• A la fortune du pot

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    Heureusement qu'elle a la pêche Ysiad et qu'elle ne reste pas comme deux ronds de flan à attendre la fin des haricots...

     

    Comment vraiment bien foirer à Cuba (2)

     

     

    Le lendemain du faux départ, en mettant un pied hors de l’hôtel IBIS, il y a un crachin de fin novembre alors que nous sommes presque au cœur du mois d’août mais bon, la navette est à l’heure pour vous conduire jusqu’à l’aéroport, sautez vite dedans avec les cent-vingt-huit autres passagers, poussez pas comme ça, y en a une autre qui arrive. A l’aéroport, c’est la cohue, les gens se bousculent comme si leur vie était en jeu, le p’tit nerveux de la veille est là et menace toujours d’appeler les flics si l’avion ne décolle pas à dix heures, voy a llamar a la policia ! et lorsqu’on annonce au micro que le décollage est justement retardé car la cabine n’est pas prête, le nerveux se met à lancer de telles injures dans la langue de Cervantes (en plus moderne) au personnel au sol qu’il faudra l’évacuer avant d’embarquer, arriba !

     

    En arrivant à l’aéroport de la Havane, il fait une chaleur tropicale. Rien à voir avec la bruine de ce matin et mon dieu que c’est bon, cette chaleur, que c’est agréable sur le visage alors que le paysage défile par la vitre, et comme l’hôtel est bien situé dans le vieux quartier !

     

    Oye como va mi ritmo

    Bueno pa gozar mulata…

     

    Oye, comme la Plaza de la Catedral est belle avec l’air de Santana sur lequel improvise un groupe de musiciens en agitant des maracas ! Oye, comme les danseurs créoles dansent bien le cha-cha-cha ! Oye, comme la paella est divine après l’immonde tambouille qu’on a osé vous servir dans l’avion ! Oye, comme la nuit est belle dans Habana Vieja, et comme tout peut être entrepris quand les vacances sont là ! Allez ! La possibilité d’une île n’a jamais été si proche, partez en excursion pour Cayo Levisa !...

     

    Le soleil est déjà haut sur le bateau s’en allant rejoindre le cayo qui ressemble aux cartes postales où il n’existe pas de frontière entre l’eau et le ciel. Vous voilà sur une très belle plage où circulent quelques touristes et autant d’oiseaux picoreurs de miettes, que les locaux appellent des « totis ». C’est après le repas sommaire avalé sous une paillotte par 35°C à l’ombre que les choses vont commencer à se gâter un peu, puis beaucoup plus sérieusement ensuite. Vous commencez à sentir dans le bide des trucs bizarres qui vous dévorent (peut-être des enzymes gloutons ?), la tête vous tourne, quelque chose ne passe pas et dans l’eau ça empire encore, et ça continue d’empirer sur le bateau très lent qui vous reconduit au rivage, jusqu’à ce que dans le car vous vous mettiez à baver et râler comme après une bonne prise d’arsenic. Voilà, c’est la fin du voyage, pensez-vous entre deux morsures, vous allez mourir sur la route qui mène à Vinales et il faudra plusieurs arrêts intempestifs au milieu des bananiers pour que ces salopiauds d’enzymes gloutons veuillent bien céder un peu de terrain. Et c’est pas fini ! Votre fille qui vous a vue un peu plus tôt en train de crever a avalé exactement le même repas, sans doute le fromage était-il avarié ou les patatas fritas pas fraîches, et c’est seulement aux alentours de vingt-deux heures que les enzymes gloutons se jetteront comme des sauvages sur son système digestif et qu’il faudra attendre l’aube pour que l’on puisse enfin envisager de sortir de la salle de bain sans risquer d’y retourner en courant. Cette trêve tombe à merveille : le jour se lève sur les mogotes, dépêchez-vous un peu, le car va partir pour la péninsule de Guanahacabibes…

     

    La suite au prochain numéro (faut pas abuser des bonnes choses)

     


  • Commentaires

    1
    Lundi 26 Septembre 2011 à 18:54

    Chacun son tour de tenir les cheveux de l'autre au-dessus de la cuvette. C'est un prêté pour un vomi.

    A mon grand désespoir, ma compassion (dont je suis pourtant abondamment pourvu) s'émiette pour faire place à d'incoercibles gloussements quand je lis tes malheurs - et ceux de Fifille, qui me réjouissent autant -. C'est très vilain, je sais.

     

    2
    Mardi 27 Septembre 2011 à 16:40

    Si tu avais ajouté "ça vous pousse comme poils sous les aisselles", tu m'offrais un joli quatrain rimé.

    Bien. Je vais m'acheter quelques boîtes de kleenex, pour les crises de ri... de larmes. Et des cacahouètes, pour l'entr'acte.

    3
    ysiad
    Samedi 23 Août 2014 à 18:15

    Et c'est pas fini, Castor. C'est comme avec le liquide vaisselle : quand y en a p'us, y en a encore.

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    4
    ysiad
    Samedi 23 Août 2014 à 18:15

    Ah oui, j'ai encore raté une bonne occasion de donner dans la poésie. Et tu verras, Castor, que malgré mes efforts ma fille trouvera encore le moyen de me dire que j'ai oublié des tas d'trucs qui nous sont arrivés. C'est toujours comme ça, y a toujours un truc que je zappe (enfin, tant que je vois encore les marches, y a pas motif à m'envoyer à l'hospice)

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