemps participé sans succès...
    J'ai toujours été surpris de la hargne de certains quand on parle de concours. Sans doute quelques blessures  mal cicatrisées après de nombreux échecs...
    Alors, on jette la pierre!
    Après avoir envoyé un recueil dans une association amie, qui peut dire avoir obtenu une recension qui lui était défavorable?
    Je pense qu'il vaut mieux ne pas trop analyser ces petites choses qui aident certains poètes à vivre sur la planète bleue dans la béatitude...
    Grand bien leur fasse!
    17
    LAMY Jacques
    Samedi 23 Août 2014 à 18:31
    CIT.   Les poètes dans les revues? Ils payent pour paraître.C'est leur petit plaisir pour se contempler le nombril avec volupté à la lecture de leurs écrits.
    .
    Il y a du vrai dans ce que vous dites, mais il ne faut pas généraliser, Arnaud.  Je suis publié (quelquefois) dans des revues telles que "Portique",  "Mil' feuilles parchemins", "La Forêt des Milles Poètes", entre autres, sans bourse à délier spécialement pour cela.
    Sélectionné dans le concours de nouvelles 2008 "L'iroli" (frais de participation 10 €), j'ai été édité dans un recueil en percevant 15€ de... droits d'auteur.
    .
    Ce que je veux dire, c'est que toutes les associations littéraires n'ont pas l'esprit mercantile, et que celles qui "font du commerce avant toute chose"  n'ont qu'à être délaissées par les aureurs sans "gros ego"...
    .
    Je participe à de nombreux concours aussi, où je me trouve souvant primé, mais me refuse systématiquement à payer, le cas échéant, pour que le texte lauré paraisse dans une "anthologie"...
    .
    Il n'y a pas que des "commerçants" dans les associations, ni que des "nombrilistes" parmi les poètes, Arnaud.
    18
    ysiad
    Samedi 23 Août 2014 à 18:31
    "Si les médias jouent un rôle important et souvent disproportionné, ce ne sont pas eux non plus qui assurent le succès même s'ils y contribuent. L'ultime sanction vient du public. Ainsi pouvons-nous voir des oeuvres jugées majeures passer à la trappe ou des niaiseries obtenir une célébrité qui dépasse l'entendement " : je suis d'accord et pas d'accord. Les niaiseries obtiennent une célébrité généralement parce qu'il y a eu une grosse opération de marketing avant (affiches, passages télé, articles, pubs tous azimuts) et une ou plusieurs têtes d'affiche. Et qui dit tête d'affiche, dit opération marketing. Ca va de pair et ça n'a qu'une visée : attirer le plus possible de public et faire le plus possible de fric.
    A propos des "chutes" dans les concours de nouvelles : je crois qu'il y a confusion. Il y a des concours qui veulent une chute et d'autres qui laissent l'auteur libre ; je pense que rien n'est pire pour un auteur que de vouloir coller à la ligne du concours en bouclant son texte par une chute alors qu'elle ne venait pas spontanément. En général, on foire son texte quand on en est là. De toute façon, dès qu'il y a du politiquement correct dans l'écriture, c'est fichu d'avance, l'écriture, c'est tout sauf ça.
    19
    ysiad
    Samedi 23 Août 2014 à 18:31

    C'est compliqué, cette question de la chute. Les plus belles nouvelles que j'ai lues comportaient une chute, qui laissait le lecteur sur un abîme, j'ai en tête nombre de nouvelles de Maupassant, une nouvelle d'Henry James, le roman de quelques vieilles robes: un récit au cordeau avec un truc cruel et vertigineux à la fin, extraordinaire, qui laisse sans voix, (je ne raconte pas, lisez la), dans un autre genre, le pique-nique des nounours de Trevor, la vengeance du chien de Pirandello (nouvelles pour une année), dans le livre de sable de Borgès, cette histoire d'un lieu hanté par une présence, qui se termine par un type gravissant un escalier, (j'ai oublié le titre de la nouvelle), pour citer qq exemples très éloignés du politiquement correct dont parlait G. Marquès.
    Maupassant dit très bien dans une de ses préfaces que l'écriture est une affaire d'humeur, nous écrivons en fonction d'un certain nombre de facteurs, et nous n'écrivons sincèrement que lorsque nous le faisons au-dessus de nous-mêmes, dans un état d'abandon volontaire. Il le dit bcp mieux mais si l'écriture est retenue, ou bridée, ou dépend de quelque chose d'extérieur à soi, c'est fichu. Le lecteur le sent. On ne peut pas tricher.
    Tout cela pour dire qu'il est nécessaire d'abandonner l'idée de la chute si elle ne s'impose pas d'elle-même au sein d'une histoire, et bien sûr qu'il y a des jurés qui prennent en compte non l'obligation d'une chute dans une nouvelle, mais le texte dans son ensemble, sa musique et sa résonance.

    20
    marques gilbert
    Samedi 23 Août 2014 à 18:31
    Plus qu'aux concours dont les jurés suivent souvent une mode, une tendance pour paraître moins critique dans le sens où ils sont souvent choisis par les organisateurs en fonction de certains critères en plus de leurs compétences, le thème notamment, je me méfie des appellations. J'en parle d'autant plus détendu qu'en pratiquement cinquante ans de carrière, j'ai un palmarès, comme on dit... Ce n'est pas ça qui, à mon sens, permet de se décréter poète ou écrivain. Evidemment, ça peut aider et ça aide à avancer pour certains, pour vendre leurs oeuvres à d'autres, pour mettre un pied dans le monde de l'édition mais en aucun cas ça ne garantit une qualité et comme des organisateurs le font honnêtement remarquer, tout jugement en la matière est subjectif.  Lequel d'entre nous ne s'est pas amusé à présenter le même texte à différents concours ? La réception des résultats est parfois éloquente. Rien ici, une mention là, un prix ailleurs... Il est très rare pour ne pas dire presque impossible qu'un  même texte obtienne le premier prix partout où il a été soumis. Ce n'est donc pas ce critère que je retiens et je préfère m'en remettre au public. C'est lui en fin de compte le véritable juge de paix. Qui aussi n'a pas vu une de ses oeuvres boudés par les jurés des concours obtenir un franc succès populaire ? Je crois qu'il faut être lucide. Ce ne sont pas les professionnels, nos pairs en quelque sorte, qui nous font ce que nous sommes même s'ils nous y aident. Si les médias jouent un rôle important et souvent disproportionné, ce ne sont pas eux non plus qui assurent le succès même s'ils y contribuent. L'ultime sanction vient du public. Ainsi pouvons-nous voir des oeuvres jugées majeures passer à la trappe ou des niaiseries obtenir une célébrité qui dépasse l'entendement.
    Il est donc difficile de définir ce que le public veut et pourquoi même si des études sont lancées pour tenter de déterminer les tendances.
    Il y aurait donc beaucoup à dire à propos des concours qui ont énormément évolué en quelques années. La grande majorité n'a plus une politique définie mais suit des tendances. Ainsi pouvons-nous constater que plusieurs imposent le même thème la même année. Si l'auteur qui présente un texte n'entre pas dans les critères de... mode, il est presque automatiquement écarté même si son texte est irréprochable. Il existe en quelque sorte des normes factuelles vissées sur des définitions invariables dont il ne faut surtout pas s'écarter. Il en va ainsi pour la poésie mais plus encore pour les nouvelles pour lesquelles il a été décrété une fois pour toute qu'elles devaient avoir une chute. Pourquoi ? Certains  d'entre nous se le demandent...
    Il ne faut pas dévier d'une certaine ligne, une sorte de politiquement correct, et c'est bien ce contre quoi je m'insurge. Avant, les concours pouvaient représenter de véritables tremplins en même temps que de véritables ateliers de recherches. Aujourd'hui, ils sont davantage affaire de gros sous même si certains restent encore des valeurs presque sûres. Gros sous pour les participants dont la plupart visent davantage l'enveloppe que la notoriété apportée qui est d'ailleurs toute relative. Gros sous aussi car si le pompon est décroché, ça va faire de la pub dans les chaumières.
    Je ne crache pas dans la soupe qui m'a nourri, je me suis souvent servi des prix obtenus pour ma propre promotion, pour décrocher des contrats, pour faire des radios ou autres. Ils ont été à mes débuts en particulier, une bonne part de mon acitivité d'auteur. C'est sans doute la raison pour laquelle je peux peut-être me permettre d'être critique à leur égard compte tenu de l'évolution actuelle qui ne me semble pas prendre un bon virage.
    Excusez-moi, c'est le professionnel qui parle mais... le public se soucie-t-il vraiment de tout ça ? Primé ou pas, un texte lui plait ou pas, l'interpelle ou pas, suscite chez lui quelque chose ou non. C'est ça l'important, beaucoup plus que nos petits soucis de cuisine interne. C'est vers lui que nous devons tendre et auquel nous devons le respect car, et tant pis si je me répète, c'est grâce à lui que nous sommes ce que nous sommes. Nous lui devons davantage qu'à tous les jurés de tous les concours, tous les éditeurs, les revuistes, les libraires et gens de la profession littéraire. Bien sûr, j'exagère si peu...
    21
    LAMY Jacques
    Samedi 23 Août 2014 à 18:31
    je crois qu'il ne faut pas assimiler cles concours de Poésies aux concours de nouvelles.  Les amateurs de ces deux genres sont dtrès différents.
    .
    Si vous connaissez un concours de poésie où les lauréats sont propulsés par les médias vers des éditeurs... faites-moi signe.
    .
    Certaines associations subventionnées par leurs municipalités éditent effectivement les textes laurés en des recueils dont le tirage excède rarement 300 exemplaires et dont la vente est effectuée au profit d'oeuvres caritatives.
    .
    D'autres jurys comprennent un éditeur qui s'engage à plublier les oeuvres du ou des lauréats.  Il s'agit en général de "poésie contemporaine moderne", c'est à dire un seul poème (souvent dit "hermétique") de 100 à 200 vers (une seule strophe de 4 vers par page), sans article ni ponctuation, recueil (7 cm x 10 cm) tiré à 100 exemplaires vendu 5 ou 7 € à des bibliothèques...
    .
    Je ne parle ici que d'éventuelles publications à compte d'éditeur, bien évidemment (et non à compte, partagés, à compte d'auteur ou  par auto-édition, où chacun fait selon son bon plaisir...)
    .
    Toutefois des associations sérieuses (Les Jeux Floraux de Toulouse créés en 1732, je crois) publient un volume comportant les textes primés , recueil donné aux lauréats et vendus localement....
    .
    Le fait est que rares sont les amateurs de poésies, hors mode...   Souvent  des gens bien intentionnés, y compris des bibliothécaires me disent : "vous devriez vous faire éditer, car patati-patata"... Ma réponse est alors toute prête : "cela remonte à quand, la dernière fois que vous avez fait l'acquisition d'un recueil de poésies ?"  La plupart du temps, mon interlocuteur reconnait alors qu'une telle démarche de sa part remonte à...  sa période scolaire.
    .
    Ma "philosophie" est la suivante : concourir pour améliorer mon écriture par la confrontation et la critique (bien sûr, il vaut mieux mettre son ego de côté si l'on tient à progresser...) et  écrire de la poésie pour me faire plaisir, surtout...
    22
    MARQUES Gilbert
    Samedi 23 Août 2014 à 18:31
    Je viens de lire l'ensemble de vos commentaires avec intérêt. J'ajouterai, à l'intention d'Ysiad concernant les niaiseraies, que nous avons vu par le passé, des prix Goncourt notamment montés au pinacle mais pourtant d'une banalité affligeante pour ne pas dire plus. Ce n'est qu'un exemple conforté par la lecture de certaines nouvelles laurées dans certains concours.
    Il y a chez les organisateurs de concours, comme chez les revuistes, une certaine frilosité à honorer ou publier des textes forts et qui d'une certaine façon, dérangent l'ordre établi. Peur de perdre des subventions, des abonnés et j'en passe. Avant, les concours étaient souvent un creuset d'innovations, pas toujours heureuses j'en conviens, mais permettant d'avancer. Maintenant, j'ai personnellement beaucoup de mal à sortir queolque chose du lot. Il s'est mis en place une sorte de ronron où la technique prévaut souvent sur l'émotionel.
    En ce qui concerne la chute dans les nouvelles, rares sont les jurys qui acceptent son absence. C'est une sorte de déformation... professionnelle et ceci, même si ce n'est pas explicitement contenu dans le règlement. Je me rejouis toutefois d'apprendre, Lastrega, que certains dérogent à cette sacro-sainte règle.
    Mes derniers mots s'adresseront à Monsieur LAMY, Jacques et non Jean-Paul. Vous écrivez qu'il ne faut pas confondre concours de Poésie et de Nouvelles au prétexte que les amateurs de ces deux genres sont très différents. Pas tant que ça d'autant que de nombreux nouvellistes sont aussi poètes. N'en êtes pas vous-même l'illustration ? Pour répondre à votre question, je ne connais pas en effet d'organisateur de concours de poésie qui s'aident des médias pour propulser un auteur vers un éditeur mais je connais par contre quelques associations ou maisons d'éditions qui offrent l'édition du recueil primé à compte d'éditeur et font après correctement leur boulot de promotion et de distribution. Ceci dit, Monsieur LAMY, reconnaissez que si vous écrivez, comme vous l'affirmez, pour le plaisir, vous ne boudez pas non plus les prix qui vous sont décernés, notamment lorsqu'ils sont en monnaie sonnante et trébuchante. Et oui, je sais, ça met du beurre dans les épinards...
    C'est fou comme il est toujours fait l'impasse sur le fric gagné, pudiquement occu pourtant pas un déshonneur mais une reconnaissance comme une autre !
    23
    ysiad
    Samedi 23 Août 2014 à 18:31
    "nous avons vu par le passé, des prix Goncourt notamment montés au pinacle mais pourtant d'une banalité affligeante pour ne pas dire plus. Ce n'est qu'un exemple conforté par la lecture de certaines nouvelles laurées dans certains concours."

    C'est la cuisine interne des groupes d'édition. On les sert chacun leur tour. Ce que vous dites sur les tendances privilégiées par certains concours est vrai, il est vrai que les concours de nouvelles reviennent à chaque fois à lancer une bouteille à la mer, de la même façon qu'en jouant au PMU on n'est jamais sûr d'avoir les bons bourins. Je prends ça comme ça, ne rien attendre de personne mais donner le maximum de soi dans l'écriture et tant pis pour la partie immergée de l'iceberg.
    24
    LAMY Jacques
    Samedi 23 Août 2014 à 18:31

    .
    CIT. JL
    "je crois qu'il ne faut pas assimiler cles concours de Poésies aux concours de nouvelles.  Les amateurs de ces deux genres sont dtrès différents."
    .
    CIT. GM
    "Ceci dit, Monsieur LAMY, reconnaissez que si vous écrivez, comme vous l'affirmez, pour le plaisir, vous ne boudez pas non plus les prix qui vous sont décernés, notamment lorsqu'ils sont en monnaie sonnante et trébuchante. Et oui, je sais, ça met du beurre dans les épinards..."
    .
    Ce n'est pas le fait qu'un nouvelliste puisse être aussi poète qui crée cette différence, mais la nature des récompense donc parfois aussi la motivation.
    .
    Vous qui avez un "palmarès" en poésie, Gilbert Marquès, pourriez-vous m'indiquer un concours sérieux de Poésie où les récompenses sont des espèces sonnantes et trèbuchantes et non des coupes, des médailles et des livres ?  Si vous en connaissez (en poésie, bien sûr), dites-le moi  : j'y cours !
    .
    Enfin lorsque le poète ou le nouvelliste se rend à une remise de prix lointaine, la dépense engendrée par le déplacement et le séjour sur site est la plupart du temps bien supérieure à la valeur ou au montant de sa récompense. 
    En effet, rares sont les organisations qui prennent en charge les frais de déplacement et de séjour... hélas...  Être lauré à Arras lorsqu'on demeure à Marseille n'engendre pas un profit évident, tant s'en faut...
    25
    LAMY Jacques
    Samedi 23 Août 2014 à 18:31
    J'ai participé une fois à un concours de poésie et de la nouvelle du côté de Nevers (depuis Marseille),  concours organisé par les Éditions "Scribo".
    .                          
    .
    Je m'y suis rendu par le train et j'ai dû séjourner sur place 48 heure.  J'avais obtenu le premier prix avec le poème "Labours".
    À la remise des prix (très sympathique), j'ai reçu...  un diplôme et deux bouquins + une pub de Scribo.
    .                                                                                 
    .                       
    Ne me dites pas, Gilbert Marquès, que c'est par esprit de lucre et non pour "l'Amour de l'Art" (deux  "A" majuscules) que je me suis donné tout ce mal
    Cela est bien normal, car l'Éditeur ne s'était engagé à rien d'autre...
    .                                                        
    .
    Pour la petite histoire, sur sept laurés, deux (dont moi) avaient fait le déplacement...
    .                                              
    26
    Lastrega
    Samedi 23 Août 2014 à 18:31

    Jacques, vous parlez des Editions Scribo, c'est curieux ça, j'ai obtenu "le Prix liberté pour tous" le 3 octobre 2008 aux Editions du Masque d'Or et j'ai été publiée dans le "Scribe Masqué" (très belle présentation) de novembre 2008. Il n'y avait qu'un lauréat, mais je n'ai pas eu grand mérite à être sélectionnée car le nombre des participants était très très réduit. Bon, à part cette parution, je n'ai rien gagné, bien sûr, sauf un abonnement d'un an à la revue "Le Scribe Masqué". Finalement, si j'ai bien compris, SCRIBO, LE MASQUE D'OR ET LE SCRIBE MASQUE, c'est qu'un seul et même éditeur, dont le président serait Monsieur Thierry Rollet, n'est-ce pas, Gilbert, et il me semble aussi que c'est vous qui aviez eu le grand prix l'an passé chez SCRIBO... J'ai même pu lire votre nouvelle. Bon, je vous raconte ça, parce que je n'avais pas encore compris qui était qui dans cette histoire d'éditions. Mais, revenons à nos moutons, vous dites, Gilbert, que c'est heureux qu'il y ait des jurés qui se fichent pas mal qu'il y ait chute ou pas chute (enfin un truc comme ça, parce que je n'ai pas votre commentaire sous les yeux), eh bien ! Ma nouvelle, elle n'avait pas de chute. Enfin, pas vraiment ce qui répond à la définition qu'on en donne. Vous voyez bien !

    27
    LAMY Jacques
    Samedi 23 Août 2014 à 18:31
    Oui, Lastrega-Pythagore, avec cette histoire de chute : les bras m'en tombent !
    .                                     
    .
    Une nouvelle primée deux fois la même année (le "Ha-You", affichée ici il y a quelques temps) a fait partie du dernier carré dans un autre concours sans être retenue un des juré ayant considéré (fiches de lecture) que : "c'était une histoire courante à laquelle il manquait une chute"... 
    .
    En effet, est-ce que l'histoire d'un jeune autiste qui finalement  s'essaye à communiquer n'est pas tout-à-fait ordinaire  ?
    .                                                                                                              
    28
    LAMY Jacques
    Samedi 23 Août 2014 à 18:31
    Tenez, voici le poème primé chez Scribo...
    .
    .
    .
    .                          LABOURS
    .
    .
    Le sillon dans la glèbe, empli par l'eau de pluie,
    Se creuse sous le soc que tirent deux chevaux.
    C'est le temps des labours sous un ciel gris de suie,
    C'est le temps de l'espoir en épis blonds nouveaux.
    .
    L'odeur de terre avide, exhalaison sauvage,
    Se mêle aux tourbillons des âcres feux de bois.
    Les corbeaux dérangés, en habit de veuvage,
    Croassent leur dépit en survolant les toits.
    .
    Le paysan maintient la charrue à la trace.
    L'eau goutte constamment du vieux feutre avachi.
    Les bêtes, col tendu, ces "boulonnais" de race,
    S'arrachent au bourbier, le flanc suant blanchi.
    .
    L'ordre, au bout du sillon, fait tourner l'équipage.
    Il pleuvine toujours.  Des cloches en plain-chant
    Tintent pour l'Angélus.  Au soir, tournant la page,
    Fourbu, le laboureur rêve blé d'or au champ...
    .
    .
    .
    Jacques LAMY
    29
    marques gilbert
    Samedi 23 Août 2014 à 18:31

    Décidément, ça cause dans les chaumières...

    Mais non, Monsieur LAMY, tranquillisez-vous, je sais pertinement que si vous devez vous déplacer pour aller chercher des prix, l'ensemble vous coûte généralement plus cher que ça ne vous rapporte sauf... si vous vous arrangez pour profiter du voyage et du séjour pour faire autre chose. Personnellement et depuis fort longtemps, j'ai écarté  les concours n'offrant que coupes et diplômes. Je participe seulement à quelques-uns par an et encore pas régulièrement et uniquement s'ils débouchent sur une édition non pas de texte dans un recueil collectif, mais de l'ouvrage entier (c'est surtout valable pour la poésie) ou bien si la somme offerte est suffisamment conséquente. Après, que j'obtienne ou non le prix n'a pas une très grande importance... C'est un peu comme pour vous, pour tester l'écrit ou simplement pour le plaisir. Je rejoins également en cela LASTREGA même si je suis probablement plus... vénal.

    Pour continuer sur le commentaire de LASTREGA, j'ai effectivement été primé deux fois chez SCRIBO. La première fois pour un roman qui a ensuite paru et la seconde, pour un conte. Par la suite, les éditions du Masque d'Or qui appartient effectivement à la même maison, est devenu un de mes éditeurs et a sorti deux autres de mes ouvrages.

    Réponse à Monsieur LAMY concernant les concours de poésie. Vous me demandez de vous indiquer si je connais des concours qui soient bien dotés. Réponse de Normand car actuellement, je n'en sais rien puisque je ne fais plus de concours de poésie. Cependant, je suppose puisque vous intervenez sur ce blog, que vous avez accès à Internet. Il existe des sites spécialisés dans la délivrance de ce type d'infirmation. Il vous suffit de taper concours de poésie sur un moteur de recherches et vous aurez tous les renseignements nécessaires. Vous pouvez aussi vous procurer les mêmes informations mais achetant le GUIDE MONT-BLANC qui recense tous les concours littéraires.

    Quant aux règles instituées par les uns ou les autres, elles n'ont d'importance que dans la mesure où elles peuvent éventuellement servir de cadre mais dès qu'elles sont maîtrisées, elles sont aussi faites pour être transgressées. Donc chute ou pas chute, peu importe ! L'essentiel reste d'avoir du plaisir à ce raconter ce que l'on a envie pour peut-être parvenir à le partager avec d'autres.

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