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    Le festival se termine avec un feu d'artifice concocté par quelques uns des poètes qui ont illuminé cette dernière semaine de 2010. Un grand merci à Johanne Hauber-Bieth, Roger-André Halique, Yvonne Oter, François Fournet, Yvette Bonaric, Louis Delorme, Colette Rigoulot, Paul Athanase, Louise Debrakel, René Lallement, Jean Calbrix, Suzanne Alvarez, Olivier Furon-Bazan, Madeleine, Christelle, Joël Hamm ainsi que le poète inconnu et toute ma reconnaissance à  Jean-Pierre Michel  pour son active et chaleureuse collaboration. Merci également à Ysiad qui nous offre "Holidays" de Michel Polnareff pour couronner la fête.

    L'étang

    Tel un fragment de jade

    Au ciel tout ébloui,

    L’étang plein de secrets

    Cher aux grenouilles vertes,

    Niché dans un écrin

    De grands sapins bleu-nuit,

    S’exhale en doux soupirs

    Quand la nèpe volette.

    Frémit l’onde placide

    Au petit vent léger

    Sous le dais triomphant

    Du magnifique azur,

    Parfois un papillon

    Se plaît à voltiger,

    Turbulence éphémère 

    Du monde miniature.

    Suzanne Alvarez

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    Les fleurs de la sagesse

    Elles viennent éclore un beau jour dans notre âme

    Avec l’âge portant en lui bien des chagrins

    Et nous les regardons fleurir nos boulingrins…

    L’expérience est là pour aviver leur flamme.

     

    Au parfum de ces fleurs plus doux sont les regrets,

    Moins vif l’emportement suscitant la colère…

    La sagesse en bouquet fait que mieux l’on tolère

    Puisque chaque pétale a bien mille secrets.

     

    Le cœur se laisse aller et plus vite pardonne.

    Les yeux savent saisir d’un coup l’essentiel,

    Lors le geste se fait moins artificiel

    Et l’esprit se sent mieux car, surpris, il chantonne.

     

    Les fleurs de la sagesse ont le don de l’humour

    Qui parle bien plus fort que celui de la haine

    Elles tissent en nous une indicible chaîne

    Faisant briller notre être où ruisselle l’amour.

    Johanne Hauber-Bieth

     

    Belle étrangère

    Ta nudité est celle de mes rêves enfantés

    Jadis par ces notes aux touches si douces

    Poursuivies par des sons aux pouces

    Réglés surgissant des brumes argentés.

     

    Ton ombre hante mes souvenirs,

    Elle est la source de mes errances

    Le puits de mes souffrances

    Et de mes espérances d'avenir !!!

     

    Tu es belle étrangère, la muse

    La princesse de mes nuits

    De cette folie mon imaginaire fuit

    Dans le temps sans ruse !

     

    Ta silhouette m'obsède et mon cœur se brise

    Dans le temps de la vie !

    Je ne suis plus qu'un mendiant de la survie,

    Un homme abandonné sur la banquise.

     

    Ta douceur m'étouffe d'une chaleur

    Au voile agité d'un bonheur,

    A la croisée des chemins d'honneur

    Malgré l'agitation d'un monde de douleur !

    Olivier Furon-Bazan

     

    Les amours silencieuses

    Ô mes amours de porcelaine,

    Amours brisées dans les lointains

    Mes amours pelotes de laine

    Enchevêtrées par le destin.

     

    Ô mes amours de confidences

    Doux secrets de mots chuchotés

    Lumineux dans leur transparence

    Envolés vers l'éternité.

     

    Ô mes amours frêles rameaux,

    Mes fleurs de vent, mes poignées d'eau

    Mes chansons mortes sans berceuse,

     

    Faut-il que des joies si précieuses

    S'évanouissent dans les roseaux

    ô mes amours silencieuses!...

    Louise Debrakel

       

    L'oiseau de paix 

    Affronte l'avenir mais respecte, ma fille,

    La paisible colombe, emblématique oiseau,

    Prête à quitter la terre, où le tumulte brille,

    Si nous ne forgeons pas un idéal nouveau.

     

    Ne cherche point, ma fille, à conquérir le monde,

    Mais soutiens les combats dont l'esprit répondrait

    Aux sentiments d'entraide et d'amitié profonde:

    Alors, le ciel morose, enfin s'éclaircirait.

     

    Peut-être y verrais-tu, l'angoisse étant finie,

    Un merveilleux bonheur entraîner avec lui,

    La colombe de paix veillant sur l'harmonie

    D'un monde fraternel où la discorde a fui.

    René Lallement

     

    Scènes de plage

    Au chevet de l’été, près des vagues mourantes

    Sont alignés les corps, les bras posés en croix

    Sur la blancheur des peaux, où la rougeur s’accroît

    S’incline l’or du jour, aux heures flamboyantes.

     

    Des bustes généreux, dévoilant leurs rondeurs

    Où vient jouer le vent aux instants d’effeuillage

    Attisent les regards des mâles sur la plage

    Tant il est bien connu, que l’homme est un voyeur.

     

    Mais comment résister, à la vue des ondines

    S’élançant presque nues pour plonger dans les flots.

    A trop les contempler, étendu sur le dos

    Le soleil sur mes yeux, a grillé la rétine…

    Poète inconnu

      

       Poete-Colettebis-copie-2.jpg

     

    L'idée

    La vague eut l’idée de ciseler l’écaille

    l’écaille de façonner l’œil.

    L’œil regarda la terre

    la terre reçut l’empreinte.

    Le vent eut l’idée de modeler le souffle

    le souffle de s’élever en cri.

    Le cri chercha le ciel

    le ciel imagina l’envol.

    Le pas eut l’idée d’atteindre l’horizon

    l’horizon d’éclairer l’espérance.

    L’espérance rencontra l’amour

    l’amour engendra l’enfant.

    L’enfant eut l’idée de composer des signes

    les signes de s’épanouir en mots.

     

    Les mots formèrent des vagues

    signèrent de leurs empreintes

    l’ivresse de leurs ailes

    c’est la que la vie eut l’idée

    de me faire naître.

     François Fournet

       

    Premier amour

    A l’ombre des regards s’effeuillaient les mots tendres

    Chaque baiser volé s’enlaçait aux soupirs

    Mon cœur en ce bel âge où chante l’avenir

    Aux mailles de l’amour s’était laissé surprendre.

     

    Dans le jardin secret de nos premiers serments

    Où frémissait encor sa frêle chrysalide

    Les jours n’existaient plus, quand ma douce sylphide

    M’offrait l’or de ses yeux aux mille chatoiements.

     

    Un jour, ma belle amie a déployé ses ailes

    Pour prendre son envol vers un futile ailleurs

    Je garde le parfum, aux rives de mes pleurs

    De ces printemps perdus, lorsque je pense à Elle.

    Jean-Pierre Michel

    Concert bouquet

     


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  • pleine-lune-nuages.jpg Photo Roger-André Halique

    Roger-André Halique, Yvonne Oter et François Fournet sont les invités du jour. Diana Krall les accompagne avec "Temptation"   

     

    Le rêve

    Prévaut l'ombre de mes nuits

    Aux jours de désolation.

    Mieux valent ses illusions

    Au froid constat du midi

    De l’hivernale clarté.

       

    Quand les ailes de mes rêves

    A bord d'un char de nuages

    Attelés à mes poèmes

    En leurs galops étoilés

    M'entraînent dans leurs voyages

       

    J'y vais quérir la lumière

    En la blanche cour de Vénus

    Pour y rechercher la femme

    Qui fut ma chaleur d'hier

    Au temps béni de mon âme

       

    Si le sommeil m'en dévoile

    Ne fut-ce qu'une vision brève

    Je le préfère à mes matins

    Quand l'éveil d'un nouveau jour

    Me sert son lot de chagrins.

     Roger-André Halique

     

     

    Voici le temps venu.

    "Ma mère, voici le temps venu

    D’aller prier pour mon salut

    Les sots sont revenus."

     

    Voici le temps venu

    des gens farcis de certitudes

    qu’ils veulent à tout prix

    faire partager aux autres.

    Tous les moyens sont bons,

    la presse, la radio, la toile,

    un film, un livre,

    certains ne reculant devant rien

    pour propager leur bonne parole.

    Leurs certitudes doivent devenir le credo universel.

     

    Voici le temps venu

    des ratés, des désabusés, des frustrés.

    Oh, s’ils n’ont pas réussi,

    ce n’était pas qu’ils étaient sans talent

    c’était les "autres" qui en manquaient

    pour être à même de comprendre

    l’immensité de leur génie.

    Alors, il faut "les" éclairer,

    "leur" expliquer,

    "les" déniaiser,

    afin qu’ils ne laissent plus passer

    l’opportunité de s’améliorer.

     

    Voici le temps venu

    des tartuffes

    des faux-monnayeurs

    des faire semblant

    des gurus

    des menteurs.

    Et de leurs victimes,

    les naïfs

    les purs

    les gogos

    les enfants

    les candides.

    Et les premiers clament, déclament, proclament.

    Et les seconds écoutent, béent, admirent.

    Tandis qu’une nausée d’abord vague

    s’insinue

    et monte allègrement en puissance

    aux creux de mon corps

    de mon esprit

    de mon âme.

     

    "Ma mère, voici le temps venu

    D’aller prier pour mon salut

    Les sots sont revenus."  

    Yvonne Oter 

     

    Toucher le soleil

     

    Au cœur de cette vie

    tu ne crois pas pouvoir saisir

    les astres dans le ciel

    ni la lune qui rêve,

    ni l’étoile qui rit

    et danse sur ton ombre.

    Il est pourtant si simple

    de poser le soleil

    dans le creux de ta main,

    de caresser la lune

    tremblante sous tes doigts,

    de pianoter sur chaque étoile

    ainsi qu’autant de notes

    d’un même clavecin.

    Il faut peu de chose, bien peu.

    Ouvrir tes sens

    aux grand large des yeux,

    éclore ton regard

    sur le moindre reflet,

    élargir tes deux bras

    pour élever ton ombre

    aux dimension de l’être.

    Il suffit d’allumer

    un matin de tendresse

    au désir d’accueillir.

    Il suffit de si peu,

    sans doute d’écouter

    plus longuement,

    plus doucement

    le chant des galaxies

    qui brûlent sur la terre :

    les regards rencontrés.

    François Fournet

     (poète, comédien, animateur radio)


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    Nora Luka, de Monika Juhasz-Miczura et Gipsy Star se joignent à nos poètes du jour, Louis Delorme, Jean-Pierre Michel et un poète inconnu... 

    Les mots

    J'ai mis des mots sur tout ce qui me touche

    Les jours heureux, les moments de malheur...

    j'en ai brodé de toutes les couleurs,

    J'en ai semé mon chemin et ta couche.

     

    Les plus acérés ont parfois fait mouche:

    Ils n'ont pas dit ma rogne avec des fleurs;

    J'en ai trouvé pour apaiser tes pleurs

    Mais les plus doux sont sortis de ta bouche.

      

    Ils ont tissé, tant les tiens que les miens,

    La vie durant, d'indéfectibles liens

    Et nos enfants les ont dans leur bagage...

     

    J'en ai gardé pour la soif et la fin,

    Pour agrémenter notre long voyage

    Mais le plus beau, c'est celui de la fin.

     Louis Delorme

     

    Songe d'été 

    Lorsque la nuit m’emporte au rivage des rêves

    Où s’effeuille ton corps sous la beauté des cieux

    L’éclat de ton sourire est comme un or précieux

    Que vient cueillir l’amour au sable blond des grèves.

     

    Aux murmures de l’onde, où dorment les fonds clairs

    Scintille dans tes yeux le reflet des étoiles

    Quand sur les flots dansants, au loin, voguent les voiles

    Et frissonne ta peau au souffle de la mer.

     

    A l’heure vaporeuse, où l’aube frôle l’ombre

    S’éteignent les élans de nos secrets désirs.

    Je garde le parfum d’un vivant souvenir

    Lorsque dansait la houle au flanc des vagues sombres.

    Jean-Pierre Michel

     

    L’homme

    Sous l’alcôve du ciel, pour des plaisirs sans fin

    Ce fieffé polisson vient brûler sa jeunesse

    Où le corps est offrande aux sublimes caresses

    Dont la femme à tout âge, aime le doux parfum.

     

    Chaque instant est propice aux folles aventures

    Pour en goûter le fruit, sur les belles en fleurs

    Où mordillent les mots, au charme ensorceleur

    Dont la nuit innocente, écoute les murmures…

     

    Mais aux jeux de l’amour, déclinent les élans

    Quand le souffle du temps, fait vaciller la flamme.

    L’homme, le corps en deuil et la tristesse à l’âme

    Voit l’ultime lueur, s’éteindre sous les ans.

    Poète inconnu


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    Yvette Bonnaric, Louise Debrakel et  Paul Athanase sont à l'affiche aujourd'hui.

    Le barman a choisi "Misty" d'Ella Fittgerald pour les accompagner... 

     

    Accueil 

    Accueille, dès le seuil, celui qui vient te voir.

    Qu'importe sa couleur ! Offre ta gentillesse,

    La nappe du festin, la coupe de l'ivresse ;

    Parfume l'eau du bain pour bien le recevoir. 

     

    Avance les coussins pour qu'il puisse s'asseoir.

    Fais entrer le soleil pour dorer l'allégresse,

    Pose, auprès de sa couche, un livre de sagesse,

    Quand son regard se voile aux approches du soir.

     

    Approuve son ascèse en disciple crédule.

    S'il aspire au silence, arrête la pendule,

    Ouvre-lui ton piano, s'il désire chanter.

     

    Allège ses tourments, que ton âme les porte !

    Un champagne rosé saura bien enchanter

    Celui que le destin conduisit vers ta porte.

    Yvette Bonnaric

     

     

    Le bonheur

    Oh ! quel bonheur d'être malade

    Et de pouvoir penser à vous!

    J'ai dans l'oreille des cascades

    De tintements et de mots doux.

     

    Quand la fatigue me rend sage

    Je lève les yeux et souris

    Au reflet de votre visage

    Penché au dessus de mon lit.

     

    Et voilà qu'une horloge sonne

    Et je crois que c'est votre voix

    Et comme je ne m'endors pas,

     

    Mes cheveux font, qui se dénouent,

    La caresse chaude et si bonne

    De votre main contre ma joue.

    Louise Debrakel

     

    Une simple photo  

    Jamais je n'oublierai cette simple photo

    Qui m'a si bien parlé sans l'aide d'un seul mot.

    Un enfant qui dormait dans les bras de son père,

    D'un sommeil apaisé qui gardait son mystère...

     

    Et son père, attendri, ne le regardait pas...

    Interrogeant le ciel, perdus dans l'au delà,

    Ses yeux devaient chercher, dans un rêve incertain,

    Ce que serait sa vie...quel serait son destin...

     

    Peut-être rêvait-il, mais ses yeux traduisaient

    A la fois son amour et sa sérénité.

    Une simple photo...un moment d'émotion...

     

    Un sentiment diffus entraînant la question :

    Qu'y a t-il d'aussi beau qu'un sourire de mère?...

    Je le sais à présent. C'est le regard d'un père.

    Paul Athanase

     

     


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  • Concert-3.jpg 

    Jean Calbrix, Madeleine et René Lallement sont les invités de ce 3ème jour de fête. Abd Al Malik les accompagne avec "Gibraltar"

     

    Mumba

    Que fais-tu là, Mumba, sur la mer en furie  

    Loin des tiens, ta mangrove et tes palétuviers ?

    Tu revois ta promise aux grâces de pluviers ;

    Pour elle tu t'en fus en pleine pénurie

     

    Gagner quelques euros, palliant l'incurie

    Du petit homme blanc, le nez dans vos viviers,

    Interdisant la pêche et tous vos éperviers(*),

    Vous laissant affamés, meurtrière aporie.

     

    Déjà tu vis au loin les côtes d'Occident,

    Heureux, touchant au but, indemne d'incident.

    Dans ta coque de noix, ton coeur était en fête,

     

    Et tes espoirs voguaient au gré des flots courants.

    Hélas ! le vent rageur déchaîna la tempête ;

    Et l'on te repêcha, mort parmi les mourants.   

    (*) Filets de pêches. On dit aussi pêcher à l’épervier

    Jean Calbrix 

     

    Fait d'hiver

    Parfois, quand il est dit que l'âme humaine est noble

    Le doute m'est permis devant de tels propos

    Lorsque ce jour d'hiver, j'ai vu dans le métro

    Devant la main tendue, les gens les plus ignobles.

     

    Face à l'homme brisé, marqué par la galère

    Venu leur demander de quoi calmer sa faim

    Ils ont jeté l'argent, comme un os à un chien

    En riant de plaisir, quand il roulait à terre.

     

    A ces êtres abjects, je veux crier bien haut

    Connaître la misère est une tragédie

    En rire sans pudeur, c'est humilier la vie

    Je le pense et leur dit, - vous êtes des salauds -

    Madeleine

     

    Mépris

    Puissants qui perturbez la terre,

    Jamais vous ne serez pleurés.

    Morts, deviendrez vile poussière,

    Puissants qui perturbez la terre.

     

    Pour avoir semé la misère

    Par vos rêves démesurés,

    Puissants qui perturbez la terre,

    Jamais vous ne serez pleurés

    René Lallement 


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  • Concert-2.jpg

    Olivier FURON-BAZAN

    est président de la Société des Auteurs et Poètes de la Francophonie, fondateur de la toute nouvelle Fédération Internationale Artistique et Poétique de France, lauréat du grand prix de la poésie francophone pour le recueil LOVE A TOI (2009) 

    Nous lui offrons "Live in the desert" de Yair Dalal 

     

     

    Rêverie vocale

     

    Ta voix éloignée flottait au vent de l'éternité !

    Elle est là, permanente, parfois vacillante

    Voulant guider mes paroles défaillantes

    Pour provoquer l'osmose et notre pérennité !

     

    Ton corps est aussi un rêve après tant d'absence,

    De jours ombrageux et de semaines décourageantes,

    Enfin les lucarnes de la vie s' entrouvrent changeantes

    Pour battre la campagne inconnue avec décence !

     

    Ta voix si fragile découpe de longs silences

    Sans doute, libération des chemins de la naissance

    Et des grands bonheurs à l'approche d'une renaissance

    Acquise lentement, parfois avec insolence !

     

    Ton corps si douillet a choisi la rue de la liberté

    Tes yeux ne sont plus que deux simples pétales,

    Parmi les fleurs d'un printemps végétal,

    Dans l'attente de célébrer la douceur de l'été.

     

    Ta voix préfère le sacré et son silence ;

    Ton corps, celui d'un égarement vers la Liberté !

    Mais ton histoire est un amour d'une frivolité

    Qui s'écrit sans générosité et dans la turbulence !

     

     

    L'AZUR CÂLIN....

     

    Love, tu es ma douce et belle obsession

    Ton retour dans mes rêves solitaires et mes pensées

    Devient aussi vivace que ce lierre au fastidieux passé

    Me couvrant de ses chaînes d'un bagne sans pression.

     

    Love, tu es ma fée à la baguette sans mesure

    Accompagnée délicatement et avec modération

    Par les hymnes à la joie sans aucune conjuration

    Frappant mes sentiments sans démesure.

     

    Love, tu es mon soleil de demain et de mes rêves câlins

    Ton esprit est là, ouvert avec ravissement à ta flamme

    D'un soupir mesuré, accompagné de ton oriflamme

    Aux couleurs tendres de l'océan azur et cristallin.

     

    Love, tu es le miroir de cette folle tendresse,

    Ton corps moitié nu est un rappel aux espérances

    D'une félicité sans retour, en oubliant les souffrances

    Et déshérences pour un futur à vivre sans paresse.


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  • Noel-paienbis.jpg

    Au café, la fin de l'année se termine sous le signe de la poésie.

    On ne se demande plus à quoi rime la poésie et que sont les poètes, ni pourquoi le vers contribue autant à humaniser la société. Qu'elle soit cri, prière, chant, complainte, l'expression poétique est une voix sur un chemin d'errance, une alchimie de mots de l'instant, de lettres hors du temps. Le poète n'explique rien et c'est avec une joyeuse légèreté, une romantique pudeur ou une bouffée de colère qu'il donne à entendre les battement de cœur de l'amoureux, la rêverie du promeneur ou la sourde douleur du compagnon d'infortune.

    En ce premier jour de concert nous recevons Johanne Hauber-Bieth  et lui dédions "Summertime" chanté par Sarah Vaughan 

     

    Minuit païen…

    Il est venu vagir dans un berceau de paille

    Avec au cœur l’amour, la sève du pardon

    Alors que les humains ne pensent que "ripaille"

    Oubliant que Noël fut avant tout un don.

     

    Ils fêtent goulûment… mais la crèche tressaille…

    Il est venu vagir dans un berceau de paille

    Et dans l’église vide où doucement Joseph

    Veille sur l’enfant-dieu, muette est la Grand’ nef.

     

    Ni cantique ni chants… pourtant l’autel s’émaille

    De tendres lumignons pour fêter ce doux soir :  

    Il est venu vagir dans un berceau de paille…

    Hélas ! pas un fidèle, ils sont tous à déchoir !

     

    Les uns sont trop gourmets, les autres déjà soûls

    Pour penser au mystère à minuit qui sonnaille…

    Portant déjà sa croix, pour eux, pour moi, pour vous,

    Il est venu vagir dans un berceau de paille.


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  • Valise.jpg

    Tout en gardant en mémoire l’antienne selon laquelle "foirer, c’est bien, mais bien foirer, c’est mieux", nous remontons d’un bon pas aujourd’hui la rue de Rivoli en direction du BHV alors que la neige vole et tourbillonne, à la recherche d’un porte-documents suffisamment beau à offrir pour Noël à l’homme qui partage votre vie.

    Comment bien foirer sa petite équipée au magasin le plus masculin de tout Paris 

    par  Ysiad

     

    Il faut en convenir : sa serviette fait peine à voir. Le cuir est taché et usé aux angles, les coutures craquent, les fermetures ont terni, bientôt la poignée lui restera dans la main, il est donc urgent de lui offrir quelque chose de viril et de solide, pour lui redonner l’envie de partir le matin rejoindre le RER d’une foulée guillerette avec ses cours et ses bouquins, et de rentrer le soir tout aussi gaîment avec des paquets de copies rangés dans des compartiments imprégnés d’une envoûtante odeur de cuir. Oui, ce cadeau est essentiel pour lui permettre d’accomplir sa mission d’enseignant, ruminez-vous en franchissant les portes du BHV Hommes, le grand magasin le plus masculin de tout Paris, comme le serine la publicité. Vous n’aimez pas trop les grands magasins et la bousculade qui y règne, mais aujourd’hui vous avez fait une exception, vous mettez rarement les pieds dans un univers entièrement dédié aux hommes, et puis il est encore trop tôt pour subir un bain de foule, c’est donc un bon plan.

    Et même un très bon plan, les accessoires pour hommes se trouvent tout de suite à votre gauche en entrant, ce qui vous épargne bien des traversées. Votre sens de l’orientation a tendance à s’atrophier considérablement dans les grands magasins, vous ne savez pourquoi mais vous vous perdez très facilement et n’êtes pas plus fichue de lire les panneaux indicateurs que de trouver la sortie sans demander votre chemin aux vendeuses ; aujourd’hui il s’agira de vendeurs, toujours est-il que vous n’en voyez pas beaucoup pour l’instant. Autant dire aucun. Bon. Après tout, il faut du temps pour se mettre en route, surtout un samedi de décembre, pensez-vous en contemplant les porte-documents rangés dans des casiers en bois qui grimpent sur tout un pan de mur. A moins de monter sur une table, vous ne voyez pas trop comment vous y prendre pour attraper l’article que vous venez de repérer, mais qui se trouve à trois mètres du sol. Il faudrait une échelle mais il n’y en a pas, ou une gaffe, vous n’en voyez pas non plus, ou une perche à croc, enfin un machin qui vous évite de sauter sur place comme vous le faites maintenant pour tenter de choper une mallette marron qui vous semble pas mal du tout, et qui n’est qu’à deux mètres du sol. Vous êtes sur le point de bondir en l’air lorsqu’un : Je peux vous aider ? lancé d’une voix perchée freine net votre élan. Un grand jeune homme s’approche, et tout en attrapant la mallette d’un geste élégant, vous sourit gracieusement. Ah… Dommage. Il y a une bandoulière, dites-vous d’une voix déçue. Le vendeur continue de vous sourire alors que vous retournez l’article entre vos mains, vaguement embarrassée. Je cherche quelque chose de viril, sans bandoulière, et de très contenant aussi. En cuir si possible, avec des compartiments. Et une poignée. Pour y ranger des cours. Et aussi des bouquins. Et des copies. Sans se départir de son sourire et en battant des cils, le vendeur susurre : Vous voulez une serviette à soufflets. Je vais aller voir dans la réserve, j’en ai pour cinq minutes. Vous le regardez qui s’en va en se dandinant un peu. Bon. En l’attendant, vous flânez au rayon parfumerie au même étage, reluquez les nouveautés, quand un écran posé sur un présentoir s’allume, attirant votre regard. S’affiche sur fond de Tour Eiffel un homme sublime, genre Alain Delon à vingt ans, impeccablement rasé, qui, après vous avoir fait subir le feu ardent de ses yeux verts durant dix secondes trop brèves, va successivement se passer de la crème sur les joues, se les tamponner avec une houppette, se les farder au pinceau-blush, se dessiner le contour des lèvres au crayon, s’enduire les cils de Rimmel. Vous croyez à un gag. Jamais encore il ne vous a été donné d’assister à ça, alors vous regardez une deuxième fois Alain Delon se maquiller entièrement, et une troisième, jusqu’à ce qu’un vendeur parfumé interrompe la séance d’hypnose. Je peux vous aider ? vous demande-t-il d’une voix veloutée. Et comme, encore un peu sous le choc, vous ne répondez pas, il en profite pour vous prendre de court : Vous connaissez les parfums Annick Goutal ?Non, pas encore, non, répondez-vous, estimant que cela doit suffire pour le dissuader de vous les faire découvrir. Apparemment, non, ça ne suffit pas, et le voici qui agite un gros vaporisateur derrière le comptoir. Vous reculez, pas tout à fait assez vite pour échapper à la première pulvérisation, et vous allez subir la deuxième lorsque le vendeur des accessoires revient au petit trot, cette fois en roulant ostensiblement du bassin. Jean-Claude ! Veux-tu laisser ma cliente tranquille! glapit-il en lui donnant une tapette sur le bras.

    Retour au rayon. Voici le modèle, fait-il en sortant de sa housse une serviette noire virile, à soufflets, munie d’une solide poignée de cuir. Doublé vachette, ajoute-t-il en l’ouvrant. Ah. Il y a une petite égratignure, remarque-t-il en indiquant de son ongle manucuré un défaut invisible. Si le modèle vous plaît, j’irai vous en chercher un autre dans la réserve. Ma foi oui. Le modèle vous plaît. Sobre. Contenant. Pratique. C’est tout à fait ce qu’il vous faut. Allez. Affaire conclue. Vous voulez un joli paquet-cadeau ? vous demande-t-il. – Ça va aller comme ça, je le ferai chez moi. Mais si vous avez du papier et du bolduc, pourquoi pas. – Bolduc, non, un gros nœud, oui, croit-il bon de préciser.

    La vidéo d’Alain Delon se maquillant passe en boucle derrière les caisses. En attendant votre tour, vous êtes prise d’un fou-rire nerveux, et sans doute une réflexion vous échappe-t-elle aussi, pour que les deux types qui se tiennent par la main devant vous se retournent brusquement, et vous assènent un regard farouchement outré.

    Foiré ? Pas tout à fait, mais presque !

    Attendez le moment de franchir la sortie pour lancer malgré vous au vendeur des accessoires : Merci, vous m’avez beaucoup aidée, et estimer que cette fois ci, oui, but, c’est foiré.

    Mais si par miracle, une fois chez vous, en déballant la marchandise pour faire le paquet-cadeau, vous découvrez, en sortant la bourre de papier glissée dans les soufflets, que le doublé vachette de la serviette est d’une sympathique couleur rose bonbon, alors seulement, votre petite équipée au magasin le plus masculin de tout Paris aura été bien foirée.


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    Et si, avec Annie, nous écoutions Jacques Brel nous conter le dimanche des taureaux...

    en compagnie d'un crocodile pour donner le change à Ysiad...

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    Aujourd’hui, en faisant nôtre l’adage selon lequel "foirer, c’est bien, mais bien foirer, c’est mieux", nous nous aventurons dans la tourmente ménagère pleine de ces pièges sournois que vous tendent les choses pour mieux vous happer dans une spirale infernale, surtout le dimanche matin.

     

    Comment bien foirer sa petite entreprise du grand nettoyage dominical

    par Ysiad

     

    La petite entreprise du grand nettoyage dominical commence toujours de très bonne heure, par une impasse totale devant la page blanche. Le stylo se rebiffe. Vous vous énervez. Si seulement vous pouviez pomper au fond de cette bouteille d’encre toutes les bonnes idées qui ont peuplé vos rêves, mais qui se sont évaporées au réveil ! Rien ne germe sous la plume, pas la moindre étincelle, le cerveau refuse de répondre à vos sollicitations, et pour noircir encore le tableau, en levant le nez, une tache sur le carrelage de la cuisine vous a écorché la rétine. Nom d’une pipe en terre, une tache !

    Vous n’avez jamais vraiment bien compris pour quelle raison bizarre les rebuffades du stylo conduisaient nécessairement à attraper un bidon de Monsieur Propre et un balai en état de marche; toujours est-il que de l’impossibilité d’écrire découle le besoin irrépressible de lessiver à fond l’appartement, c’est comme ça, et vous voilà à six heures du mat’ aux prises avec une serpillière parfumée à la lavande que vous passez frénétiquement dans de longues diagonales sur un carrelage maculé de mouchetures d’origines diverses et variées, ahhhh, une deuxième fois, une troisième, et une quatrième avant de rincer à l’eau chaude, c’est pas encore ça mais c’est pas fini, les joints du dallage sont si sales qu’il faut impérativement les ravoir à l’eau de Javel avec un graton laveur, mais comme il s’avère que le graton laveur ne va pas aussi loin que vous l’espériez, vous avez l’idée éblouissante d’aller chercher votre brosse à dents et de la plonger dans l’eau de Javel, pour fignoler dans les interstices. Bien plus tard, la brosse à dents est naze mais pour ce qui est du joint, c’est mieux, ça blanchit, encore un peu d’eau de Javel, attention aux gestes maladroits, qu’est ce qu’on disait, flûte ! Le flacon s’est renversé en giclant, y en a partout sur la robe de chambre, mais patience : c’est juste le début de la foirade. En attendant, remontez vos manches et défoulez-vous sur le four qui croupit dans ses déjections alimentaires, beuuurk, tu vas voir ce que tu vas voir, un grand coup de Spontex parfumée au Décap-Four, c’est une pestilence, ce truc, mais vous allez faire sortir toute cette crasse immonde jusqu’à ce que vous retrouviez la couleur du revêtement d’origine ! Frottez à fond, façon : on achève bien les chevaux, rincez, et en attendant que ça sèche, passez-vous les nerfs sur le four à micro-ondes constellé d’éclats d’épinards, on efface d’un geste souple toutes ces cochonneries, trop ignoble, puis on frotte et on brique avant d’attaquer la pente de la hotte dégoûtante, sus à la graisse alimentaire qui a empoissé la surface de l’inox, c’est dégueu, allez, l’éponge est toute noire mais on n’a pas dit son dernier mot, et on continue à forcer la poussière tout au fond des placards bourrés d’emballages vides que les enfants ne jettent jamais dans la poubelle, et ainsi de suite et de placard en tiroir, jusqu’au panier à linge.

    Qui déborde, comme tous les dimanches. Tiens, Le panier à linge déborde le dimanche, ça pourrait faire un titre aussi con que Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi, le dernier roman de Katherine Pancol. Mais qu’est ce que vous attendez, au lieu de ruminer sur les chefs-d’œuvre que notre époque mérite, attrapez-moi ce ballot de linge dans vos p’tits bras musclés et embarquez-le jusqu’à la machine à laver. Accroupissez-vous, chassez l’occupant tapi dans le tambour, miaouste ! et commencez à trier. Triez, triez, triez les jolies chaussettes ! Les côtelées, les lisses, les bicolores, les unies, les rêches et les tricotées main, celles sans trous et celles avec, combien de paires tenez-vous ? Douze, soit vingt-quatre chaussettes individuelles, y a le compte. Cependant tout doux, ne jubilez pas trop vite, vous n’êtes pas du tout sortie de l’auberge ; tout comme nos dépenses publiques, le nombre de chaussettes orphelines suit une très sévère courbe ascensionnelle ces temps-ci, vous l’avez encore constaté la semaine dernière en faisant vos boules de chaussettes, certaines choses n’ont pas leur pareil pour se dépareiller, c’est l’un des grands mystères de la vie, mais aujourd’hui, il en va différemment. Ces chaussettes que vous enfournez une à une dans le tambour ressortiront aussi nombreuses tout à l’heure, nom d’une pipe en bois !

    Depuis que vous avez scotché une pancarte au-dessus de la machine priant chacun de bien vouloir vider complètement ses poches de vêtements de tout leur bazar hétéroclite, vous n’avez plus à le faire, mais tout de même, vous vérifiez, on ne sait jamais, un kleenex est si vite oublié. L’épisode du paquet de mouchoirs déchiquetés vous a traumatisée, les fringues étaient ressorties couvertes de charpie de cellulose, impossible de faire partir cette putain de pellicule, raaah, il avait fallu tout rincer à la main. Et encore. Ça ne partait pas. Bon, enfin pour l’instant tout va bien, pas de kleenex oublié, on vous a donné que des trucs courants à laver, frocs, chemises, tee-shirt, sweat-shirt, du linge de corps en veux-tu, en voilà, et au milieu une serviette éponge de couleur qui traînait encore récemment dans la chambre de votre fils. Avant il se lavait pas, maintenant il donne ses serviettes à laver, y a du mieux au pays de la crasse, pensez-vous en la fourrant dans le tambour. Parfait, programmez sur 4, quarante degrés, c’est parti, ça tourne, les enfants prennent leur petit-déjeuner, vous avez le temps de filer sous la douche… D’où vous ressortez précipitamment, juste après avoir entendu une explosion maousse.

    C’est rien, M’man, y a juste eu un p’tit accident mais j’me suis pas coupé, le pot d’ Nut’ était trop bien rangé, j’ai dû sauter pour l’attraper et il a entraîné en tombant les pots de pesto et de sauce tomate...

    Argh. Que la cuisine est jolie ! Colorée comme il faut, façon impressionniste. Y en a partout. Jusqu’au plafond. Pas besoin de faire appel à un décorateur. La tomate et le pesto ont giclé de concert sur les murs et tous les appareils, tandis que le Nutella, lui, a préféré aller s’incruster bien profond dans les joints du carrelage. Chacun ses goûts, après tout.

    Bravo. Dans le mille. C’est foiré.

    Mais si par miracle, une heure et demie de serpillière plus tard, les slips de l’époux ressortent fuchsia de la machine ainsi que la totalité du linge de corps de toute la petite famille à cause de la putain de serviette éponge fabriquée à Bombay qu’a dégorgé toutes les couleurs de l’Inde, vous auriez alors bien foiré votre petite entreprise du grand nettoyage dominical.


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