• Un million de bouteilles à la mer

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  • Extension de compétences

    Nouvelle boîte aux lettres normalisée : directement connectée à la poubelle !


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  • Lettre à mon petit-fils

     Danielle Akakpo 

    Mon grand !

    Il faut bien que je t’appelle mon grand puisqu’à huit ans et demi, tu revendiques le qualificatif et refuses qu’on te materne. Puisque tu te mêles parfois très justement aux conversations des adultes. Ces jours derniers, pourtant, je me suis fait du souci pour toi, parce que tu habites la région parisienne et que tu as vécu, si je puis dire, les évènements de ce début janvier à travers leur retentissement médiatique. Comment aurais-tu pu y échapper ? Entre la radio, la télévision, les conversations à gauche et à droite, c’eût été un miracle. Et je pressentais que tu demanderais des explications, que tu en aurais grand besoin, avant de faire la minute de silence à l’école notamment tout comme tu aurais grand besoin d’être rassuré.

    L’attentat dans les locaux de Charlie Hebdo, ça t’a trotté par la tête. Il t’a été difficile de comprendre que des gens aient été tués par d’autres qui n’avaient pas aimé leurs dessins. Le journal, tu le connais un peu parce que ton papa y est abonné. Tu n’as pas le droit de lire, mais les couvertures, tu les regardes. Les caricatures des prophètes barbus, elles t’amusent, autant que les dessins de tes BD. Et puis, les médias ont fait le lien avec l’agression d’un joggeur à Fontenay aux Roses et avec l’attentat de Montrouge. 

    Tu y habites à Fontenay-aux-Roses et la coulée verte, le lieu de l’agression, tu vas souvent t’y promener le dimanche en famille. Alors, quand tu as appris qu’un méchant terroriste y avait fait des siennes, tu as eu mal. Grâce à tes parents qui répondent toujours à tes questions, le choc est passé. Je sais que tu es retourné récemment prendre l’air dans ces espaces de verdure. Tu y es allé sans appréhension et c’est bien.

    Tu as entendu aussi qu’il y avait eu un attentat à Montrouge, près de la station de métro Châtillon. Tu as habité quelques années tout près, à Malakoff ; les deux communes se touchent. Et la station Châtillon, c’est par là que tu arrives lorsque tu viens passer une journée chez tatie N., ta tante préférée, qui vit à Montrouge. C’est par-là que vous vous mettez en route pour des visites de musées ou autres réjouissances. De quoi te donner le frisson.

    Lorsqu’on t’a succinctement expliqué que des gens nommés Kouachi ou Coulibaly tuaient parce qu’ils n’acceptaient pas qu’on se moque de leur religion, je sais qu’un éclair d’incompréhension est passé dans ton regard et que tu as demandé : « Alors, les parents de mes copains Djamel, Ahmed, de mes copines Louna et Fatiha et ma baby-sitter Zohra, eux aussi ils peuvent avoir envie de tuer pour défendre leur religion ? » – Déjà que tu as du mal à accepter l’idée de la mort, toi qui t’attristes dès que quelqu’un de ton entourage est malade. – C’est là que papa et maman ont rectifié le tir : ceux qui sont prêts à tuer ne défendent pas leur religion, ce sont des fous qui transforment ce que dit leur religion et cherchent toutes les occasions d’empêcher de parler, d’écrire, de dessiner, ceux qui ne pensent pas comme eux. Tu as fini par conclure que c’était débile de se faire du mal à cause de dessins, au nom d’une croyance. Que finalement tu étais bien content de ne pas avoir de religion – tes parents ne t’en ont imposé aucune à ta naissance, te laissant libre de choisir, si tu en ressens le besoin quand tu seras adulte –, que tu n’avais envie d’en choisir aucune, que ça t’éviterait de faire des sottises ! C’est un point de vue qui se défend. Tu as compris ce que voulait dire liberté de pensée, liberté d’expression et ces évènements ont renforcé ton sens de la tolérance. En classe, au centre de loisirs, tu continues à embrasser en arrivant Louna et Fatiha tout comme Jeanne et Marie, à frapper sur l’épaule de Rapha et Ahmed tout comme sur celle de Pierre et Nicolas. Tu l’adores ta bande de potes multicolores. D’ailleurs, remarques-tu seulement que certains sont plus bronzés que toi ? Ce qui compte, c’est qu’ils soient tes amis, que vous partagiez ensemble des jeux, de bons moments, des parties de rigolade, que vous vous confiiez vos petits secrets. Tu as vu ce clip sur fond noir qui passe régulièrement sur France 2. Tu n’as pas tout compris, mais tu as retenu l’essentiel : « Je suis Ahmed, je suis Bernard... Bien différents, bien ensemble ». Il paraît que tu aimes répéter : « Bien différents, bien ensemble », que tu trouves ça vraiment chouette comme formule ! Je suis fière de toi, mon grand. Tu es Charlie !

     

    Mamie D.


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    Tranchum d'histoirus

    Jean Calbrix

     

    Césarus, empereur de Romus, avait bien du mal avec ses sondagium : ses acrobaties dans l'arbre du chomagium, ses balades en scootérus n'amusaient plus le populum. Les impôtus tombaient lourds comme du plombum fondu. Ça grognait de partout, des plus imposants sénatorus jusqu'aux plus petits esclavus. Suivant les préceptes de Machiavélus avant la lettre, Césarus comprit que, pour détourner l'attention, il fallait faire croire qu'un grand dangérus attendait tapis derrière les frontièrus pour mieux fondre sur Romus. En particulier, la Gaulix lui fournissait un bon cheval de bataillum. Ce grenier à blé, cette cave à vin, était peuplé par des barbarus ilotes qui croyaient que le ciel allait leur tomber sur la tête. (Quand il raconta cela à Jupiterus dans le temple dédié à cette entité chimèrique, le dieu des dieux éclata en coups de tonnerrus de rirum, ce qui faillit faire tomber le toitum et écraser tous les fidèlus). Cependant, les Gaulixiens, ces fils des âges farouches, bien que fiers et bien baraqués, étaient tout ce qu'il y avait de pacifique. Ils appréciaient même les trocs proposés par les marchandum de Romus : échanger le blé et le vin contre des babiolus aux couleurs chatoyantes. De plus, ils n'hésitaient pas à s'enrôler comme gladiateurs, histoire de faire du tourisme et d'aller montrer leur talent dans les arènus.

    Le challenge, pour Césarus, était de montrer au populum que ces barbarus mal dégrossis avaient des intentions belliqueuses contre Romus. Il suffisait donc de provoquer ces demeurés et le tour était joué. Pour ce faire, il contacta Charlus qui excellait dans les crobarus, et il lui demanda de caricaturer Toutatis le dieu des Gaulixiens. Il ne pouvait pas refuser étant donné qu'il avait auparavant caricaturé Césarus et toute la caste dirigeante, et qu'il avait donc à se faire pardonner. Bien tranquille dans le Capitole, Charlus s'installa devant sa table à dessin et croqua sur une feuille de papierusse un Toutatis avec une magnifique tête de cochonnus. Le croquis ravit Césarus qui le fit reproduire à deux cents mille exemplaires ; cent mille pour l'empire, ce qui déclencha un immense éclat de rire dans les chaumières, cent autre mille que des émissaires secrets allèrent déposer nuitamment aux pieds des huttes des Gaulixiens, ce qui déclencha l'ire du siècle dans la Gaulix. Ces sauvagus finirent par se masser à la frontièrus en poussant des cris d'orfraie.

    Le prétexte pour l'interventionum de Romus marcha donc à cent à l'heure. Césarus fit lever de lourds impôts et une armée, et pénétra en Gaulix comme dans du beurre, étant donné que ses soldats lourdement caparaçonnés en char d'assaut et fort disciplinés n'avaient devant eux qu'une bande d'anarchistes, le poitrail nu protégé seulement par un bouclier en osier, et qui passaient leur temps à s'invectiver sur la tactique, attaquant en tout sens des drôles de tortues dont ils ne voyaient pas le bout, s'épuisant en vains coups d'épée sur sa carapace, et qui une fois bien épuisés voyait surgir du dessous des légionnaires qui leur défonçaient le crâne à grands coups de casse-tête.

    Mais la Gaulix, c'était un gros gâteau, un peu trop gros pour l'appétit de Césarus, et les Gaulixiens n'étaient pas si demeurés que le grand stratège voulait bien le faire croire. Ces derniers apprirent vite. La résistancium s'organisa et la progression des légionnus finit par être stoppée à Lyonum. Césarus rentra à Romus pour recueillir des demi-lauriers.

    Un fait cependant relança la machinus. La grogne suscitée par les caricaturum de Toutatis ne s'apaisa pas de sitôt, savamment entretenue par des druidix intégristix. Une petite bande de trois Gaulixiens (qui connaissaient bien les lieux pour avoir nettoyé les écuries d'Augias en tant que travailleurs immigrés) se propulsa incognito jusqu'à Romus, pénétra dans le Capitole aux cris de Toutatis est grand, massacra tout ce qui s'y trouvait et repartit non sans avoir fait main basse sur un troupeau d'oies endormies. On retrouva Charlus et ses copains scribes morts de chez mort.

    La réaction ne se fit pas attendre. Une foule considérable, composée de sénatorus, prétorius, plébéius et esclavus se tenant par la main, envahit le forum aux cris de "Libératus de la pressium !" et de "Summus Charlum, Summus Charlum". Césarius, qui était alors un peu dans le vague, se réveilla soudain, et harangua la foule. "C'est un acte de terrorium. Il faut faire la guerrius au terrorum !". Il fut acclamé à tout rompre. On lui octroya des crédits supplémentaires qui lui permit d'augmenter son arsenal militaire de manière substantielle avec des catapultes à double détente et des carapaces de tortue en inox. Avec ce regain de moyen, il paracheva la conquête de la Gaulix. Il était temps, le calendrier indiquait 60 avant JC. Il finit par traquer le renégat le plus célèbre de tous les temps, Vercingétorixus (après sa naturalisation), et le fit égorger huit ans plus tard devant une foule en délirium très mince.

    Comme tout conte doit avoir un heureux dénuement (oh oh), Césarus ne l'emporta pas au paradis et fut passé aux fils des épées de son fils. Sur sa sépulture, on inscrivit sa phrase devenu célèbre : "Vini, vidi, vici". Une main anonymus, chargée de charlusianisme, ajouta un t et un h, ce qui faisait "Vini, vidi, vitchi". Ce qui fit dire au célèbre historien Yvanski Pétrovitch que Césarus était sujet aux flatulences.


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  • Contre-jours 06

    Allons mon frère

    Désirée Boillot

     

    Allons mon frère

    Allons grossir le rang des indignés

    Contre les fous sanguinaires

    Marchons sous le ciel ensanglanté

    Pour les enfants pris au piège

    Formons un seul et même cortège

    En hommage à tous nos frères tués

     

    Marchons pour tous les innocents

    Qui ont payé de leur sang

    Et sont tombés sous le feu

    Du fanatisme religieux

     

    Luttons pour la démocratie

    Nous ne sommes pas à la merci

    De ces lâches qui tirent dans le dos

    Crions le nom de Charlie Hebdo

     

    Formons un fleuve contre la haine

    Car trop lourde est notre peine

    Soyons des millions à dire Non

    Non à l’oppression

    Non aux kalachnikovs

    Aux cocktails Molotov

    Ne cédons pas à la terreur

    Chantons ensemble avec ferveur

     

    Allons mon frère

    Allons grossir le rang des indignés

    Contre les fous sanguinaires

    Marchons sous le ciel ensanglanté

    Crions les mêmes paroles

    Sous les pancartes les banderoles

    Citons le nom de tous nos frères tués

     


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  • Contre-jours 05

    Es-tu Charlie ?

    Yvonne Oter

     

    Non ! Je ne suis pas Charlie !

    D’ailleurs, je ne le connais même pas le Charlie en question. Je n’ai jamais acheté ce torchon où l’on trouve des dessins choquants. Je les ai bien vus, chez le marchand de journaux, avec des couleurs agressives à la une et des fesses, même des sexes, affichés aux regards de tous. D’un vulgaire ! Très peu pour moi, cela.

    Et puis Charlie, c’est un prénom d’homme, non ? Comment pourrais-je me reconnaître dans ce contexte mâle, moi qui ai toujours veillé à rester dans les limites de la décence inhérente à mon sexe ? Non ! Je ne peux pas être Charlie !

    Evidemment, il est de bon ton à l’heure actuelle de se proclamer tous « Charlie ». Même le maire de mon village, qu’on ne peut pas trouver plus couillon sur la place publique, vient de faire suspendre une banderole devant la mairie. « NOUS N’AVONS PAS PEUR ! » qu’il est écrit dessus.

    Et bien si, Monsieur le Maire, moi j’ai peur ! Et avec vos provocations débiles, vous risquez d’attirer le regard malintentionné d’un terroriste qui passerait dans notre coin. Et qui voudrait se venger en s’en prenant à la population innocente. Il faut faire profil bas, devant la folie sanguinaire de ces gens-là, pas les provoquer inutilement. Qu’ils aillent faire leur guéguerre où ils veulent, mais pas chez moi.

    J’en reviens toujours à ma première idée. Pour vivre en paix, il faut se faire oublier. Non ! Je ne veux pas être Charlie !


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  •  Contre-jours 05

    Acte de contrition

    Benoit Camus

     

    À cette heure glorieuse de la sacralisation de Charlie, où l’on voit les exégètes s’affronter sur son héritage et rivaliser d’herméneutiques à graver dans le marbre, je ressens le besoin de me confesser… car j’ai pêché.

    J’ai honte. Le remords me ronge. Je suis un mécréant. Oui, c’est ignoble : je ne suis qu’un charliste très occasionnellement pratiquant. S’il m’est maintes fois arrivé de me gondoler à la révélation de dessins charlistes, j’avoue n’avoir pas souri à d’autres et, même, des fois, oh infâme sacrilège, j’ai pensé "bof", voire (et je sais mériter l’excommunication) "nul". Je me prosterne devant vous, grands prêtres, premiers apôtres du charlisme, celui du charlisme originel, et seuls détenteurs de la vérité charliste, garants du dogme et de l’orthodoxie, gardiens du temple et pourfendeurs d’hérétiques, et implore pardon. Je suis conscient de mon indignité. Comment, dans ces conditions, pourrais-je prétendre recevoir l’Esprit de Charlie, et plus encore - quelle impudence - parler en son nom ? Oui : comment ?

    Oh, Charlie, dis seulement une parole et je serai guéri.

    Devant tous, je fais acte de résipiscence. Je promets d’expier ma faute et, pour commencer, de dessiner 30 bites, en psalmodiant 10 "Je vous salue Hara Kiri, mère de Charlie. Pleine de nichons et tout et tout…" Car Charlie est grand et malmenée est sa prostate.

    Je vous aime.

    Bite


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    Ni dieu, ni maître

    Nelly Bridenne 

     

    Je dois bien l'admettre,

    chez moi, rien de religieux,

    et ma devise : ni dieu ni maître,

    ne restera pas un vœu pieux.

     

    Mais c'est mal me connaître,

    et insulter mes aïeux,

    que de me qualifier de traître,

    et jurer vos grands dieux.

     

    Pourquoi faire confiance à un prêtre

    ou bien invoquer les cieux ?

    Vous apportent-ils un bien-être

    Ou vous rendent-ils anxieux ?

     

    À l'heure de disparaître,

    au moment du dernier adieu,

    si je dois comparaître,

    je choisirai le non-lieu.

     

    Je refuse qu'un garde-champêtre,

    qui ne vient pas de ma banlieue,

    s'approche de mon périmètre,

    et envahisse les lieux.

     

    Sinon, armée de mon chronomètre,

    et de mon ton le plus odieux,

    il aura trois secondes pour disparaître,

    "Allez, dégage de là, vieux" !

     

    Sur ce sujet, mes ancêtres,

    demeurent bien silencieux,

    ils préfèrent me soumettre,

    aux satanées lois du milieu…

     

    Ils supposent tous qu'un quartier-maître,

    qui leur fait baisser les yeux,

    soit appelé un jour à renaître,

    ils n'en doutent pas, comme c'est curieux…

     

    Je dois bien l'admettre,

    chez moi, rien de religieux,

    et ma devise : ni dieu ni maître,

    ne restera pas un vœu pieux.


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  • Fort à propos

    Claude Romashov

     

    Brrr ! Le temps est à la pluie depuis plusieurs jours et il règne une atmosphère fébrile sur Paris. Mes yeux s’écarquillent devant tant de parapluies dressés en un gigantesque pied de nez vers le ciel. Il y a foule dans ma rue. Bien haut perché sur mon quant-à-soi, j’observe la cohue humaine qui se déverse en une longue file compacte et applaudissant. Je sais, je suis beau, d’ailleurs les filles se pâment devant mes roucoulades et la rondeur toute calculée de ma silhouette. Mais tant d’enthousiasme chez ces bipèdes encombrants et maladroits me laisse coi.

    Je ne sais pas ce qu’ils ont. Ils brandissent des pancartes que je n’arrive pas à lire. Oui, je sais lire et il m’arrive de dérober les stylos qui débordent d’une poche au grand dam de leurs propriétaires. Ils marchent en rangs serrés, bras dessus, bras dessous, se congratulent et crient des slogans, un crayon à la main.

    Veulent-ils dessiner un mouton comme le raconte un renard qui a perdu la tête pour un petit prince ? Où crayonnent-ils une colombe pour une hypothétique paix sociale ? J’en doute. J’en ai vu des défilés depuis mon perchoir sous les toits. Des rutilants avec armes de guerre et soldats aussi raides que du plomb, des rassemblements après des matchs de foot qui virent à l’hystérie collective, des marches syndicales et même une cohorte de bonnets rouges. Ce jour-là on s’est bien lâchés avec les copains. Ça fait du bien de rire à s’en dilater les entrailles. Nous sommes aussi des rebelles, ou plutôt nous avons de l’esprit. Un aïeul m’a raconté les années qu’il a vécu sur les barricades au temps du grand Charles, les cocktails explosifs qui brûlaient les pattes et les CRS à matraque. On vivait une vie dangereuse à l’époque. Le grand, il est mort lors d’un bal tragique à Colombey. Je l’ai lu dans une feuille de chou qui enveloppait un sandwich bien appétissant, radotait l’ancêtre attablé devant un verre de cognac chez un bistrotier qui  l’accueillait pour amuser la galerie. Des histoires, il s’en raconte dans la famille à la grande joie des minots qui nous arrachent les mots du bec quand ils ne nous tirent pas les vers du nez. Mais trêve de redondances, les Parisiens ont l’air bien tristes. Le président scotché à sa blonde allemande entoure et congratule un groupe à l’air éploré. Je ressens leur peine et j’en ai les yeux qui perlent. C’est plus fort que moi, à l’instant où je suis malheureux même pour eux, je me lâche, je fiente sur l’épaule affaissée de l’homme d’État qui ne remarque pas l’outrage.  

    Mon exploit provoque un fou rire. Foi de pigeon. Que vive la liberté d’expression. « Je suis Charlie ».          

     

    Brève, 11 janvier2015

    Marche républicaine : une crotte de pigeon sur l’épaule de Hollande provoque un fou rire chez les « Charlie ».


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